Actualités :: Burkina Faso : La vie reprend son cours après le coup d’État du 30 septembre (...)

Les activités ont repris leur cours en cette matinée du lundi 3 octobre 2022 à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Ce, un peu plus de 48 heures après les tensions entre membres du MPSR qui se sont manifesté par des tirs dans plusieurs zones de la ville notamment dans les environs du camp Baba Sy, du quartier Ouaga 2000, et du centre-ville.

Le calme et la sérénité sont de retour dans les rues de la ville de Ouagadougou, en témoignent les différentes activités qui ont repris leur cours. Cela se manifeste entre autres par la poursuite des concours directs session 2022, au lycée Marien N’Gouabi. Ici, nous avons trouvé des élèves venus pour la rentrée scolaire qui se réjouissent de l’accalmie qui prévaut en ce moment.

Il est un peu plus de 10h quand nous rencontrons ce groupe d’élèves installés sur leurs motos en pleine conversion au sein du lycée en question. Si Samiratou Sankara, élève en classe de terminale D1 s’est dit heureuse de reprendre les classes, elle confie qu’il lui a fallut passer par la ville de Dédougou pour regagner la région du Centre depuis Bobo-Dioulasso. Une situation qu’elle dit avoir vécue dans la journée du dimanche 2 octobre 2022, jour pendant lequel, elle mentionne avoir entendu des tirs.

L’entrée du lycée Marien N’Gouabi

« Les coups d’État par ci par là, retardent le développement du pays »

« Nous avions pris la route en direction de Ouagadougou quand nous avons constaté que la voie a été barrée. Ce qui nous a contraints à changer d’itinéraire pour atteindre notre destination, en passant par Dédougou », a expliqué Samiratou Sankara. Pour elle, la reprise effective des cours est une bonne chose. Car elle leur permet de pouvoir finir à temps le programme scolaire, même si elle précise que leur rentrée n’est pas pour aujourd’hui parce que la composition des concours se tient dans leurs classes.

« On espère un véritable changement. Parce que les coups d’État par ci par là, retardent le développement du pays. Nous espérons donc que le nouveau président va faire mieux que l’ancien », a souhaité mademoiselle Sankara.

Samiratou Sankara, élève en classe de terminale D1

Après échanges avec ces élèves, direction le grand marché de Ouagadougou, dénommé “Rood-Woko”. Mais avant d’y arriver, nous parcourons cette trajectoire de la zone du lycée Marien N’Gouabi au rond-point des Cinéastes, qui était prise d’assaut par des manifestants ces dernières 72 heures. Si aucune manifestation n’empêche désormais les riverains de circuler librement et paisiblement, il faut noter qu’un groupe d’individus s’est rendu à la place de la Nation pour protester contre la venue de la CEDEAO au Burkina Faso.

Poursuivant notre chemin, nous marquons une halte dans l’espace des réseaux de téléphonie mobile situé à proximité du grand marché. Là, également tout est quasiment revenu à la normale, les uns et les autres s’affairent à leurs tâches quotidiennes. Postés au niveau des feux tricolores, les forces de l’ordre eux régulent la circulation comme d’habitude.

Les riverains dans la zone des réseaux de téléphonie mobile non loin de Rood-Woko

Interrogé sur la façon dont il a vécu ces instants de confusion dans la capitale, l’employé de commerce Ben Sylvain Gouba a rappelé que ce fut un moment assez tendu. « La situation du vendredi 30 septembre était un peu catastrophique mais on n’a pas eu trop de difficultés. Ils nous ont seulement intimé l’ordre de rentrer chez nous. Chose que nous avons exécuté en laissant la ville aux mains des protagonistes », a-t-il relaté.

M. Gouba formule le vœu de voir les nouveaux dirigeants bien faire leur travail afin que la paix et la stabilité soient vivement de retour dans le Pays des hommes intègres.

Ismaïl Ibn Saïd, vendeur de vêtements ambulant au marché Rood-Woko

L’arrivée d’Ibrahim Traoré au pouvoir donne espoir

Et nous arrivons à Rood-Woko. En ce lieu, c’est une multitude de personnes que l’on aperçoit en mouvement dans les quatre coins du marché. Des vendeuses de fruits et légumes, aux cireurs de chaussures, en passant par les barbiers ou les vendeurs de vêtements ambulants, tous sont au rendez-vous pour gagner leur pitance.

Demandant son avis sur le renversement de l’ex président du Faso, le LCL Paul Damiba, Ismaïl Ibn Saïd, vendeur ambulant de vêtement, pense avoir une vie meilleure à l’issue de cet évènement. Son message à l’endroit des nouvelles autorités du MPSR est qu’elles fassent leur travail dans la transparence et la légitimité.

Beaucoup d’espoirs sont fondés sur la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré, président du MPSR. Karim Bouda, vendeur de sacs pour femmes au marché, appelle le nouvel homme fort à se pencher sur la question des petits commerçants comme lui, surtout en ces temps difficiles où les clients se font de plus en plus rares. Avant de clore son propos, M. Bouda formule des bénédictions à son endroit pour que des solutions idoines soient trouvées pour sortir de la crise sécuritaire.

La zone du rond-point des Nations-Unies

Notre constat nous emmène également du côté du rond-point des Nations-unies où les lieux quadrillés lors des évènements du coup d’État sont désormais accessibles. Dans la journée du 30 septembre dernier, le verdict du dossier de Ollo Mathias Kambou, poursuivi pour outrage au chef de l’État a été reporté à cet effet, de même que biens d’autres procès.

En rappel, l’ex président Paul Damiba a décidé de démissionner après médiation des leaders religieux et coutumiers. Une démission qu’il a placée sous réserve du respect de sept conditions. Il s’agit notamment de la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des FDS engagés à ses côtés. Mais aussi la poursuite de la réconciliation nationale, la garantie de sa sécurité et de ses droits.

Des conditions approuvées par le capitaine Ibrahim Traoré, qui s’est fixé un objectif de trois mois pour une avancée significative dans la résolution de la crise sécuritaire. C’était lors de sa première rencontre avec les secrétaires généraux des ministères, le dimanche 2 octobre 2022.

Lire aussi : Burkina : « Nous devons faire en trois mois ce qui devrait être fait en douze mois », instruit le capitaine Ibrahim Traoré

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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