Actualités :: Lutte contre les maladies non transmissibles au Burkina Faso : lancement (...)

Le lancement du projet de recherche international Stop-NCD (Non communicables diseases) a eu lieu le 4 octobre 2022 à Accra, au Ghana, sous la présidence du ministre de la santé du Ghana, Hon. Kwaku Agyemang-Manu. Ce projet vise à améliorer la santé et le bien-être des populations en développant les capacités de recherche de haute qualité afin d’améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies non transmissibles connexes. Ainsi, à travers ce projet, l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest/Unité universitaire de Bobo-Dioulasso (UCAO/ UUB), s’engage à lutter contre ces maladies non transmissibles.

Les maladies non transmissibles sont de plus en plus considérées comme des problèmes de santé publique dans de nombreux pays africains dont le Burkina Faso. Le dernier rapport de l’OMS décrit assez bien cette triste situation. En effet les maladies non transmissibles (MNT) telles que les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète et les affections respiratoires chroniques, sont la principale cause de mortalité et elles sont responsables de 74 % des décès dans le monde.

35 %, c’est le pourcentage au Burkina des décès dus au MNT. Ces statistiques alarmantes interpellent toutes les parties prenantes dont les chercheurs, les partenaires techniques et financiers, les décideurs et les communautés à prendre à bras le corps les maladies non transmissibles. L’OMS l’indiquait que « pour protéger la santé de ses citoyens, aucun pays ne peut se permettre de ne pas investir dans la lutte contre les MNT et de ne pas renforcer ses services de santé dans le cadre de sa préparation aux futures pandémies et aux situations d’urgence humanitaire ».

A cet effet, le Burkina Faso, le Ghana et le Niger ont reçu un financement de dix millions de livres sterling du National institute for health and care research (NIHR) dans le cadre de la recherche sur les maladies non transmissibles.

Le NIHR est une institution à l’avant-garde de la lutte contre les problèmes liés à la santé. Elle apporte son soutien à la création d’un Centre de recherche en santé mondiale pour le contrôle des maladies non transmissibles en Afrique de l’Ouest, afin de s’attaquer au fléau des MNT sur une période de cinq ans. Ce centre de recherche développera également les compétences des chercheurs et des cliniciens locaux et gérera un programme de doctorats et de masters afin de fournir une formation formelle aux étudiants dans les trois pays : Burkina Faso, Ghana et Niger ciblés par le programme de recherche-action.

Le centre est compose du Ghana college of physicians and surgeons (GCPS) ; de la London school of hygiene and tropical medicine (LSHTM) en tant qu’institutions co-directrices travaillant en partenariat avec d’autres institutions à savoir : Ashesi University (au Ghana) ; Université catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO-UUB) (au Burkina Faso) ; et le Laboratoire d’études et de recherche sur les dynamiques sociales et le développement local (LASDEL) (au Niger). L’institution partenaire de ce projet au Burkina Faso est l’UCAO/UUB qui est un établissement privé d’enseignement supérieur et de recherche scientifique. Le principal investigateur du projet au Burkina est Dr Maurice Yaogo.

Selon Dr Sylvia Anie de l’Institut national de recherche sur la santé et les soins du Royaume-Uni, « les centres de recherche en santé mondiaux du NIHR fourniront une plateforme durable pour une recherche appliquée en santé de haute qualité dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI), afin de s’attaquer au fardeau des MNT et d’améliorer les résultats sanitaires. Il est temps de déplacer le centre de gravité vers la recherche menée par les PRFI », a-t-elle fait savoir.

Les MNT, également connues comme étant des maladies chroniques, ne se transmettent pas d’une personne à l’autre. Elles comprennent les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le cancer, le diabète et les maladies pulmonaires chroniques. Dans le monde, les MNT tuent 41 millions de personnes chaque année, soit 74% de tous les décès dans le monde. Un rapport de l’OMS d’avril 2022 a mis en évidence le taux inquiétant de décès dus aux MNT en Afrique. Les MNT deviennent de plus en plus la principale cause de mortalité en Afrique subsaharienne, où ces maladies constituaient 37% des décès en 2019, contre 24% en 2000.

Ce projet vise donc à améliorer la santé et le bien-être des populations en développant les capacités de recherche de haute qualité, afin d’améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies non transmissibles connexes (l’hypertension, le diabète et le stress, l’anxiété et la dépression co-existants). La professeure Faith Osier, présidente de l’Union internationale des sociétés d’immunologie et présidente du comité de financement du Centre de recherche en santé mondiale du NIHR, a déclaré : « Ces nouveaux centres sont vraiment révolutionnaires. C’est la première fois que nous voyons un tel niveau d’investissement dans la recherche sur les maladies non transmissibles dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Le potentiel de ce partenariat véritablement équitable entre les chercheurs des PRFI et du Royaume-Uni est immense et nous sommes impatients de voir les progrès que les cinq prochaines années apporteront ».

Pour sa part, Prof. Irene A. Agyepong, le directeur des centres de recherche en santé mondiale du NIHR en Afrique de l’Ouest, a indiqué que « les quinze pays de la CEDEAO, comme la plupart des PRFI, sont de plus en plus confrontés à l’augmentation des maladies et des décès liés aux MNT. Cela s’ajoute aux défis de longue durée que représentent les maladies transmissibles telles que le paludisme et la tuberculose. La recherche est au cœur de l’innovation nécessaire pour résoudre ces problèmes, et la création du centre est un effort opportun et apprécié pour faire la différence ».

De son côté, le professeur Tolib Mirzoev, codirecteur des centres de recherche en santé mondiale du NIHR en Afrique de l’Ouest, se réjouit de diriger conjointement le programme Stop-NCD avec la professeure Agyepong du GCPS. « Notre programme répond à un besoin important et urgent de recherche de haute qualité pour améliorer le contrôle des MNT en Afrique de l’Ouest. Grâce à l’excellence scientifique, au renforcement complet des capacités et à des partenariats équitables impliquant les équipes de recherche et les principales parties prenantes, nous assurerons l’héritage à long terme de la recherche menée par les Africains pour améliorer les politiques et les pratiques de lutte contre les MNT », a-t-il laissé entendre.

L’annonce officielle et le lancement du projet ont eu lieu à Accra, au Ghana, le 4 octobre 2022, avec le ministre de la santé du Ghana, Hon. Kwaku Agyemang-Manu, comme invité d’honneur. Étaient également présents le représentant du ministre de la santé du Niger, Sabo Hassane Adamou, secrétaire général adjoint et le représentant de la Direction de la Prévention et le Controle des Maladies Non transmissibles au sein du Ministère de la santé, Baperman Abdel Aziz Siri. Des scientifiques, des chercheurs et des responsables du secteur de la santé du Royaume-Uni et de divers pays d’Afrique de l’Ouest étaient présents à Accra pour honorer l’événement.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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