Actualités :: Crise sécuritaire au Burkina Faso : Les forces militaires étrangères sont (...)

La fondation Rosa Luxembourg, en collaboration avec des organisations de la société civile dont l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ), a présenté ce vendredi 2 décembre 2022, les résultats d’une étude diagnostic sur la situation sécuritaire au Sahel et particulièrement au Burkina Faso. Presque toutes les personnes interrogées s’accordent pour critiquer la coopération et l’intervention militaires extérieures, notamment de la France.

Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire sans précédent marquée par des attaques à répétition des groupes armés terroristes. C’est fort de ce constat que la fondation Rosa Luxembourg a diligenté une étude sur la situation depuis environ deux ans. L’objectif de cette étude est de mener des réflexions afin d’instaurer une paix durable dans le Sahel et au Burkina Faso en particulier.

Les résultats de cette étude, axée sur les alternatives de paix au Burkina Faso, ont été présentés au public lors d’un atelier de restitution. C’était en présence des responsables de la fondation, du représentant de l’ambassadeur d’Allemagne au Burkina Faso et des acteurs de la société civile. Il s’agit essentiellement des interventions militaires étrangères au Sahel en général et au Burkina Faso en particulier, des manifestations de la violence et enfin des conflits miniers au Burkina Faso.

Les participants à cet atelier de restitution des résultats

Il ressort du premier axe de cette étude que les forces militaires étrangères ne sont pas la solution à la crise sécuritaire qui secoue le Sahel et notamment le Burkina Faso. « L’option purement militaire de l’intervention militaire étrangère est totalement inopérante aussi bien au Burkina Faso que dans tout le Sahel », selon Yempani Lankoandé, secrétaire général adjoint de l’ODJ, représentant le président de l’organisation absent à cette cérémonie de présentation des résultats.
L’aspect économico-politique n’est pas à exclure dans l’aggravation de la crise au Sahel et au Burkina Faso.

Présentation des résultats de l’étude

La plupart des personnes interrogées lors de cette étude, notamment les activistes de la société civile de gauche, considèrent que la crise sécuritaire est une conséquence du capitalisme et de l’impérialisme. Ils reprochent donc aux puissances étrangères, notamment la France, d’être là pour leurs intérêts économiques, militaires, politiques et géopolitiques. « Ce n’est pas pour nos beaux yeux que la France est là. L’Afrique est le continent le plus riche et paradoxalement le plus pauvre et quelqu’un s’intéresse à cela », se justifie un militant rapporté dans l’étude intitulée « Gestion de la crise sécuritaire au Burkina Faso : perspectives de développement et de la société civile en matière de prévention des crises » de Bettina Engels.

Yempani Lankoandé, secrétaire général adjoint de l’ODJ, représentant du président

Plusieurs autres personnes interrogées, issues de la société civile, d’ONG et des autorités à différentes échelles, ont souligné qu’en dépit de sa supériorité technologique et logistique, l’armée française était soit incapable de détecter et de combattre les groupes terroristes au Sahel, soit qu’elle ne voulait pas le faire.
Pour ces personnes interrogées, la crise sécuritaire actuelle permettrait donc aux autorités françaises de justifier la présence militaire française dans les anciennes colonies, tant vis-à-vis de la société française que des sociétés et des politiques des Etats africains respectifs.

Les violences devenues banales du fait des actions des groupes armés terroristes et les conflits entre acteurs miniers sont également un frein à la restauration de la paix, selon cette étude. On note des violences dans les zones rurales et dans les villes en proie aux attaques terroristes et aux activités des groupes d’auto-défense. Le troisième axe de cette étude concerne les conflits miniers qui opposent les acteurs des mines artisanales (orpaillage) aux mines industrielles, les conflits entre les acteurs miniers et les représentants des populations locales, selon Yempani Lankoandé.

Claus Diter-König, directeur régional Afrique de l’Ouest de la Fondation Rosa Luxembourg

La fondation recommande donc de prioriser et soutenir les solutions et forces internes afin d’instaurer une paix durable dans le pays pour le bonheur des populations, selon Claus Diter-König, directeur régional Afrique de l’Ouest de la fondation. « Il ne faut pas seulement que les armes se taisent, il faut une paix durable avec un avenir économique viable pour tout le pays. Que les gens puissent vivre dignement dans leur quotidien », explique-t-il.
En rappel, la fondation Rosa Luxembourg est une organisation allemande qui travaille avec la société civile et les syndicats pour la promotion de la paix.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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