Actualités :: Phénomène de migration : Un « visage de plus en plus féminin » et préoccupant (...)

L’Organisation catholique pour le développement et la solidarité (OCADES), Caritas Burkina et Welthungerhilfe ont, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui à la protection des migrants les plus vulnérables sur les routes migratoires du Sahel (PROMISA), organisé un panel, ce mardi 29 novembre 2022 à Ouagadougou, sur le « nexus femme, genre et migration ».

Le Projet d’appui à la protection des migrants les plus vulnérables sur les routes migratoires du Sahel (PROMISA) a pour objectif d’assurer la protection des migrants les plus vulnérables et leurs accès aux services sociaux de base. Ce panel, qui fait suite à un atelier tenu la veille sur le même objet, a permis aux acteurs participants de réfléchir également aux spécificités relatives à l’intégration du genre dans la protection et l’assistance des migrants, aux risques et aux besoins des femmes migrantes et à la question de la traite des personnes.

« Pendant longtemps, et bien que les femmes n’étaient pas beaucoup moins représentées que nos jours dans les flux migratoires mondiaux, le genre fut ignoré… Au Burkina Faso, nous assistons impuissamment à une forte mobilité humaine avec de nouveaux profils des migrants, à savoir les femmes. Il nous convient de prêter une attention à la situation de ces femmes migrantes et en particulier à leur santé », a dans ses propos introductifs, présenté la directrice du Centre de recherche et de formation en développement humain intégral, Sœur Jeannine Sawadogo.

Soeur Jeannine Sawadogo a présidé la cérémonie d’ouverture du panel

Sur la thématique, le chargé de projet à l’OCADES Caritas Burkina, Dieudonné Guiguemdé, a d’abord précisé que la question migratoire était purement perçue comme masculine. Autrement, fait-il ressortir, les femmes n’étaient pas suffisamment prises en compte dans la problématique migratoire. « On se rend compte que de plus en plus, la migration a un visage féminin. Maintenant, les politiques au niveau national, les stratégies sur la migration, sont-elles favorables à la femme, à la prise en compte du genre ? C’est ce qui justifie ce panel, pour qu’à tous les niveaux, on essaie de réfléchir à cette question du genre et de la migration ; étant donné qu’elles (les femmes, ndlr) sont souvent victimes lors de ce périple migratoire. Il faut donc travailler à les aider à obtenir une protection optimale ; ce n’est pas parce qu’elles sont des femmes qu’il faut les considérer comme des personnes à manipuler, des personnes pour assouvir un quelconque désir, mais plutôt des dignités à préserver et à protéger », a ensuite déroulé Dieudonné Guiguemdé.

Ici, Dieudonné Guiguemdé (milieu) avec les co-panélistes Blanchard Somé à gauche et Mamoudou Tao à droite

Il rappelle enfin que les échanges avec les parties-prenantes vise à mener ensemble un plaidoyer auprès des décideurs pour la prise en compte du genre dans la gestion migratoire au niveau national.

‘’Préserver et protéger la dignité des femmes’’

« Le problème est crucial. C’est fondamental que lorsqu’on travaille dans la protection de la migration, on puisse prendre en compte les différents profils de vulnérabilité. Et comme on le sait, malheureusement, les femmes sont aujourd’hui très fortement victimes de différents types de violations, dont la traite des personnes, des abus sexuels, des abus de pouvoir, beaucoup de peur et manque de possibilité de demander de l’aide de par le fait qu’elles sont en situation irrégulière, etc. », appuie Yasna Mimbela, directrice et fondatrice de Besity AS, entreprise sociale norvégienne spécialisée dans la migration et l’intégration, qui accompagne depuis deux ans les organisations dans la mise en œuvre du projet. Ce panel est d’ailleurs une des recommandations faites par Besity AS dans une dynamique de renforcer les connaissances techniques et opérationnelles des forces de l’ordre, de la police et de l’armée en zone transfrontalière.

Pour mieux s’approprier le sujet, les organisateurs ont fait appel à des avertis de la question.

Ainsi, pour Mamoudou Tao (spécialiste en protection des migrants), il s’agit entre autres de savoir qui sont les victimes et comment procéder à la réparation. « De façon générale, les victimes sont les personnes les plus vulnérables, notamment les enfants et les femmes. Au Burkina, avec l’insécurité, on sent que les enfants sont de plus en plus touchés par cette traite des personnes-là », dévoile M. Tao, pour qui, la réparation en faveur des victimes doit prendre en compte les volets psychologique et judiciaire. Mais préconise-t-il, et en amont, de la sensibilisation, des recherches-actions avec d’autres partenaires pour mettre tout le monde sur un niveau d’information sur le phénomène de la traite au Burkina et aussi promouvoir les droits des victimes à accéder à la justice et à avoir réparation.

Parmi les perspectives qu’il a dégagées à l’issue de sa présentation, Blanchard Somé, spécialiste et cadre du ministère de la Solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, genre & famille, deuxième panéliste, juge nécessaire de concrétiser le plan de lutte contre la traite des personnes et d’améliorer le système de collecte et de traitement des données y relatives.

Le Projet d’appui à la protection des migrants les plus vulnérables sur les routes migratoires du Sahel (PROMISA) fait partie d’une des activités du Fonds fiduciaires d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique (FEUE) pour la protection des migrants les plus vulnérables en Afrique de l’Ouest. PROMISA est porté par le consortium d’organisations sous le lead de Caritas Suisse (CaCH) à savoir Catholic relief services (CRS), OCADES Caritas Burkina, Caritas Mali et Welthungerhilfe (WHH).

Au niveau étatique, on compte le ministère de l’Économie, des finances et de la prospective ; le ministère des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur et le ministère de la Solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille.

On y trouve en outre des ONG et associations comme l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Alert migration, les femmes juristes.

O.L
Lefaso.net

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