Actualités :: Lutte contre le Noma : Une mission française pour redonner le sourire aux (...)

Une équipe de chirurgiens français et burkinabè a entamé, samedi 4 février, des opérations d’enfants burkinabè souffrant du Noma. Mardi 7 février dernier en début de soirée, l’équipe médicale a rencontré la presse à la résidence de l’ambassadeur de France au Burkina Faso pour parler des interventions chirurgicales et plaider pour une aide plus accrue aux profits des malades.

Environ une quarantaine d’enfants issus de familles modestes seront opérés principalement du Noma mais aussi de plusieurs autres pathologies par les médecins français et burkinabè.

Maladie qui se rencontre chez les pauvres, le Noma touche les enfants âgés de six mois à huit ans et attaque le visage et les organes mous de la face. Il détruit la bouche, le nez ou les lèvres de sa victime. Le malade est incapable d’ouvrir la bouche. Selon le Dr Philipe Bellity, chirurgien plasticien français, le Noma provoque la mort dans 90 % des cas.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique, pour sa part, que le Noma touche tous les pays d’Afrique et de nombreux enfants burkinabè issus de familles modestes en meurent. Lorsque les plus chanceux en guérissent, les séquelles sont inévitables. La victime du Noma reste défigurée et est assez difficile à regarder, déplore le Dr Bellity. La prise en charge des malades nécessite des interventions chirugicales complexes.

Au Burkina Faso, c’est l’équipe du Pr Kampadilamba Ouoba, médecin-chef du service oto-rhino-laryngologique (ORL) au Centre hospitalier national universitaire Yalgado-Ouédraogo de Ouagadougou qui s’occupe des victimes du Noma. Et depuis près de cinq ans, le Dr Bellity, président d’une association dénommée, “Les enfants du Noma”, l’épaule dans la prise en charge des malades à partir du Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles-de-Gaulle de Ouagadougou où il est basé.

Grâce au soutien du médecin français et la détermination des associations intervenant pour la santé de l’enfant notamment les associations “L’hymne aux enfants”, “David-Virginie” ou encore l’association “Vivre/APED”, de nombreux enfants malades recensés à l’intérieur du pays sont convoyés à Ouagadougou pour y être opérés gratuitement. Depuis 2001, des missions chirurgicales françaises viennent une fois par an au Burkina Faso et aide l’équipe du Pr Ouoba à opérer des dizaines d’enfants souffrant du Noma.

Le Dr Bellity, principal organisateur de ces missions, estime à environ trois cents (300), le nombre des enfants qui ont pu bénéficier gratuitement de ces interventions chirugicales grâce aux soutiens des asssociations, de l’ambassade de France au Burkina, du ministère burkinabè de la Santé et du CHUP-CDG.

Appel à la solidarité

Malgré cette avancée, de nombreux autres enfants n’arrivent pas à se faire soigner faute de moyens. Selon le Dr Isso Ouédraogo, qui a soutenu en 1998 une thèse de doctorat sur le Noma, le coût de la prise en charge de la maladie est d’environ 100 000 F CFA au Burkina, un casse-tête pour les familles pauvres desquelles sont principalement issus les “enfants du Noma”. La même intervention chirurgicale en Europe coûte entre cinq (5) et dix (10) millions F CFA, ajoute le Dr Ouédraogo. Impossible dans ce cas, pour ces enfants de bénéficier de tels soins, fait-il remarquer.

Rappelant que le Noma est principalement une maladie des pauvres et résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs allant de la malnutrition aux maladies infectieuses telles que la rougeole, les infections herpétiques, la fièvre thyphoïde, le paludisme ou encore les parasitoses intestinales, l’équipe franco-burkinabè de combat contre le Noma a appelé à la solidarité nationale afin d’aider les enfants malades à se soigner.

Par ailleurs, elle en appelle à l’amélioration des plateaux techniques dans les hôpitaux burkinabè et à la formation des médecins en chirurgie réparatrice. A ce niveau, le Pr Séguin, spécialiste dans le domaine s’est dit disponible pour accompagner les autorités burkinabè dans la formation du personnel et à la définition d’un diplôme.

Pour la mission médicale de cette année, dix spécialistes français, parmi lesquels les professeurs Jerôme Cottallorda, chirurgien en orthopédie pédiatrique au Centre hospitalier universitaire pédiatrique de Saint-Etienne, Séguin, spécialisé en chirurgie maxillo-facial, les docteurs Philippe Bellity et Thierry Coste spécialisés en chirurgie plastique sont arrivés en compagnie de deux médecins anesthésistes, deux infirmiers anesthésistes et deux infirmiers en bloc opératoire et d’un étudiant.

Selon le Dr Bellity, le séjour burkinabè est très bénéfique pour le corps médical français qui a beaucoup appris sur des maladies qu’ils n’ont jamais rencontrées dans l’Hexagone. “Ils ont aussi appris à opérer dans les conditions réelles de travail qui sont celles de leurs confrères dans les pays pauvres. Ils n’ont pas ici (à Ouagadougou, NDLR) les mêmes plateaux techniques qu’ils ont en France, et leurs collègues burkinabè leur apprennent bien de choses”, a-t-il souligné. Le Pr Cottallorda, qui a salué, quant à lui, la “grande collaboration” entre les équipes médicales burkinabè et françaises, s’est félicité de la haute compétence de l’équipe médicale locale avec qui, il est heureux de partager les expériences.

La mission française prendra fin le 15 février prochain. Une quarantaine d’enfants burkinabè qui avaient perdu tout espoir pourront certainement retrouver le sourire et la joie de vivre grâce à cette heureuse collaboration Nord-Sud.

Romaric Ollo HIEN (Romaric_hien@yahoo.fr)
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