Actualités :: Bilan social de l’année : Entre grogne des syndicats, choléra et (...)

L’année 2005 égrène ses derniers jours au Burkina. Et la
majorité des Burkinabè souhaitent certainement ne plus vivre
des jours et des mois aussi longs, marqués par le
renchérissement de la vie, la famine et le choléra qui ont frappé
une bonne partie du territoire national.

Une année difficile donc
où les syndicats de travailleurs se sont activement signalés par
des grèves importantes, des meetings-marches, pour faire
aboutir leurs revendications sociales.

Le front social au Burkina a été très chaud, mais avec un bilan
bien maigre. Les centrales syndicales, pour une fois, dans
l’unité retrouvée, ont fait entendre leurs voix par rapport à la
réduction du pouvoir d’achat et au respect de leurs libertés.
Quatre grèves ponctuées de marches de protestation ont, à
chaque fois, rassemblé des milliers de travailleurs à travers le
pays : le 4 février, le 10 mai, les 26 et 27 octobre, enfin les 15,
16 et 17 décembre.

A chaque fois, la plate-forme minimale est
brandie et défendue. On retient principalement, le relèvement
des salaires et pensions de 25 à 50%, l’exécution des décisions
et arrêts de justice, la diminution des taxes sur les produits de
grande consommation, l’application des augmentations de
salaires de décembre 2004 au niveau du privé, la reconstruction
diligente du marché de Rood-woko et le respect de la liberté
syndicale et du droit de grève.

Au bilan, il n’y a rien de substantiel. Le dialogue n’a pas
véritablement fonctionné entre le gouvernement et les centrales
syndicales pour que des solutions soient trouvées aux
problèmes posés. Sur le point crucial de l’augmentation des
salaires, l’Etat a indiqué qu’il avait déjà fait un effort en décembre
2004.

Faux, ont souvent rétorqué les leaders du mouvement
syndical qui ont dénoncé à plusieurs reprises le "train de vie
exorbitant des dignitaires de la quatrième république". C’est
donc un dialogue de sourds qui a occupé la scène, surtout dans
un contexte difficile marqué par l’inflation des prix,
particulièrement ceux des céréales et de l’essence. Rares sont
en effet les Burkinabè qui n’ont pas souffert de la mauvaise
pluviométrie de la campagne agricole de l’année 2004.

Particulièrement dans les régions du Nord, du Centre-Nord et
de l’Est, une telle situation n’avait pas été vue depuis plusieurs
années, avec le sac de mil qui se négociait entre 30 000 et 40
000 F CFA dans certains marchés. Le pire a peut-être été évité
parce que le gouvernement a fait convoyer des céréales à prix
social vers les zones sinistrées.

C’est à-peu-près dans le même intervalle de temps que
l’épidémie de choléra s’est déclarée. De nombreux cas ont été
particulièrement enregistrés dans les mois d’août et de
septembre, avec malheureusement des décès (près d’une
vingtaine). A ce propos, la réaction des autorités sanitaires a été
assez prompte sur l’ensemble du territoire. On retiendra que la
gratuité des soins a grandement contribué, avec la large
sensibilisation sur les mesures d’hygiène, à stopper la
propagation du vibrion.

Un phénomène qui a ébranlé les Burkinabè, c’est assurément
la montée de l’insécurité. En 2005, des bandits et des coupeurs
de route d’une autre époque, lourdement armés et bien
organisés sur les grands axes routiers, ont attaqué et dépouillé
des dizaines de citoyens. Certains y ont même laissé leur vie.

Des attaques à mains armées barraient la une des journaux
presque toutes les semaines, malgré les nombreuses
patrouilles des forces de l’ordre sur les principales routes
nationales.
A ce propos, il faut dire que le gouvernement a réagi par
l’allocation d’un crédit financier important au ministère de la
Sécurité, laquelle devrait permettre de recruter plus de policiers
et de gendarmes et de les équiper convenablement.

A certains
endroits, les bandits ont fait la preuve de leur supériorité sur le
plan logistique en faisant usage d’armes ophistiquées. Enfin, on
peut évoquer dans cette rétrospective sur le plan social,
l’enquête parlementaire sur les produits de grande
consommation. Fait accablant, les députés ont fait le constat de
la qualité douteuse du pain, de l’huile, de l’eau minérale en
sachet, du sel etc.

Ce rapport qui a fait couler beaucoup d’encre
et de salive, n’a malheureusement pas été publié en intégralité.
En outre, les investigations ont montré la malhonnêteté de
certains acteurs du monde économique, spécialistes de la
contrefaçon, et le manque de coordination des structures
étatiques chargées du contrôle de la qualité des produits.
L’année 2005 tire sa révérence avec ses dossiers chauds
comme la vie chère régulièrement dénoncée par les syndicats
qui attendent toujours un geste de la quatrième république.

Par D. Parfait SILGA
Le Pays

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