Actualités :: Lutte contre le terrorisme au Burkina : Le club d’art et de débat oratoire de (...)

La direction générale de la jeunesse et de l’éducation permanente a organisé le jeudi 21 juillet 2022, un panel au profit du club de débat et d’art oratoire de l’université Joseph Ki Zerbo (UJKZ). La communication a porté sur la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent et le thème choisi à l’occasion était “Lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent : rôle et place de la jeunesse.” L’objectif est d’amener la jeunesse à savoir par quels moyens elle peut contribuer à lutter efficacement contre le terrorisme.

L’un des défis majeurs auquel est confronté le Burkina Faso est la question sécuritaire. Sujet désormais incontournable, l’extrémisme violent inquiète plus d’un et principalement la jeunesse, fer de lance du pays. C’est ainsi qu’investie de sa mission d’encadrement, d’accompagnement, d’organisation et d’éducation des jeunes pour leur entier épanouissement, la direction générale de la jeunesse et de l’éducation permanente a organisé un panel sur la question sécuritaire au profit des jeunes orateurs de l’UJKZ. Cet entretien vise à les renseigner sur la radicalisation et l’extrémisme violent et leur donner les rudiments pouvant éviter de tomber dans le panneau et constituer un plus dans cette âpre lutte contre le terrorisme.

Après avoir dépeint le tableau sombre de la réalité que vivent les Burkinabè au quotidien du fait de cette sinueuse gangrène, il est ressorti que les jeunes en sont les principaux acteurs à tous égards. En effet, ils sont les proies favorites des terroristes qui cherchent à les enrôler. Et de l’autre côté du tableau, ils constituent les plus belles victimes de ces actes de barbarie car étant en première ligne de combat sur les théâtres d’opération. Ils sont pour ainsi dire les premiers à tomber sous les balles assassines des terroristes.

Un tableau des actions à mener pour lutter contre le terrorisme

Pour diagnostiquer le mal, les panélistes ont de prime abord épluché les facteurs incitatifs et attractifs de radicalisation. Il est ressorti grosso-modo « la faible opportunité d’emploi et d’auto-emploi, le sentiment de mauvaise gouvernance, l’injustice, etc. » qui apparaissent comme des plaies béantes pour les jeunes qui, cherchent en vain par quel moyen obtenir ne serait-ce qu’un brin de soulagement.

En réponse à ce mal qui visiblement ne semble pas prêt de s’arrêter, Sombéwendé Abel Sawadogo, l’un des panélistes, a communiqué sur le concours des jeunes au regain de la paix. Il a souhaité que « ces derniers ne soient pas le relais des discours haineux, mais que des discours de paix et de cohésion sociale soient produits au maximum pour en constituer un important contrepoids ». En outre, il a été recommandé aux jeunes d’intégrer les associations dans leurs quartiers et d’être les initiateurs d’actions qui renforcent la cohésion sociale et consolident le vivre-ensemble. Un autre rôle que doit jouer la jeunesse tient en sa collaboration avec les forces de défense et de sécurité pour dénoncer les actes suspects.

Larba Pilga (assis au milieu) a invité les jeunes à faire preuve de résilience dans la lutte contre le terrorisme

Ce panel a aussi été l’occasion pour les jeunes orateurs de se défouler, d’apporter des critiques et des pistes de recommandations qui entreront dans le panier de suggestions pour un Burkina meilleur. Tout en saluant les immenses contributions du ministère dans l’accompagnement des jeunes, Samuel Yao Sehou, élève en classe de 1ère D au lycée municipal Bambata, estime que les initiatives de formation des jeunes sur l’extrémisme violent devraient être décuplées dans les endroits les plus reculés de la capitale, car ces zones constituent les lieux de recrutement par excellence des terroristes.. « J’ai l’impression que les formations sur l’extrémisme violent se font le plus souvent à Ouagadougou. On se concentre trop sur la formation des jeunes du Centre, alors que ces derniers aujourd’hui peuvent eux-mêmes donner des formations sur l’extrémisme violent. Ils en ont tellement suivi qu’ils en sont devenus des experts. Mais dans les endroits reculés où sévit le terrorisme, ces formations sont quasi-absentes, d’où la montée en puissance de l’extrémisme violent », s’exclame-t-il.

Une autre des interventions qui a retenu l’attention est celle de Roger Atana, étudiant en master d’anglais à l’UJKZ. Pour lui, si l’éducation est la base et le fondement de la construction d’une nation, c’est sûrement à ce niveau que le mal prend sa source. Il estime à ce titre que « le système éducatif devrait être repensé à travers les curricula de formation », de sorte à redonner aux apprenants le goût oh combien sacré du patriotisme.

Aussi, tout en s’indignant que les actions produites sur le terrain ne fassent visiblement pas bouger les lignes, il préconise que le retour à Dieu soit la seule parade qui reste aux Burkinabè pour espérer voir le bout du tunnel. « Je pense qu’au vu de cette situation qui va de mal en pis, nous devons retourner à Dieu pour espérer nous en sortir, car il y a bien longtemps qu’on l’a quitté » s’exclamera-t-il pour clore son propos.

Abel Sawadogo estimé que la collaboration avec d’autres États pourrait contribuer à venir à bout du phénomène

Au terme des échanges, Larba Pilga, directeur général de la jeunesse et de l’éducation permanente a tenu à féliciter les jeunes pour leur mobilisation. Il dit apprécier l’engouement et l’intérêt manifeste qu’ils affichent pour la question. Pour lui, l’avenir appartient aux jeunes et ce sont eux qui doivent faire l’avenir. « Dans des circonstances normales, un jeune a plus d’avenir que de souvenirs » dira-t-il à ce propos. Au-delà de tout discours que l’on puisse tenir, il estime que ce sont les actes que nous posons individuellement qui nous amèneront à sortir de l’auberge. A ceux qui crient au désespoir et qui croient dur comme fer que l’espoir est mort depuis des lustres, il dit avoir foi en cette jeunesse car l’échec n’est pas une option, il n’est pas question de courber l’échine et se rabattre sur soi. Il dira à ce propos « en cette période difficile, je souhaite que cette jeunesse soit tout autre chose, sauf défaitiste. C’est vrai que la situation actuelle du pays est grave, mais c’est dans les moments difficiles que l’on reconnaît les grands hommes. Notre jeunesse est grande et je crois fermement qu’elle saura puiser dans ses ressorts pour nous tirer d’affaire et pour que l’avenir de ce pays soit garanti », a-t-il conclu.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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