Actualités :: Sécurité au Burkina : La réduction des cas d’attaques à mains armées reste la (...)

Les résultats de l’enquête de satisfaction des populations vis-à-vis des prestations du ministère de la Sécurité ont été remis au premier responsable du département, représenté par son directeur de cabinet, Bernard Toé. C’était le mardi 20 septembre 2022 à Ouagadougou, dans les locaux dudit ministère en présence de l’ambassadrice du Canada, Lee-Anne Hermann.

La principale attente des populations en matière de sécurité, reste celle de réduire les cas d’attaques à mains armées exprimés par 29.2% des personnes enquêtées au Burkina Faso. C’est ce qui ressort du rapport des enquêtes sur la sécurité, réalisé par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) sous la supervision de Interpeace et l’organisme international spécialisé dans la recherche et l’analyse des données SeeD. Un comité de pilotage sous la direction du secrétaire général du ministère en charge de la sécurité, s’est régulièrement réuni pour analyser et apporter son concours au processus.

À travers des outils méthodologiques participatifs et inclusifs aussi bien qualitatifs que quantitatifs éprouvés et adaptés, l’enquête a été conduite dans les quatre régions cibles identifiées, que sont la Boucle du Mouhoun, le Centre-nord, l’Est et le Sahel, selon Cheick Fayçal Traoré, représentant pays de Interpeace au Burkina Faso.

Les participants à la cérémonie de remise du rapport au ministère de la Sécurité

« La cérémonie qui nous réunit ce jour, est le couronnement d’un processus entrepris il y a bientôt un an à la demande du ministère de la Sécurité et avec l’accompagnement du Canada », a-t-il planté le décor lors de son discours.

À l’entendre, cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Améliorer la prévention des conflits et la gouvernance sécuritaire locale au Burkina Faso ». Elle permet en effet, de « développer une compréhension approfondie du niveau de satisfaction autour des relations entre les populations du Burkina Faso en général, (particulièrement les régions enquêtées) et les services opérationnels du ministère (police, gendarmerie). Mais aussi d’apprécier la qualité des services offerts par le ministère de la Sécurité ».

Cheick Fayçal Traoré, représentant pays de Interpeace au Burkina Faso

Soutenue financièrement par le gouvernement canadien à travers le Programme pour la stabilisation et les opérations de paix (PSOP) d’Affaires mondiales Canada, ces enquêtes ont concrètement permis, notamment d’identifier et d’analyser les besoins et attentes des populations. Mais aussi d’analyser la perception de la population sur les offres sécuritaires délivrées par les forces de sécurité, d’analyser les forces et les faiblesses par les agents des forces de sécurité eux-mêmes, sur leurs propres prestations.

« Aujourd’hui le Burkina Faso fait face à des défis sécuritaires multiples et complexes. Dans son appui aux autorités en pareille situation, le Canada n’a nullement la prétention de connaître les solutions efficaces et durable pour venir à bout de ce fléau », a notifié Lee-Anne Hermann, ambassadrice du Canada.
Pour elle, il appartient aux Burkinabè, à leur génie et leur sagesse et de la responsabilité qui incombe aux dirigeants de cette grande nation, de les mettre en œuvre en toute souveraineté. C’est dans cette dynamique que s’inscrivent les actions du Canada, a affirmé son ambassadrice. « Car si nous n’avons pas les solutions, nous pouvons néanmoins contribuer à leurs recherches et leurs mises en œuvre. Nous pouvons contribuer à ce que les dirigeants disposent de meilleures données possibles pour leurs décisions », a-t-elle mentionné.

La remise du rapport à l’ambassadrice du Canada, Lee-Anne Hermann

Cette enquête s’est aussi voulue comme une contribution à la réalisation de la mission des forces de sécurité intérieure déclinée à l’article 2 de la loi n°032-2003/AN du 14-05-2003 relative à la sécurité intérieure, qui indique que la sécurité intérieure a pour objectif d’assurer la protection permanente des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national, de veiller à la sûreté des institutions de l’Etat, de veiller au respect des lois et au maintien de la paix et de l’ordre public.

Les résultats auxquels nous sommes parvenus, après avoir consultés prés de 3 000 personnes, loin de livrer des secrets, offrent une perception des attentes des populations et des pistes afin d’améliorer l’offre et la production de sécurité, dans le but de renforcer les moyens de restauration de la paix et de la sécurité au Burkina Faso. En effet, les résultats ainsi obtenus fournissent également une compréhension approfondie de la perception des populations de l’offre sécuritaire étatique et non étatique, identifient les besoins et attentes des populations et formulent des recommandations pour améliorer la coproduction de la sécurité.

Les chiffres clés de l’enquête

Sur une échelle de 10, un score de 8,4 qui est attribuée au FDS en terme de confiance, ce qui démontre que les FDS restent les forces préférées des populations ;

La principale attente des populations en matière de sécurité, reste celle de réduire les cas d’attaques à mains armées exprimés par 29.2% des enquêtés, même si des disparités existent, notamment, au Sahel où 40% des enquêtés en font une priorité, contre 17% au Centre ;

Selon 31.1% des enquêtés, l’un des axes prioritaires à développer par les FDS pour renforcer la qualité et l’efficacité du service est d’assurer la proximité des services de sécurité.

Quelques recommandations formulées

Le présent rapport préconise de consolider les capacités des FDS à prendre en charge les problèmes judiciaires et renforcer l’idée selon laquelle, elles participent activement à appliquer les sanctions légales à l’encontre des délinquants et criminels. Une relation négative avec les FDS est particulièrement nocive car elle est étroitement associée à la tendance des individus à vouloir s’armer.

Avertissement est fait à l’endroit des dirigeants, sur la prise en main des besoins sécuritaires civils par l’État central, de manière unilatérale, qui constitue un vecteur de dégradation du niveau de satisfaction général des individus.

L’amélioration du niveau de satisfaction des populations vis-à-vis des services sécuritaires, appelle à une action décentralisée à l’écoute des attentes localisées selon les résultats des enquêtes.

À en croire Bernard Toé, directeur de cabinet du ministre en charge de la sécurité, les résultats auxquels ils sont parvenus sont le fruit d’une excellente collaboration entre le ministère et Interpeace dans leurs recherches communes de solutions de meilleures offres sécuritaires. « En effet, la sécurisation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national est aujourd’hui confrontée à de nombreux défis liés au terrorisme et à la criminalité organisée », a-t-il rappelé.

Bernard Toé, directeur de cabinet du ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité

Je voudrais à cette étape, exprimer notre gratitude à l’endroit du ministère pour le leadership et l’action de facilitation de la conduite de l’initiative. Nous vous exprimons notre reconnaissance pour votre disponibilité personnelle à recevoir le rapport. Cela témoigne de votre intérêt et témoigne de votre engagement à identifier les solutions pertinentes pour améliorer l’offre sécuritaire au Burkina Faso.

Pour lui, il convient malgré les efforts consentis par le gouvernement de réviser l’approche de l’offre de sécurité. Il souligne à cet effet, qu’il est nécessaire d’envisager un nouveau paradigme de la gouvernance sécuritaire qui prenne en compte la participation de toutes les composantes de la société, en l’occurrence les femmes et les jeunes.

Pour ce faire, Bernard Toé estime qu’une synergie d’actions des FDS et des populations est donc d’une impérieuse nécessité en vue d’une meilleure coproduction de la sécurité.

C’est dans cette perspective que le gouvernement dans le processus de finalisation de la politique de sécurité nationale, a associé divers acteurs et procédé à de larges concertations afin d’obtenir plus d’engagement de l’ensemble des parties prenantes, selon M. Toé.

Les remerciements ont été traduits au gouvernement du Canada, pour la confiance et le soutien à cette initiative qui contribue à l’amélioration de la compréhension sécuritaire et à la consolidation de la paix.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

Reprise des activités académiques à l’Université : Des (...)
Armes de petit calibre : Des carabines vendues comme de (...)
Inondation au secteur n° 28 de Ouagadougou : Des (...)
Affaire maire de Sig-Noghin contre Abibata Nacro : La (...)
Forces armées nationales : Barrer la route au (...)
Le Ramadan de la vie chère : Dur, dur sera le carême
Concours de la Fonction publique : Des bébés s’invitent (...)
Fait divers de Sacré : Après la mort de l’enfant de (...)
Faits divers : Un véhicule termine sa course presque (...)
Province du Bazèga : Un crocodile arrache le bras d’un (...)
Circulation à Ouagadougou : Un fou faiseur d’embouteillage
Infrastructures universitaires : Les grands chantiers (...)
Université Ouaga II : Une réalité
Concours directs de la Fonction publique : Une (...)
Reprise universitaire : L’ANEB rejette les mesures du (...)
Comment sont baptisées les rues de Ouagadougou ? : (...)
<I>Vie de couple</I> : Recettes pour garder son (...)
Police nationale : Le nouveau directeur régional du (...)
BBS : Les vigiles coincent un trafiquant de cartes (...)
Ramassage d’ordures : Une poubelle originale au secteur (...)
Affaire maire boxeur de Sighnoghin : La victime (...)

Pages : 0 | ... | 31878 | 31899 | 31920 | 31941 | 31962 | 31983 | 32004 | 32025 | 32046 | ... | 36267


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés