Actualités :: Prévention de conflits : Le projet PRéPaC concerte les acteurs locaux de sa (...)

Le vendredi 28 octobre 2022, le CESAO-Pôle Régional Burkina (CESAO-PRB) a organisé une concertation avec les acteurs locaux de la commune de Banzon dans la province du Kénédougou.

Cette activité fait suite à quatre (04) autres concertations réalisées antérieurement dans les communes de Kourouma, Sindo, Samorogouan et Koloko. Elle entre dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui à la prévention et à la résolution pacifique des conflits dans la zone pastorale de Samorogouan/Région Hauts-Bassins (PRéPaC) cofinancé par l’Ambassade Royale du Danemark au Burkina via le fonds DANIDA et le CESAO-PRB.

Cette activité vise à échanger avec les acteurs locaux y compris les organisations locales de préventions et de gestion des conflits autour des mesures de prévention durable des conflits.

Une vue des participants.

En effet, elle vise à identifier des mesures préventives en lien avec les types de conflits récurrents dans la zone d’intervention du projet ; à identifier des mesures de suivi et d’alerte ; à mettre en place par village, un comité restreint chargé du suivi et du respect des mesures prises ; etc.

Comme le rappelle Monsieur Issoufou Yao, Chargé du projet d’appui à la prévention et à la résolution pacifique des conflits (PRéPaC), après le lancement du projet en début d’année 2022, une cartographie des conflits dans les cinq (05) communes d’intervention du projet a été faite, ce qui a permis d’identifier des conflits jugés récurrents dans les différentes localités.

Nobila Tiendrebeogo, premier vice-président de la délégation spéciale de la commune de Banzon.

La concertation de ce jour dans la commune de Banzon vise donc à permettre aux acteurs locaux d’identifier par eux-mêmes les mesures pertinentes qui puissent prévenir durablement les conflits qu’ils vivent. Par exemple, comme conflits récurrents dans la commune de Banzon, il ressort les conflits liés aux dégâts de champs (causés par les animaux et récurrents entre éleveurs et agriculteurs), les conflits de limites des champs, les conflits de retraits de terres (qui surviennent généralement entre autochtones et allogènes), les conflits liés à l’exploitation des produits forestiers non ligneux, les conflits liés à la coupe du bois vert, etc.

Les travaux du jour ont permis d’identifier un certain nombre de mesures qui, si elles sont mises en œuvre, pense-t-il, peuvent effectivement aider à prévenir les conflits dans la zone du projet.

Issoufou Yao, chargé du Projet d’appui à la prévention pacifique des conflits dans la zone pastorale de Samorogouan (PréPaC).

Ces mesures ont donc été identifiées en fonction des conflits. Par exemple, pour les conflits en lien avec les limites de champs, les participants estiment, qu’il faut que chaque propriétaire de champ puisse désormais disposer d’une attestation de possession foncière (APFR) ; ou planter entre deux voisins des arbres le long des limites, ou encore observer une distance de sécurité entre les deux voisins, etc.

Pour les dégâts de champs causés par les animaux, notamment l’éternel conflit opposant éleveurs aux agriculteurs, il est ressorti que les causes sont liées, dans la majorité des cas, à la mauvaise garde des animaux (généralement confiés aux enfants mineurs). Il a donc été recommandé que la garde des animaux soit assurée par des personnes majeures comme le recommande la loi, qu’il soit mis à la tête d’un troupeau, un nombre suffisant de bergers. Aussi, il est recommandé que les autorités coutumières puissent convoquer régulièrement, surtout en chaque entrée de saison hivernale, des concertations pour sensibiliser chaque habitant sur la nécessité de la bonne garde des animaux afin d’éviter le maximum de conflit.

Photo de famille.

Les participants à cette concertation sont les organisations locales de prévention et de gestion de conflits notamment les membres des commissions de conciliation foncière villageoise (CCFV), les membres des commissions foncières villageoises (CFV), les conseillers villageois de développement (CVD), les autorités religieuses. Les organisations de femmes ont été également invitées à ces concertations parce que dans la zone, les femmes sont beaucoup impliquées dans les conflits, notamment lors de l’exploitation des produits forestiers non ligneux.

Pour Issoufou Yao, les travaux sont satisfaisants car, il note l’engagement des participants dans l’identification et la mise en œuvre des mesures pour lutter contre ces conflits qu’ils vivent au quotidien.

Nobila Tiendrebeogo, premier vice-président de la délégation spéciale de la commune de Banzon affirme, pour sa part, avoir beaucoup apprécié les travaux car, les participants se sont donnés à fond et étaient ouverts face aux situations qui ont été exposées. Il estime que chacun a fait de son mieux pour que les travaux se terminent dans de bonnes conditions. Il confie en ces termes : « Au sortir de cet atelier, on sent que tout le monde était engagé pour définir les mesures en vue de la prévention des conflits. Il y va de l’intérêt de tous parce que c’est une situation de paix qui est engagée ; et s’il y a la paix, le travail peut être fait surtout en zone rurale où les conflits liés à la terre sont très importantes. Sans l’anticipation des conflits, on ne peut pas travailler. Et aujourd’hui, avec les échanges, je suis convaincu que chaque acteur va mettre du sien pour minimiser ces conflits pour que les gens puissent travailler sereinement ».

Korotimi Konaté, participante à la rencontre de concertation.

Selon Korotimi Konaté, une participante, les conflits impliquant généralement les femmes sont particulièrement les conflits liés à la coupe du bois vert et les conflits liés à l’exploitation des produits forestiers non ligneux. Elle retient comme mesures préventives pour éviter ces conflits, l’utilisation des bois morts ou des résidus de riz pour le feu de leur cuisine. Pour ce qui est de l’exploitation des produits forestiers non ligneux, chaque femme devraient s’en tenir exclusivement aux produits issus du champ de son mari, etc.

En rappel, le projet PRéPaC est mis en œuvre dans cinq (05) communes de la région des Hauts-Bassins que son Banzon, Koloko, Kourouma, Samorogouan et Sindo.
Le projet vise à apporter sa pierre à la prévention et à la résolution des conflits nés entre les communautés autour de l’accès et l’utilisation des ressources naturelles dans sa zone d’intervention.

Haoua Touré
Lefaso.net

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