Actualités :: Route Ouaga - Kongoussi : Éclairage public nul sur les « cinq kilomètres de (...)

Baptisé « les cinq kilomètres de la mort », le tronçon, allant de l’hôpital Paul 6 au quartier Kamboinsin, est le théâtre de multiples accidents de la circulation. Comme si le manque d’éclairage public ne suffisait pas, les ralentisseurs de type bande rugueuse placés récemment n’ont aucun effet sur la vitesse des usagers.

Pourtant la réhabilitation de cette route en mars 2021, sauf omission ou erreur de notre part, avait suscité beaucoup d’espoir pour les riverains et les usagers qui n’en pouvaient plus des accidents mortels de jour comme de nuit.

Après les travaux, il a fallu que des manifestants bloquent la route, le 6 septembre 2021, pendant près de trois heures, pour que les autorités municipales réagissent. Les populations réclamaient que la voie soit séparée par un terre-plein, que les ralentisseurs détruits lors de la réhabilitation soient reconstruits et que les lampadaires défectueux soient réparés.

Solutions conjoncturelles

Et puisque le Burkinabè est un champion du traitement à dose homéopathique et des solutions superficielles, la parade toute trouvée fut d’installer des box de la police municipale à certaines intersections. C’était le 8 septembre soit quarante-huit heures, après la grogne des usagers et des riverains.

Le premier box avait été installé au niveau de la gendarmerie de Sigh-noghin et le second box à l’épicentre de la manifestation, là où les manifestants, avant de lever le « blocus », avaient pris le soin de laisser les pneus usagés pour ériger les barrières. Le troisième box, lui, se trouvait en face du Centre national de semences forestières. Quant au quatrième box, il avait été placé à 300 m plus loin du Centre national de semences forestières. Enfin, le cinquième box avait été placé en face de la direction de l’enseignement catholique.

Embouteillage sur la route nationale numéro 22

Estampillés avec des mots de sensibilisation comme « Non à l’incivisme dans la circulation », ou encore « La route est un espace de partage, partagez-là avec les autres », ces box n’ont pas tenu en raison de l’incivisme de certains usagers.
Quelques semaines après, ces box, la chaussée fut séparée en deux. Mais le principal problème n’était pas encore résolu.

Accélérer malgré tout

Pour les ralentisseurs, il a fallu attendre le mois de mai voire juin 2022, soit près d’un an après les manifestations, pour les voir pousser sur la route. Plutôt que de construire des dos d’âne - redoutés par les conducteurs ayant des véhicules assez bas - , les usagers ont eu droit à des ralentisseurs de type bande rugueuse. Ils sont placés généralement à l’approche des intersections, des carrefours ou des zones dangereuses.

Entre l’hôpital Paul 6 et la station SODIGAZ, 28 ralentisseurs ont été construits de chaque côté de la route. A certains carrefours, les usagers doivent faire face à un ralentisseur, puis deux et enfin quatre. Plutôt que de lever le pied de l’accélérateur, certains usagers préfèrent passer les vitesses. « Quand je roule doucement, je sens les secousses liés à ces ralentisseurs, mais quand je vais à vive allure, je ne sens plus les ralentisseurs. J’ai alors l’impression de rouler dans un véhicule V8 », nous a confié un automobiliste non loin du Groupe scolaire Somdé de Kossoghin.

Les usagers doivent savoir qu’empruntés à vitesse trop élevée, ces ralentisseurs peuvent devenir une source d’accidents, en particulier pour les usagers dont les amortisseurs de moto ou de véhicules sont mal entretenus ou en mauvais état.

Lors du blocage de la route par les manifestants en septembre 2021

54 lampadaires sur 113 non fonctionnels

L’autre équation à résoudre sur les « cinq kilomètres de la mort » reste l’éclairage public. C’est inacceptable que la lumière soit pratiquement inexistante sur une route nationale comme la RN n°22. Sur les 113 lampadaires implantés, seuls 59 sont fonctionnels dans la nuit de ce mercredi 7 juillet. 54 lampadaires sont donc en panne sous contrôle de services municipaux. N’eut été l’éclairage des boutiques aux abords de la voie, l’on aurait dénombré des dizaines d’accidents chaque nuit.

La RN n°2 (Route de Ouahigouya) est aussi mal éclairée. Le tronçon allant du marché de bétail de Kilwin au quartier Bassinko est également dans la même situation. En plus d’être mal éclairée, cette route est étroite. Selon le service régional de la circulation et de la sécurité routière du Centre, les chiffres sont tout aussi ahurissants, les flics effectuent près 100 sorties par mois sur ces deux routes nationales pour des cas d’accidents. Selon ce service, 32 personnes ont rendu l’âme en 2018 ; 35 en 2019 et 28 en 2020 sur ces deux routes.

L’autorité est donc interpellée. A défaut de construire des routes de qualité, elle peut au moins offrir un bon éclairage aux citoyens d’ici et dans les autres villes. Il y va aussi de leur sécurité.

HFB
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