Actualités :: Burkina Faso : Une population extrêmement jeune et majoritairement (...)

La population du Burkina Faso a quadruplé en 44 ans (1975 à 2019). Elle est aussi caractérisée par une forte jeunesse et est dominée numériquement par les femmes. C’est ce qui ressort des résultats définitifs du 5e Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH) du Burkina Faso, rendus publics ce vendredi 1er juillet 2022 à Ouagadougou.

La cérémonie de présentation des chiffres clés du 5e recensement général de la population du Burkina Faso a été présidée par le ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective, Seglaro Abel Somé. Elle s’est tenue en présence des gouverneurs des régions et des partenaires techniques et financiers. Les données collectées par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) en 2019 indiquent que sur une population totale de 20 505 155 habitants, le nombre de femmes est de 10 604 308 (soit 51,7%) contre 9 900 847 hommes (soit 48,3%).

Les participants à la présentation des résultats définitifs du 5e RGPH.

21,7 ans, l’âge moyen des Burkinabè

Cette population est extrêmement jeune, en témoignent les statistiques suivantes : 45,3% d’enfants de moins de 15 ans ; 32,6% de jeunes de 15 à 34 ans ; 18,7% d’adultes de 35 à 64 ans et 3,4% de personnes âgées de 65 ans et plus. L’âge moyen des Burkinabè est de 21,7 ans, selon les statistiques.

Les résultats publiés notent également un accroissement de l’espérance de vie de 5,2 ans (61,9 ans en 2019 contre 56,7 ans en 2006). Toutefois, les statistiques précisent que l’espérance de vie des femmes est de 64 ans contre 60 ans pour les hommes.

Les statistiques ont été présentées par la directrice de la démographie, Laure Leila Ariste/Bayala.

Un taux de dépendance économique de 325,2%

En outre, les données font cas d’une population à majorité rurale : 15 145 043 habitants en zone rurale contre 5 360 112 en zone urbaine. Les femmes chefs de ménage sont de plus en plus nombreuses (16% de femmes chefs de ménage en 2019 contre 11% en 2006).

Au sens du Bureau international du travail (BIT), le taux de chômage enregistré est de 7,1% en 2019 avec un taux de dépendance économique de 325,2%. Tenant compte de l’Indice synthétique de fécondité (ISF), les chiffres donnent une fécondité en baisse depuis 1985, avec un taux de 5,4% en 2019 contre 7,2% en 1985.

Massadalo Yvette Nacoulma/Sanou, gouverneur de la région du Centre-Sud.

Lors de son intervention, la porte-parole des gouverneurs des régions, Massadalo Yvette Nacoulma/Sanou, a dit s’engager en tant que bénéficiaire à s’approprier les résultats, à les partager auprès des acteurs locaux et à en tenir compte dans les différentes planifications stratégiques relatives à la promotion du développement des régions respectives.

Au regard de la forte croissance de la population enregistrée, le ministre de l’Économie a donné son appréciation de la situation. « Si nous voulons maîtriser la croissance démographique en fonction des ressources dont nous disposons, c’est à chaque chef de famille au niveau des ménages de mener une planification familiale de sorte à concevoir le nombre d’enfants qu’il peut prendre en charge », a interpellé Seglaro Abel Somé.

Le ministre Abel Somé, répondant à une question : « Les priorités ne changent pas, puisque nous sommes focalisés sur les actions à mettre en œuvre pour ramener la sérénité au sein des populations en jugulant le défi sécuritaire ».

Si ce recensement a bien pu se faire, cela n’a pas été sans difficultés, dans un contexte de crise sécuritaire. C’est ce qu’a relevé le directeur général de l’INSD, Boureima Ouédraogo. À l’entendre, neuf communes n’ont pas pu être touchées du fait des attaques des groupes armés. Cependant, sur 52 communes partiellement recensées, 23 présentent un niveau de dénombrement satisfaisant.

Selon le directeur général de l’INSD, les contraintes enregistrées lors du recensement sont aussi liées à l’absence de couverture du réseau de communication et d’internet dans des localités, le mauvais comportement de certains agents (lenteur, abandons, refus au redéploiement, etc.).

« Malgré toutes les contraintes rencontrées, nous disposons aujourd’hui de données sur toute la population du Burkina Faso », a souligné Boureima Ouédraogo, directeur général de l’INSD.

Plus de 17 milliards de francs CFA mobilisés pour le 5e RGPH

À en croire M. Ouédraogo, depuis 2016, la mobilisation des ressources pour le 5e RGPH a permis d’acquérir 17,8 milliards de francs CFA pour un budget initial de 19,9 milliards de francs CFA. Ce budget a été financé à hauteur de dix milliards par l’État et l’apport des partenaires techniques et financiers est évalué à 7,8 milliards de francs CFA.

Les partenaires techniques et financiers ont, eux, félicité le gouvernement d’avoir réussi à réaliser le RGPH dans les délais souhaités et surtout en total alignement avec les directives et exigences du programme de recensement. « Les PTF saisissent cette opportunité qui leur est offerte aujourd’hui, pour exprimer notre satisfaction quant à la qualité du résultat du recensement », a affirmé Barbara Manzi, coordonnatrice résidente des Nations unies au Burkina Faso.

« Les résultats nous montrent qu’un ménage sur six est dirigé par une femme, d’où l’urgence d’investir conséquemment dans l’autonomisation des femmes », estime Barbara Manzi, coordonnatrice résidente des Nations unies au Burkina Faso.

Les précédents recensements ont été exécutés en 1975, 1985, 1996 et 2006. Le 5e RGPH est un ensemble complexe d’opérations qui consistent à recueillir, évaluer, analyser, publier et diffuser des données démographiques, sociales et économiques. Il intègre également un module sur l’énumération complète des exploitations agricoles en vue de la réalisation du deuxième recensement général de l’agriculture.

Ces résultats qui permettent d’actualiser l’outil statistique d’aide à la décision, à savoir les informations issues du recensement de 2006, renouvellent la base de sondage national, la production des indicateurs démographiques, économiques et sociaux. Ils constituent également une base importante de données pour la réalisation d’études thématiques sur la base d’informations désagrégées jusqu’au niveau ménage, en vue d’éclairer davantage la prise de décisions au niveau national et local.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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