Actualités :: Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il (...)

Le conseil des ministres a, en sa séance du mercredi, 7 septembre 2022, adopté l’avant-projet de loi sur le nouveau Code du travail du Burkina Faso. Ce nouvel instrument juridique du travail qui comporte des innovations retient également l’attention par sa volonté de ‘’recadrage’’ dans les activités de placement dans les entreprises au Burkina ; une pratique qui s’assimile à une véritable exploitation de l’homme…, une pratique esclavagiste à laquelle s’adonne allègrement une certaine catégorie de Burkinabè.

L’avant-projet annonce des innovations majeures, dont le renouvellement du Contrat de travail à durée déterminée (CDD) qui est désormais limité à deux fois, la codification du principe du télétravail et sa mise en œuvre, un meilleur encadrement du régime du travail temporaire, la période de jouissance du repos pour allaitement (1h30mn par jour) qui passe de 14 à 15 mois, les permissions exceptionnelles qui passent de dix à quinze jours dans l’année.

« Aujourd’hui, la tendance au niveau international, à l’OIT (Organisation internationale du travail), c’est de faire en sorte que le travailleur puisse s’épanouir, éviter de stresser le travailleur. (…). C’est aussi pour cela qu’on demande de privilégier le télétravail là où cela est possible », commente un spécialiste du droit du travail. Selon le successeur de Pr Séni Ouédraogo, Bassolma Bazié, il s’agit, par ce code en gestation, de réparer les injustices depuis longtemps récriminées par les acteurs sociaux.

Et parlant d’injustices sociales qui ont pignon sur rue au Burkina, il y a ces pratiques dans les activités de placement dans les entreprises au Burkina. Un système qui a tendance à faire croire que certains salaires sont très gros pour être rétribués à des Burkinabè ; seule une petite catégorie de Burkinabè devra y avoir droit.

Par cette pratique de placement, le contexte de quête cruciale d’emploi aidant, cette catégorie de Burkinabè, par le biais de certaines de ces agences de placement, recrute pour des entreprises, en général des multinationales/étrangères, dont on connaît le niveau de traitement intéressant par rapport à nombre d’entreprises nationales.

Par ce truchement, l’employé perçoit la moitié ou même le tiers du salaire qu’il devait percevoir s’il était directement recruté par l’entreprise pour laquelle il travaille. Le gap va, lui, dans le compte de l’entreprise intermédiaire (la société de recrutement).
« Le code (nouveau) du travail veut que si l’entreprise recrute directement ou une société recrute pour une entreprise, quelle que soit la façon, il (employé : ndlr) doit recevoir le même salaire que le recrutement direct par l’entreprise. Il n’y a pas de raison qu’un agent directement recruté par une entreprise touche par exemple 200 mille et que l’entreprise passe par une société pour recruter d’autres types d’agents pour le même travail et qui n’ont même pas la moitié de 200 mille », soulève le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Bassolma Bazié.

Il était donc temps d’être regardant sur cette démarche immorale de certaines sociétés de placement car cette boulimie ne fait qu’agrandir le cercle des frustrations et sape les efforts de cohésion sociale tant prônée dans les discours.
Au-delà du Code du travail, il est indispensable, face à la forte demande d’emplois, que l’Etat réorganise tous ces Fonds censés financer notamment les projets et initiatives des jeunes et des femmes et ainsi être des instruments de promotion de l’entreprenariat.

Malheureusement, ces nombreux Fonds apparaissent plutôt, et jusque-là, comme des outils politiques que des politiques pour servir les populations burkinabè à travers leur public-cible. Il faut que tous ces Fonds en vigueur recouvrent, enfin, leur vocation.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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