Actualités :: Zones frontalières ivoiro-burkinabè : Des acteurs stratégiques de Kampti (...)

Dans le cadre du projet transfrontalier dénommé « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits », des éléments des Forces de défense et de sécurité de la commune de Kampti, province du Poni, dans la région du Sud-Ouest, ont été outillés sur les rudiments de contrôle aux frontières relatifs à la libre circulation des personnes et des biens dans les espaces UEMOA et CEDEAO. L’atelier, qui a eu lieu les 1er et 2 septembre 2022 à Gaoua (chef-lieu de la province et de la région), a adjoint à la première entité sus-citée, des responsables et représentants des organisations de commerçants, de transporteurs, de jeunes, de femmes et des autorités coutumières et religieuses.

Ce projet transfrontalier « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits » vise à réduire la vulnérabilité des populations des zones frontalières entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, face aux dynamiques évolutives de conflits, en lien avec la crise au Sahel, en renforçant la cohésion sociale, la sécurité et la résilience des populations.

Il s’agit, par cet atelier, de doter ces acteurs (Forces de défense et de sécurité) de rudiments nécessaires de contrôle aux frontières sur la libre circulation des personnes et des biens dans les espaces UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) dans un contexte de double crise sécuritaire et sanitaire.

La cérémonie d’ouverture avec le secrétaire général de la province du Poni, Sayouba Kaboré, avec à sa gauche, Mariame Bancé et à sa droite (au micro), Émilienne Sanon.

Pendant deux jours, 1er et 2 septembre 2022, les participants de Kampti, cette commune frontalière avec la Côte d’Ivoire, ont eu droit à des communications sur des modules conçus à cet effet, suivies d’échanges. Les travaux se sont déroulés également en groupes et en plénière, pour faciliter une meilleure appropriation du contenu de la formation.

De façon spécifique, il s’agit de sensibiliser des agents des services de contrôle aux frontières sur le respect des textes juridiques ...

Le secrétaire général de la province du Poni, Sayouba Kaboré, représentant le haut-commissaire à l’ouverture de l’atelier, a insisté sur la dynamique du projet, qui est de réduire la vulnérabilité des populations des zones frontalières entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, en vue de renforcer la cohésion sociale, lutter contre l’insécurité, les déplacements involontaires des populations et prévenir les menaces liées à l’influence accrue des groupes armés. « Pour gérer de façon efficace et efficiente ces frontières, le gouvernement a adopté une stratégie de gestion des frontières terrestres en 2015, qui fait une part belle à l’intégration des populations et au développement des localités frontalières. Ce qui justifie le fait que la coopération transfrontalière soit inscrite dans les priorités du gouvernement. Cette forme de coopération (la coopération frontalière) a pour objectif de faire des espaces frontaliers et transfrontaliers, des espaces d’intégration, de solidarité, de sécurité, de paix et de développement durable, où les populations, sans distinction, vivent en parfaite harmonie ; et la libre circulation des personnes et des biens joue un rôle important dans l’atteinte de cet objectif. Aussi est-il nécessaire de faire en sorte que les entraves à cette libre circulation, s’il y en a, soient levées afin de faciliter le déplacement des populations », a exposé M. Kaboré aux participants.

...et les procédures du transit routier.

Pour davantage situer les enjeux du sujet, l’autorité a rappelé au passage que le Burkina partage ses frontières avec six pays, à savoir le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Togo, le Ghana et le Niger. C’est pourquoi elle a exhorté également les acteurs à se familiariser avec le cadre normatif et juridique de la CEDEAO en matière de migration et de déplacements afin de mieux appréhender les contours de la libre circulation, dans un contexte de crise sécuritaire et sanitaire.

« C’est pour permettre à chaque acteur de connaître les textes qui régissent ce domaine-là, en vue de faciliter le travail des agents sur le terrain et en vue aussi que les populations qu’on a invitées à cet atelier sachent quelles sont les règles qui guident la libre circulation des personnes et des biens afin que dans leurs déplacements, elles aient les documents exigés pour pouvoir circuler librement dans l’espace et pouvoir traverser aisément la frontière pour aller dans la commune voisine de la Côte d’Ivoire sans difficultés », a soutenu le chef du département de la coopération transfrontalière, du développement des zones transfrontalières au ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Mariame Bancé.

« Nécessité de posséder tous les documents pour traverser les frontières »

Selon la représentante du chef du sous-bureau du PNUD à Bobo-Dioulasso, Emilienne Sanon, ce projet s’incarne également par la mise en place de cadres de concertation dans les zones frontalières entre les populations, les autorités et les Forces de défense et de sécurité, contribuant ainsi à renforcer la cohésion sociale. « Au cours du processus d’identification des besoins, notamment lors de la mission conjointe PNUD-UNICEF et partie gouvernementale en mai 2021, les questions de tracasseries routières avaient été soulevées par de nombreux usagers de la route et les différents partenaires rencontrés sur le terrain. La même préoccupation avait été également soulevée lors de la planification opérationnelle du projet en mai 2022. Tout cela traduit l’importance de la thématique et le fait que cette formation des acteurs frontaliers des régions des Cascades et du Sud-Ouest chargés de l’application de la loi sur la libre circulation des personnes et des biens est une réponse à un besoin crucial », a expliqué Emilienne Sanon.

Les travaux ont été déroulés de sorte à faciliter une meilleure appropriation du contenu des modules.

A l’en croire, cette préoccupation est partagée par le PNUD, dont la vision est aussi de soutenir le développement socio-économique et la consolidation de la paix à travers ces frontières. « Cette vision s’appuie sur le constat que les collectivités frontalières sont bien connues pour s’adapter à des circonstances en constantes évolutions, nouvelles et difficiles, en innovant avec un minimum de ressources. (…). Les habitants de ces zones présentent souvent une forte prévalence de l’extrême pauvreté et ont tendance à être mal desservis en termes de services essentiels tels que la sécurité, l’éducation et les soins de santé. Cette pauvreté est à la fois une cause et un effet de conflits violents et de l’insécurité qui affectent les zones frontalières. C’est face à ce constat que le PNUD s’est engagé conjointement avec l’UNICEF Burkina et Côte d’Ivoire à améliorer les opportunités pour les personnes vivant dans les zones frontalières des deux pays et à leur donner les moyens de renforcer la cohésion sociale et prévenir les conflits », a décliné la représentante du chef du sous-bureau du PNUD à Bobo-Dioulasso, Mme Sanon.

C’est pourquoi elle a souhaité que cette formation réponde au résultat attendu, réitérant la disponibilité du PNUD à accompagner le gouvernement, précisément le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, à travers le Secrétariat permanent de la Commission nationale des frontières. Reconnaissant que ce projet ne va pas répondre à toutes les problématiques soulevées le long des frontières, Emilienne Sanon pense néanmoins qu’il va y contribuer dans une certaine mesure.

Le formateur, Didier Djiguemdé, commissaire divisionnaire de police et directeur de la Police des frontières, a, à l’endroit des populations, transporteurs… insisté sur la nécessité de posséder tous les documents requis pour pouvoir traverser les frontières. Il s’agit de la carte nationale d’identité, du passeport, de la carte de vaccination. Pour les véhicules, le permis de conduire, la carte grise, l’assurance, et pour les transporteurs qui mènent une activité commerciale, une carte de transport.

Pour mémoire, le projet transfrontalier dénommé « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits » est initié pour apporter un appui aux efforts des gouvernements du Burkina et de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre l’insécurité, la prévention des conflits et le renforcement de la cohésion sociale. Il est mis en œuvre conjointement par le PNUD et le Fonds des Nations-unies pour l’enfance (UNICEF) et financé par le Fonds pour la consolidation de la paix des Nations-unies.

Lire aussi : Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les CONFLITS.

O.L
Lefaso.net

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