Combien de pharmacies à Ouagadougou ? Hippocrate et quelques initiés le savent certainement. Madame Placide Comparé/Koulibiac en a recensées 96. Elle réussit la prouesse de nous les faire découvrir tout en poésie et en finesse.
L’être humain a toujours eu besoin de médication depuis l’époque de la princesse Yennenga jusqu’à l’ère Nouvelle, Pelega comme on dit en mooré ; en temps de Paix comme en temps de guerre ; sur le Rivage du Jourdain en Egypte comme au bord du Nakambé au Burkina, il en est ainsi. Faut-il invoquer Saint-Bernard, Saint-Hilaire, Saint-Julien et Saint- Lazare, demander la bénédiction de Mariama, implorer la protection du Sacré-Cœur à la Cathédrale, la maladie frappera un jour.
Qu’il habite, à Boulgmiougou, à Dapoya, à Koulouba, à Kilwin, à Kossodo, aux 1200 logements, à Pissy, à Sighnoghin, à Silmissin ou à la Zone 1, il lui faudra un jour se rendre dans une pharmacie pour acheter des médicaments.
On se rend en pharmacie dans l’Espoir de trouver le produit qui mènera à la guérison ; Keneya en dioula. Que l’on soit déjà à l’Hôpital ou à la Trypano, on peut toujours espérer. De plus, rien n’est impossible à Dieu. Son fils Jésus n’a-t-il pas permis à Lazare, un aveugle de naissance, de recouvrer la vue après s’être lavé dans Siloé, une piscine de la ville de Jérusalem ?
Sans le Vénégré (savoir en mooré) de chercheurs comme Louis Pasteur par ses importantes découvertes sur les maladies infectieuses, et sans aussi des pharmaciennes et pharmaciens comme Camille, Diawara, Djimbia, Ouédraogo, Sira, Sotissé, la fille de Kaboré Dominique, les fils de Pierre Tapsoba et de Kouma, les petites-filles de Meteba, de Naaba-Sigri et de Nazani, la tante de Talba, le beau-fils de Vidal, etc., nous n’aurions pas connu la naissance de toutes ces pharmacies à Ouagadougou. Baraka (merci en samo) à tous les pharmaciens du Burkina !
Les pharmacies se sont répandues sur tout Ouagadougou, au Centre comme au Sud. Même au marché, que ce soit Rood-Woko ou Naab-Raga ! Heureusement, sinon comment faire face aux urgences en cas de malheur ?
Les Ecoles ont également leur pharmacie pour soigner les petits bobos des élèves. Même l’Hippodrome qui n’attire plus les foules, comme du temps du PHB (Pari Hippique Burkinabé), a sa pharmacie.
La Jeunesse dispose de la sienne aussi. C’est une chance car le Progrès du pays repose sur elle. A quand celle des enfants de 0-5ans (où on appliquera évidemment des tarifs enfants), ces Wend-Kuuni (don de Dieu en mooré), souvent hélas la cause de nos courses en pharmacie ? Rendons hommage au passage, à ces braves mamans, telle Amaro (la chère mère de l’autre), qui a la tâche ingrate d’administrer aux tout petits des sirops trop amers.
La nostalgie Provinciale peut nous amener à aller au Goulmou ou au Kadiogo pour obtenir nos produits d’ordonnances. On peut aussi décider d’aller Yobi (payer en fulfuldé) ses médicaments chez les peulhs, (n’en déplaise aux bobos !), ou choisir de le faire chez les bissa à Maignon (guérison en bissa) ou encore chez leurs esclaves Gurunsi à Kamin (un prénom de cette ethnie), etc.
Par patriotisme, on cherchera d’abord à augmenter les recettes du Faso, sans oublier l’hospitalité sénégalaise qui a permis à nos pharmaciens de faire leurs études à l’Université de Dakar en faisant des petits sauts à la Teranga.
Avant de s’envoler de Ouagadougou, pas à bord d’un Concorde bien sûr, on peut prendre un médicament contre le mal de l’air à l’Aéroport. A la Gare aussi, après un verre à la Place Naaba-Koom, avant de prendre le train, on peut trouver des anti-dépresseurs pour faire face aux tracasseries dans le pays de l’autre. Si on est tenaillé par la peur, on peut se contenter de rester sur place et d’envoyer du courrier par la Poste.
Si vous cherchez une pharmacie en toute urgence, ne pas confondre Benaia et Betania, ni Taoko et Tanko. Vous consommerez inutilement temps et carburant. Un conseil : pas d’excès de vitesse ! Les accidents de la circulation sont légion à Ouagadougou. On emprunte rarement la Circulaire (-Sédè) sans être témoin ou victime d’un accident à un Carrefour. Pour se rendre également au Musée en empruntant l’Avenue Charles de Gaulle, vous risquez une collision. Prudence donc !
La pharmacie offre des médicaments pour tous les maux. Soyez sans inquiétude que vous veniez de la Savane ou du Sahel. C’est également en toute Indépendance et en toute Liberté que l’on porte son choix sur des génériques ou une spécialité.
Sans l’Amitié, Maré chez les bobo, la Fraternité, l’Unité et bien sûr la Providence, il est souvent difficile de se procurer des médicaments. Pour toutes les fois où nous avons été malades, louons Dieu dans le Dunia (Monde en Bambara) tout entier pour la Heera (santé en bwamu) qu’il nous a donnée.
Delwendé (Appuyons nous sur Dieu en mooré) car Wend La Laafi (Dieu est la santé en mooré). Disons également merci à toutes les personnes qui nous ont porté secours. Sans le Song-Taaba (Entraide en mooré), on ne peut pas toujours voir l’Avenir en rose. Benkadi (L’entente est bonne en Dioula) !
Que Ar-Rhama (Miséricorde en arabe) de Dieu soit avec nous en cette année 2006 ! Natilgé (Que Dieu vous accorde la santé en mooré) ! Wend-Lamita (C’est Dieu qui sait tout) ; souhaitons à tous cette année la Panacéa pour éradiquer toutes les maladies de ce monde, du paludisme au Sida.
Merci au Saint-Esprit pour l’inspiration qu’il a fallu pour écrire ce texte. Il n’est pas pour autant Wend-Denda (Propriété de Dieu en mooré). Il est mien et c’est avec plaisir que je l’offre à votre lecture !
Mme COMPAORE/KOULIBALY Placide Yabil
