Actualités :: Cohésion sociale et consolidation de la paix au Burkina : Initiative paix au (...)

L’Initiative paix au Sahel (abrégé SPI en anglais) a organisé une formation de 48 heures au profit des journalistes et communicateurs du Burkina Faso les 8 et 9 septembre 2022 à Ouagadougou, pour les outiller sur la cohésion sociale et la consolidation de la paix.

Depuis plus de sept ans, le Burkina Faso est en proie aux attaques terroristes. Selon une étude diagnostique de la Conférence épiscopale Burkina-Niger auprès des communautés sur l’impact de la crise sécuritaire, deux Burkinabè sur trois, soit 67%, affirment n’être pas en mesure de faire absolument confiance à leur interlocuteur. Cette étude financée par Catholic relief services (CRS) démontre que la situation sécuritaire et la réponse de l’Etat à travers l’instauration de couvre-feu contraint les populations à abandonner les activités nocturnes. Pourtant, ces activités constituent un pan important de la dynamique économique des villages et de certaines localités, rapporte l’étude.

Le présidium est composée (de droite à gauche) : Issa Démé du ministère de la Cohésion sociale ; l’abbé Paul Dah et Hamidou Traoré du CRS.

Dans le but de promouvoir la cohésion sociale et la gestion du traumatisme dans un contexte d’insécurité, l’Initiative Paix au Sahel (SPI) a réuni une quarantaine de journalistes et communicateurs à Ouagadougou pour renforcer leurs capacités. « Ma place et mon rôle de femme/homme de médias », c’est sous ce thème que les professionnels des médias des treize régions du Burkina Faso se sont entretenus pendant 48 heures.

A l’instar des autres organisations, la Conférence épiscopale Burkina-Niger cherche un retour au calme, un pays où il fait bon vivre. Tout comme le pape Paul VI lors de son discours prononcé le 1er janvier 1973 à l’occasion de la 6e Journée mondiale de la paix, qui a déclaré que « la paix est possible si elle est vraiment voulue », l’Abbé Paul Dah, secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale Burkina-Niger partage cette philosophie. « Cette paix, nous la voulons ! Nous la voulons et nous avons le pouvoir de la conquérir ! Vous pouvez la conquérir, vous les hommes aux plumes redoutables, vous les hommes dont la force de la parole est telle, qu’elle vous a permis d’asseoir votre pouvoir », a-t-il affirmé.

Selon l’Abbé Paul Dah, la formation vise à permettre aux participants d’harmoniser leur perception du contexte sécuritaire actuel au Burkina Faso

Cette formation, à en croire Hamidou Traoré, le représentant résident adjoint du Catholic relief services, elle répond à leur mission. Pour lui, la pertinence n’est plus à démontrer, au regard de la crise que traverse la sous-région en général et le Burkina Faso, en particulier.

L’homme est un arbre de vie

Dans sa communication « Prévention et gestion du traumatisme », le formateur Jacques Sigui Kaboré s’est attardé sur les causes profondes du traumatisme. Dans une méthode axée sur la pratique, il s’est basé sur les vécus pour faire la différence des concepts trauma, traumatisme et stress. Selon le formateur, « toute la communauté est malade » et les signes sont perceptibles, si l’on observe la société. « Les actes posés ne sont que les conséquences du traumatisme », a-t-il indiqué. Ainsi, par des exercices pratiques, il a emmené les participants à rentrer en eux-mêmes afin de mieux se redécouvrir.

Le thème « Arbre de vie » développé par Jacques Sigui Kaboré et le co-facilitateur Gérard Zongo, a permis aux participants de prendre du recul par rapport à l’analyse de ce qu’ils constatent dans la communauté. L’humain est comparé à l’arbre de vie de manière métaphorique pour dire que tout homme a une racine, un tronc, des branches, des feuilles, des fruits et il est exposé aux insectes.

« Le traumatisme est omniprésent dans la vie de l’homme », a indiqué Jacques Sigui Kaboré

« Le jugement apporté, le travail fait, la perception est fortement imprégnée de la nature intrinsèque de celui qui envoie le message, celui qui observe, celui analyse, qu’est l’agent de communication. C’est très important pour lui de se connaître, de savoir quel type de lunette il porte et sa coloration afin de donner de manière claire sa perception », a fait savoir le formateur.
Par des exercices pratiques, chaque participant a été poussé à mieux appréhender ces notions.

Appliquer et partager avec les autres

Les participants ont salué l’organisation de cette formation. C’est le cas de Get-Wendé Elise Ouédraogo de la radio Notre dame de l’espérance de Kongoussi, qui a laissé entendre que « rares sont les moments où on pense aux hommes et femmes des médias ». « C’est une très belle idée et ça va les [journalistes] aider de savoir comment gérer les informations qu’ils fournissent aux populations », a-t-elle affirmé.

La participante Get-Wendé Elise Ouédraogo dit avoir beaucoup aimé les thématiques de la formation

Pour Yahaya Hamidou Barry, directeur de la radio Horizon FM de Dori, il compte mettre en application ce qu’il a appris durant les deux jours. « D’habitude, nous croisons ce genre de situation mais nous essayons de gérer cela d’une autre manière. Aujourd’hui, Dieu a fait que nous ayons une chance d’acquérir quelques idées encore. Et une fois sur le terrain, nous allons essayer de les mettre en œuvre et les partager avec les collègues qui sont à la radio », a-t-il confié.

Il faut rappeler que face à la montée du niveau de violence dans la sous-région, les Conférences épiscopales réunies de l’Afrique de l’Ouest (CERAO) et Catholic relief services (CRS) ont lancé l’Initiative Paix au Sahel (abrégé SPI en anglais) en 2019. L’objectif global est de contribuer à ce que « les personnes vivant au Sahel connaissent des niveaux plus élevés de cohésion sociale et de résilience ». Cette formation est la deuxième du genre, après celle organisée les 25 et 26 février 2022 sur le Journalisme sensible aux conflits (JSC).

Cryspin Laoundiki
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