Actualités :: Santé : L’interruption sécurisée de grossesse au cœur d’une conférence (...)

Afin de permettre aux jeunes d’avoir la bonne information sur l’interruption sécurisée de grossesse et ainsi contribuer à réduire le nombre des avortements clandestins, l’Association des jeunes pour la promotion des orphelins (AJPO) en partenariat avec Médecins du monde (MdM), a organisé ce 26 octobre 2022, une conférence publique. Elle a porté sur le thème : accès à des soins d’interruption sécurisée de grossesse au Burkina Faso, état des lieux, défis et perspectives.

En Afrique de l’Ouest, on enregistre environ 1.200.000 avortements clandestins par an. Pour le cas spécifique du Burkina Faso, 25 grossesses sur 1000 sont interrompues avant leur terme, avec des conséquences pouvant aller jusqu’à la mort de la femme. Pour la seule année 2017, ce sont 40.988 avortements, qui ont été enregistrés par le ministère de la Santé. Selon Belele Joseph Ido, consultant en santé sexuelle et reproductive et conférencier, les femmes ont recours à l’avortement pour plusieurs raisons. Il s’agit généralement des cas de viol, de l’échec de la contraception, de problèmes financiers, de l’instabilité de la relation, etc. Elles ont donc recours à des moyens peu orthodoxes, pour mettre un terme à leurs grossesses non désirées. Et dans plusieurs cas, des complications surviennent suite à ces avortements pratiqués hors du cadre médical.

une vue des participants

Au Burkina Faso, la loi prévoit des situations dans lesquelles, les femmes peuvent interrompre leurs grossesses dans un cadre médicalisé et dans de bonnes conditions qui ne mettent pas leur santé en péril. On parle alors d’interruption sécurisée de grossesse. Peuvent en bénéficier les femmes dont les fœtus présentent des cas de malformations graves, celles dont la vie et la santé sont menacées par la grossesse, mais aussi celles victimes de viol et d’inceste. La grossesse ne doit pas non-plus excéder 14 semaines.

Belele Joseph Ido, consultant en santé sexuelle et reproductive et conférencier

Malgré ces dispositions de la loi, des défis demeurent quant à l’effectivité de l’accès des femmes concernées, à l’interruption sécurisée de grossesse. Il y a en premier lieu, le manque d’information des femmes entrant dans ce cadre légal et pouvant bénéficier de l’interruption sécurisée de grossesse. Belele Joseph Ido explique cela par le fait que l’avortement est un sujet tabou dans nos sociétés. Ce qui fait qu’on en parle pas assez. Et parce qu’elles ignorent ces dispositions de la loi qui peuvent leur permettre de mettre fin à leur grossesse en toute sécurité, ces femmes se tournent vers l’avortement clandestin, avec son lot de risques. Autres défis, nous pouvons noter la difficile acceptation de l’interruption sécurisée de grossesse par les religieux, les coutumiers, les leaders politiques mais aussi les agents de santé chargés de pratiquer l’opération.

A ce jour, il n’existe pas de statistiques sur les femmes ayant eu recours à une interruption sécurisée de grossesse. Ce qui selon le conférencier, complique le plaidoyer auprès des groupes de personnes qui s’opposent à l’accès à l’interruption sécurisée de grossesse aux femmes éligibles. Pour permettre à celles-ci d’avoir accès à ce service de santé, Belele Joseph Ido recommande d’accepter d’aborder la question tout en restant dans le cadre légal afin de faire connaître la loi. " Si on en parle, si on ne fait pas de la promotion tous azimuts de l’avortement, mais de ce qui est légal, si on en parle et que les gens sont au courant, cela va permettre de réduire la mortalité maternelle liée aux avortements clandestins", a-t-il ajouté.

Larba Ouédraogo, Coordonnateur général de l’AJPO

En rappel, cette conférence publique a été organisée dans le cadre de la célébration de la journée sur le droit à l’avortement commémorée chaque 28 septembre. L’association des jeunes pour la promotion des orphelins, en collaboration avec Médecins du monde, a voulu ainsi marquer l’occasion, en renforçant les capacités des jeunes sur la question, afin de contribuer à réduire le nombre d’avortements clandestins enregistrés chaque année, souligne son coordonnateur général Larba Ouédraogo.

Présente au Burkina Faso depuis 2010, Médecins du Monde s’y est engagée au renforcement du système de santé, à la mobilisation communautaire et au plaidoyer pour l’amélioration des politiques publiques sur des enjeux de promotion et de protection des droits des femmes en général et des Droits et santé sexuelle et reproductive (DSSR) en particulier. Elle y travaille pour le renforcement de la capacité d’agir des filles et des femmes tant en contexte de crise et de développement, par les projets de lutte contre les grossesses non désirées et des avortements clandestins, d’accès à la planification familiale, à l’éducation complète à la sexualité́, la lutte contre le cancer du col de l’utérus en y intégrant la lutte contre les violences liées au genre.

C’est dans une dynamique de travail en collaboration avec les organisations locales et nationales, pour un meilleur impact et un meilleur alignement au Pays des Hommes intègres, du plaidoyer sur des droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR) intégrant les violences basées sur le genre, que cette activité organisée par AJPO avec l’appui de MdM a eu lieu.

Armelle Ouédraogo Yaméogo
Lefaso.net

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