Actualités :: Six mois de prison avec sursis pour "Kamao" : « Nous sommes totalement (...)

Mis en délibéré pour le 4 octobre 2022, le verdict du procès Ollo Mathias Kambou est tombé. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis avec une amende de 300 000 francs CFA. Cette décision, selon Me Kam, un des avocats de Kambou, est une remise en cause de la liberté d’expression au Burkina Faso.

Accusé d’outrage à un dépositaire de l’autorité publique, Ollo Mathias Kambou a écopé d’une peine d’emprisonnement de six mois avec sursis et d’une amende de 300 000 francs CFA. La décision du juge est tombée ce mardi 4 octobre 2022, au Tribunal de grande instance Ouaga I. « Je peux vous assurer que nous sommes totalement scandalisés par cette décision », a lancé Me Hervé Kam, un des avocats de l’accusé. Pour lui, par cette décision, le juge vient de donner corps et vie à des procédures viciées.

Pour ce qui concerne le cas de M. Kambou, a-t-il poursuivi, à la police judiciaire, les procédures ont été royalement violées. « M. Kambou a été séquestré, a été placé en situation de détention arbitraire. Il est inadmissible que les juges refusent d’annuler cette procédure. Cette affaire ne restera pas là. S’il faut aller devant les juridictions internationales, nous y iront certainement », a-t-il prévenu. Il a soutenu qu’avec cette décision, aucun Burkinabè ne doit se sentir en sécurité quand les juges ne font pas de leurs offices l’occasion de sanctionner les mauvaises procédures.

Bien entendu en assortissant la décision de sursis, Ollo Mathias Kambou dormira aujourd’hui chez lui mais a-t-il regretté, la justice a pris le parti de condamner la liberté d’expression qui est pourtant l’élément « consubstantiel » à la démocratie. « Il n’existe pas de démocratie sans liberté d’expression surtout à l’endroit de ceux qui choisissent volontairement de diriger les affaires de l’Etat. Dans toutes les démocraties du monde, ce sont les juges qui sont montés au créneau et qui ont ramené les dirigeants à reculer sur cette question d’outrage à chef de l’Etat, d’offense à chef de l’Etat, de crime de lèse-majesté, a-t-il expliqué. De l’avis de l’avocat, il est inadmissible qu’en 2022, la justice burkinabè n’arrive pas à entrer dans ce sillage. « Je suis totalement déçu », a-t-il ajouté.

Pour Rasmané Zinaba, la lutte continue

Une conséquence de ce qui se passe au Burkina Faso

D’après Hervé Kam, la situation sociopolitique que vit le Burkina Faso est la résultante de ce genre de décision. Parce que, a-t-il fait savoir, le premier rôle du juge dans un Etat, c’est de protéger les droits de l’homme. Le changement le plus important de l’histoire d’un peuple est l’engagement des populations. Cela a commencé depuis l’assassinat de Thomas Sankara, de Norbert Zongo, le peuple burkinabè avance à petit pas et petit à petit, il construira une démocratie ou il fera bon vivre », a-t-il terminé.

Même son de cloche pour Rasmané Zinaba du Balai citoyen. A l’écouter, le Balai citoyen et tous les épris de justice sont pour la libération sans condition de leur camarade. Parce que ce procès sur la liberté d’opinion, qui se termine par ce verdict de condamnation, ne le satisfait pas. Qu’à cela ne tienne, il a laissé entendre que tout en respectant la décision de justice, leur revendication restera la même, celle de la liberté d’opinion. « A partir de cet instant, c’est une deuxième étape qui s’ouvre. Nous allons œuvrer pour que notre camarade soit lavé de tout soupçon. Pour cela nous allons saisir toutes les possibilités que nous avons en notre sein pour aller au-delà de ce qui a été rendu aujourd’hui comme décision », a-t-il informé.

Réagissant sur la situation sociopolitique du pays, Rasmané Zinaba a fait savoir que la position du Balai citoyen reste constante. « Le changement de régime ce weekend ne nous émeut en rien. Nous restons dans notre constance de tous les jours pour faire en sorte que les Burkinabè vivent dans un pays de paix, de sécurité et surtout que la priorité des priorités soit le retour de nos frères et sœurs dans leurs localités. Si vous voulez interpréter cela comme Kamao déclencheur d’une dynamique, libre à vous », a-t-il nuancé.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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