Actualités :: Complainte de Noël : Ah, ces crèches qui nous rappelaient le Christ bébé (...)

Il y a quelques décennies, c’étaient les boulettes de mil accompagnées d’une soupe de boyaux pour la traditionnelle fête annuelle, voire pour Noël ou la Tabaski. De nos jours, même le riz, jadis plat dit du Blanc, ne fait plus office de mets de grande circonstance.

Mais cela, on pourrait aisément le comprendre au regard de la forte urbanisation de nos populations ces dernières décennies avec ce que cela comporte comme modernisation et ses conséquences.

Mais modernisation pour modernisation, on en vient à perdre nos repères pour ne pas dire notre créativité, notre inventivité. Ces quelques éléments sont illustratifs de notre recul dans le domaine par le seul biais de la fête de la Nativité ou, pour parler simplement de Noël. Faisons quelques rappels historico-religieux pour planter le décor. Tout partit de Jésus-Christ, dont le père adoptif est Joseph, un charpentier qui mourut 30 ans après la venue au monde de son filleul, à l’âge de 111 ans.

Yéchoua (Dieu sauveur en hébreu) ou Josuah (en anglais) fut par la suite honoré du statut de Messie (messias en latin signifiant "oint"). Et ce fut désormais Jésus-Christ, celui-là qu’enfanta la Vierge Marie, laquelle mourut, selon les Ecritures, le 14 août de l’an 57. Rappelons que Miryam (appellation hébraïque de Marie) a vu le jour vers l’an 16 avant Jésus-Christ et qu’elle a, avec son homonyme de Magdala, assisté au supplice de son fils et à sa résurrection. Mais arrêtons-nous là pour revenir à nos moutons, pardon à nos crèches et à nos arbres de Noël.

Du manuel à l’industriel, un véritable gâchis

Hier, c’était la crèche sortie du banco pétri ou des briquettes tirées de petits moules fabriqués par des enfants menuisiers d’une fête. Il est vrai que pour s’imposer chez nous, elle dut passer des nuits blanches à implorer celui q’uelle abrita à sa venue au monde en Judée, Christ sauveur. Aujourd’hui, c’est des "choses" anonymes que nous livrent des industriels avides de sous qui se convainquent que plus il y a de preneurs plus grande est leur marge bénéficiaire.

Ainsi adieu à la créativité des petits génies, à leur ingéniosité ! Plus de séances de construction de crèches dans les quartiers avec ces marmots qui, souvent même avant les congés du premier trimestre, font une sorte de "sosoga" pour réunir déjà le matériel indispensable à la "mangeoire d’animaux" qui recevra leurs cadeaux dans la nuit du 24 au 25 décembre : briques, chaux, paille, statuettes d’animaux, etc.

Faisons une halte pour nous remémorer cette date du 25 décembre et l’histoire de la crèche. Pourquoi une crèche ? Eh bien, tout simplement parce que le Messie, selon les évangiles de St Mathieu et St Luc, y fut couché par sa mère à sa venue au monde à Béthléem alors qu’elle revenait d’un recensement en Judée avec Joseph. Et pourquoi le 25 décembre ? Là, c’est plus compliqué, mais essayons quand même. Avant l’an 354 de notre ère, le monde chrétien (sobriquet qui vit le jour à Antioche 40 ans après JC), régi par le Vatican, célébrait Noël le 6 janvier.

Les orthodoxes le faisaient le lendemain et les Arméniens le 14. Il fallut l’avènement du pape Libère pour que Noël revête son caractère actuel avec sa célébration le 25 décembre. Comme arguments, il fit savoir que dans la mesure où le Messie est mort après avoir vécu un nombre d’années exactes, le 25 mars, il ne pouvait être conçu que le 25 mars et naître neuf mois plus tard soit le 25 décembre. Simple n’est-ce pas ?

Crèche rimant avec naissance du Christ, lequel a souffert le martyr ici-bas pour nous donner l’exemple, rien de plus normal donc qu’avant une époque très proche pour ne pas dire 2005, les jeunes chrétiens rendent hommage à leur Frère en s’investissant à fond pour lui dédier le meilleur des logis, en mettant surtout la main à la pâte et en libérant leur génie inventif. Mais, mille fois hélas, cela risque d’être un vieux souvenir pour ne pas dire un autre coup de lance porté au Christ si on ne se ressaisit pas à temps et que l’on cède facilement aux facilités que nous offrent les nouvelles technologies.

Quid des sapins ?

Avec ces crèches qui faisaient le bonheur de certains lauréats lors des concours qu’organisait la mairie, une autre fierté est en train de s’éteindre : celle des sapins que nos braves fleuristes des bords des barrages avaient entrepris de faire pousser sur nos terres. Demandez à Romain et il vous en dira deux mots, lui qui nous confiait un jour son amertume en ces mots : "J’avais, depuis un certain ,temps entrepris de faire du sapin et dès que ç’a pris, je m’en tirais assez bien, surtout à l’approche de Noël. Je réussissais à en vendre souvent 20, 30, voire plus à des prix allant de 4000 à 6000 FCFA. Mais depuis ces derniers temps, c’est vraiment dommage, les gens préfèrent aller prendre des sapins artificiels, parfois, sinon toujours plus chers que les nôtres. Or, nous aussi on gagnait notre vie de cette façon..." Edifiant n’est-ce pas, ce cri du cœur ? Est-il besoin de le commenter ? Nous ne le pensons pas ! Et vous d’ailleurs, n’est-ce pas ? D’où la complainte de Noël.

O. Sidpawalemdé

Observateur Paalga

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