Actualités :: Fin de la prise en charge des pauses-déjeuner : « La décision va poser (...)

Le 16 septembre 2022, le Premier ministre Albert Ouédraogo publiait une note qui mettait fin à la prise en charge des pauses-déjeuner lors des activités délocalisées. Pour certains syndicalistes, cette décision est accueillie de façon mitigée. Certains d’entre eux estiment que si dans le fond la décision se comprend, elle peut cependant poser des difficultés d’ordre pratiques pour ceux qui participent aux ateliers, séminaires et autres symposiums délocalisés.

Il n’y aura plus de de prise en charge des pauses-déjeuner lors des activités délocalisées. C’est la décision du Premier ministre, Dr Albert Ouédraogo, rendue publique dans une circulaire adressée à tout ministre et président d’institution en date du 16 septembre 2022. « Ces pauses déjeuner servies aux participants, qui bénéficient déjà d’une indemnité de mission, constituent une double dépense effectuée au détriment du budget de l’État eu égard aux dispositions des articles 2 et 3 du décret n°2012-735/PRES/PMMEF du 21 septembre 2012 portant indemnité de mission à l’intérieur du pays applicables aux agents de l’État », peut-on lire dans la note. En clair, les frais de missions étant généralement composés de frais de transport, de logement et de nourriture, il n’y a plus de raison que le déjeuner soit encore pris en charge.

Pour certains syndicalistes, cette décision est accueillie de façon mitigée. Certains d’entre eux estiment que si dans le fond la décision se comprend, elle peut cependant poser des difficultés d’ordre pratiques pour ceux qui participent aux ateliers, séminaires et autres symposiums. C’est le cas de Aboubacar Paré, secrétaire général du Syndicat national des encadreurs pédagogiques de l’enseignement secondaire (SYNEPES).

« Dans le fond, cette circulaire se comprend. Maintenant il faut également comprendre la pratique de déjeuner sur les lieux de l’activité qui s’explique pour deux raisons essentielles à mon sens. La première est d’ordre pratique. En effet, lorsqu’une activité est délocalisée, il n’est pas aisé pour les participants de pouvoir se restaurer facilement aux alentours du lieu de la tenue de l’activité. Il faut se déplacer sur une bonne distance avant de pouvoir trouver un bon restaurant. Imaginons que les participants doivent se déplacer à pied sur trois, cinq kilomètres par exemple. Cela va forcément impacter le temps prévu pour cette pause de même que le rendement des participants. Si vous avez un moyen de locomotion personnel, qui prendra en charge les frais de mobilité au niveau interne ? », questionne-t-il.

Aboubacar Paré

Repas sain

Pour M. Paré, ces pauses-déjeuners servis sur place ont l’avantage de permettre aux organisateurs de gérer au mieux le chronogramme et d’être assez efficaces en termes d’assiduité et de concentration des participants. Par ailleurs, ajoute-t-il, avec les repas servis sur place, les participants faisaient parfois le sacrifice d’aller au-delà des horaires de travail afin d’épuiser des contenus parfois assez lourds. « L’autre aspect, c’est le souci d’offrir un repas sain aux participants en déplacement ; car il faut le reconnaître, la question de la restauration se pose dans certaines localités non seulement en termes de disponibilité mais également de qualité. Lors de séjours plus ou moins longs, certains se sont très souvent retrouvés avec des indigestions ou des maladies liées à la qualité des repas consommés. Dans tous les cas, si la mesure est appliquée, il faudra alors trouver des formules devant permettre le bon le déroulement des activités délocalisées tout en garantissant une pause santé convenable aux participants », recommande le secrétaire général du SYNEPES.

Montrer l’exemple

C’est pratiquement le même avis chez Anatole Zongo, secrétaire général du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS). Il estime que cette note circulaire du Premier ministre relative à la pause-déjeuner servie lors des ateliers délocalisés vise certainement à rationaliser les dépenses publiques. « A priori cela est une bonne chose et personne ne doit en principe s’opposer à cela », concède-t-il. Cependant, il déplore le fait que le gouvernement ne donne pas l’exemple avant de sommer les travailleurs à emboîter le même pas. « Est-il juste de faire doubler le salaire des ministres et ensuite vouloir que les travailleurs se serrent la ceinture ? », interroge-t-il, avant de conclure que c’est difficilement justifiable car la vie chère frappe tout le monde.

Anatole Zongo

D’après lui, il aurait fallu rehausser le taux alloué au transport pour ceux qui se déplacent car les 20 francs au km servis aux fonctionnaires sont largement insuffisants depuis longtemps avec la hausse du prix du carburant. « Mais vu que cela arrange l’État, il ferme les yeux et continue de faire appliquer ce tarif. C’est bien de rationaliser ou de lutter contre ce qui est considéré comme illégal, mais il faut de prime abord être un modèle et ensuite redresser là où il y a du tort orchestré contre les employés en mission », conclut-il.

« Je pense que la note est populiste », assène de son côté Moussa Nana, rencontré dans la cour de la Bourse du travail de Ouagadougou. « Les missions que les gens partent faire hors de Ouagadougou sont d’abord budgétisées. Les uns et les autres partent souvent avec un car pour faire le travail. Alors s’il n’y a pas de pause-déjeuner sur place et que chacun doit sortir pour aller manger individuellement, comment cela peut se faire ? Cela risque de perturber le travail pour lequel ils sont partis. Je ne sais pas pourquoi ils ont pris cette mesure. Il aurait fallu qu’ils échangent avec les gens pendant longtemps avant de prendre ces mesures que je trouve égoïstes », lâche Moussa Nana.

Rachida Démé
Urielle Lezogo
(Stagiaires)
Lefaso.net

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