Actualités :: Condamnés dans l’affaire contrebande de carburant : « Nous plaidons pour leur (...)

L’Association « Ratamalgré » a été créée en 2011. Basée dans l’arrondissement n°5 de la ville de Ouagadougou, elle milite essentiellement pour l’amélioration des conditions de vies des personnes vulnérables, entre autres. Dans ce bref entretien, le président de l’Association, Assibo Ouédraogo explique pourquoi son association plaide pour la libération provisoire des personnes condamnées dans le cadre du procès sur le trafic de carburant en décembre 2021.

Lefaso.net : Qu’est-ce qui a motivé la création de cette association ?

L’association a été créée pour venir en aide aux personnes qui sont dans le besoin. Notamment les personnes spoliées de leurs parcelles, de leurs logements, des prisonniers, etc. Nous venons également en aide aux jeunes en quête d’emploi, venues du village pour les concours et qui n’ont même pas le minimum pour payer les timbres pour leurs dossiers.

Lefaso.net : Est-ce que vous pouvez revenir sur quelques-uns de vos acquis ?

La liste est longue. Si je prends le cas seulement des personnes qui avaient été dépossédées de leurs parcelles, grâce à notre intervention, nos plaidoiries, plus de 70 personnes ont pu entrer en possession de leurs parcelles. Nous avons également plaidé pour plusieurs détenus pour une meilleure condition de détention ou pour leur libération provisoire car les conditions de détention étaient déplorables. C’est d’ailleurs sur ce type d’action que nous sommes actuellement. Il s’agit de la libération provisoire des personnes condamnées pour contrebande de carburant dont le procès a eu lieu en 2021.

Lefaso.net : Combien de personnes ont été condamnées dans l’affaire de contrebande de carburant ?

Les condamnés dans cette affaire sont au nombre de 23. Au départ, ils étaient plus que cela. D’autres n’ont pas été condamnés. Certains ont eu des peines de prison avec sursis.

Lefaso.net : Pourquoi demandez-vous leur libération provisoire ?

Ces derniers ont été condamnés pour contrebande de carburant avec les groupes armés terroristes. C’est-à-dire, qu’ils ont été jugés coupables de trafic de carburant avec les terroristes par la justice burkinabè. Certains ont écopé neuf mois, d’autres quinze mois de prison ferme. Nous avons fait le tour dans les familles de ces personnes incarcérées. On leur a également rendu visite à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

Ce que je peux vous dire, c’est la catastrophe. Les familles de ces derniers sont dans le désarroi et dans l’abandon total. Certains de leurs enfants risquent de ne pas aller à l’école. D’autres ont perdu leurs femmes étant en détention. A la MACO, la majorité sont malades et laissés pour compte. Tous leurs biens ont été récupérés. Je rappelle que notre association n’est pas là pour juger qui que ce soit. La justice a fait son jugement. On la félicite d’ailleurs pour cela. Ce que nous demandons aux autorités, c’est une faveur. C’est un cri de cœur que nous lançons à toutes les autorités du pays à commencer par le président du Faso. On lui demande d’ouvrir l’œil et son cœur.

Lefaso.net : Est-ce que ces condamnés ont fait appel de leur jugement ?

Oui ils ont fait appel de leur jugement pour demander qu’on diminue leur peine de prison. A leur grande surprise, au même moment, le procureur aussi a fait appel. C’est là qu’on les a rejugés avec des douaniers dans le cadre de la même affaire. A l’issue de ce jugement, des douaniers ont été remis en liberté parce qu’ils n’ont eu qu’un mois ou deux mois de prison mais avec sursis. Donc, pour l’instant, on ne sait pas à quel niveau le dossier se trouve. Nous à notre niveau on se pose des questions.

Est-ce que le Burkina Faso est deux, est-ce que la justice est double ? Nous sommes tous des Burkinabè et égaux en droits et en devoirs. Nous à notre niveau, nous savons très bien que la fraude est interdite. C’est juste un cri de cœur que nous lançons à tous ceux qui peuvent aider dans cette affaire pour permettre à ces détenus de bénéficier d’une liberté provisoire afin qu’ils puissent se soigner. En sus, chaque détenu a, à sa charge au moins une trentaine de personnes. Que vont devenir tous ces gens-là ?

Lefaso.net : Que disent leurs avocats parce que cette démarche devrait être la leur ?

Les avocats ont fait leur part. Ils ont entamé plusieurs démarches pour obtenir une libération provisoire de leurs clients. Mais cela n’a pas abouti ou du moins, n’a pas encore abouti. C’est pourquoi, avec mon association, je pense pouvoir plaider pour eux.

Lefaso.net : Avez-vous tenté de rentrer en contact avec les autorités judiciaires pour plaider leurs causes ?

Non. Pas encore. On est là-dessus. On prévoit de rencontrer le ministre d’Etat en charge de la réconciliation nationale, Yéro Boly ainsi que le Mogho Naaba. On a fait toutes les démarches d’audience pour rencontrer ces autorités. Il ne nous reste plus qu’à les déposer. Nous ne sommes rien pour exiger quoi que ce soit. Nous ne faisons juste que plaider le sort de ces détenus pour des raisons humanitaires.

Je pense que si les autorités s’imprègnent de leur situation, elles laisseront parler leurs cœurs. Car le Burkina Faso a traversé beaucoup d’épreuves qu’il a pu surmonter grâce au courage et la sagesse de ses fils et filles. Nous savons que la justice à raison et nous lui tirons notre chapeau mais la situation des 23 détenus est dramatique non seulement pour eux et pour leurs progénitures.

Propos recueillis par Obissa Juste MIEN
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