Actualités :: Santé : Il faut sauver les patients du CMA de Diapaga qui meurent par défaut (...)

Le 30 avril 2022, un véhicule contenant des produits pharmaceutiques en direction du Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Diapaga, a été détourné et vidé de son contenu par des hommes armés non identifiés. Depuis lors, le personnel soignant assiste impuissant aux décès de plusieurs patients, faute de disponibilité de médicaments pour une prise en charge adéquate. Les évacuations vers Fada N’Gourma sont presque impossibles, depuis que les deux ambulances du CMA ont été retirées par les hommes armés et que le tronçon Diapaga-Fada N’Gourma est impraticable du fait de l’insécurité. Le ravitaillement de Diapaga en médicaments se fait toujours attendre et populations et personnel soignant crient au secours. Dans cette interview qu’il nous a accordé, un membre d’une organisation de la société civile basée à Diapaga, qui a requis l’anonymat, et que nous nommerons D.D, nous dépeint le calvaire vécu par les malades et appelle les autorités à l’aide.

Lefaso.net : Pouvez-vous nous décrire la situation qui prévaut actuellement au district sanitaire de Diapaga ? Quelles sont les difficultés rencontrées dans la prise en charge des malades ?

D.M : De façon générale, le district est confronté à un problème de médicaments. Pour le moment, le stock que nous avons est limité. La situation est la même dans les CSPS environnants et au CMA. Nous avons pris attache avec le médecin-chef et le personnel soignant. Tous déplorent la situation. Les malades sont présents chaque jour, mais il n’y a pas de produits pour les soigner. Il y a aussi un problème d’évacuation vers Fada. Cela est dû au manque d’ambulance dans le district. Nous en avions deux. L’une a été détruite par des individus armés non identifiés, l’autre a été retirée de force par ces mêmes individus.

Un lot de médicaments au profit du district aurait été détourné par les terroristes. Qu’en est-il exactement et qu’est-ce que cela a eu comme conséquences dans la prise en charge des malades ?

Concernant les produits, le lot qui nous était destiné aurait été détourné par les terroristes. A ce qu’il paraît, les produits ont été retirés mais jusque-là, nous n’avons pas de nouvelles. Nous ne savons pas comment le camion qui contenait les produits a été intercepté parce que pas mal de camions passent mais ne sont pas détournés.

Cette situation nous dérange. Nous avons peur parce que cela veut dire qu’ils ont des informations sur les produits, les camions qui les transportent et nos déplacements. C’est cette situation qui se répercute au niveau du district avec le manque de produits. La valeur des médicaments était estimée à 80 millions de FCFA.

Quelle est la situation exacte du district sanitaire à ce jour ?

Pour le moment la prise en charge des malades est très compliquée. Vu qu’il n’y a pas de médicaments, ceux qui viennent ne reçoivent pas de soins et nous sommes impuissants face à cela. Récemment, les populations qui ont été chassées de Madjoari fuyaient pour rejoindre Namounou. Elles ont croisé des terroristes qui disaient dans une langue locale qu’ils allaient les égorger à tour de rôle.

Parmi les captifs, il y a un qui comprenait la langue et a prévenu les autres pour qu’ils fuient. Dans la fuite, lui-même a été mordu par un serpent. C’était dans la nuit du mardi. C’est pratiquement le jeudi matin qu’il a pu rejoindre un autre village qui s’appelle Saboarga. De là, ils ont décidé de l’évacuer vers le CSPS. En chemin, il perdait beaucoup de sang et perdait constamment connaissance. Ils étaient donc obligés de faire escale au CSPS de Yobri.

Ils lui ont mis une poche de perfusion et ont repris la route pour Diapaga. Une fois arrivés le jeudi soir, il n’y avait pas de produits pour le soigner. Ils sont allés dans un autre CSPS à Madara, le constat était le même. Il fallait donc commander des médicaments depuis Fada. Le véhicule qui contenait les produits est arrivé le vendredi soir. Dès qu’il a reçu les premiers soins, il est décédé. C’est pour vous dire combien le manque de médicaments dans les CSPS est assez sérieux.

Selon plusieurs sources, les besoins en médicaments du district sanitaire n’auraient pas été remontés aux premières autorités par le médecin-chef de district. Confirmez-vous cela ?

Je me réserve de tout commentaire sur cette question parce que le médecin-chef nous a fait savoir que les informations ont été remontées, seulement la lenteur administrative fait que ce n’est pas simple. Selon lui, les informations ont été remontées.

C’est ce à quoi nous croyons parce que c’est ce qu’il nous a dit. Il dit être en contact direct avec le secrétaire général et d’autres autorités du ministère. Il nous a rassuré que quelque chose sera fait. De notre côté, nous attendons toujours. Nous ne pouvons donc pas dire si les autorités ont reçu ou non les informations. Nous ne pouvons-nous en tenir qu’à sa parole.

Quels sont actuellement les besoins du district pour une bonne prise en charge des malades ?

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Propos recueillis par O.A
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