Lancée le jeudi 26 mai 2022 pour quatre jours, la première édition des journées promotionnelles du sésame a pris fin le dimanche 29 mai 2022 à Bobo-Dioulasso.
Elle était placée sous le thème « Promotion de la transformation et de la consommation locale du sésame comme levier de développement économique endogène : Le rôle des acteurs de la chaîne de valeur ».
L’organisation de ces journées promotionnelles vise à contribuer à la promotion et au développement de la filière sésame en stimulant la transformation et la consommation locale.
A l’issue des travaux, les participants ont fait des recommandations à l’endroit de quatre principaux acteurs que sont l’Etat, les acteurs, les fonds d’appuis et institutions de financements et le Projet sésame.
- Les participants
Il a été demandé, entre autres, à l’Etat de poursuivre les concertations avec les acteurs afin de trouver une source d’autofinancement durable pour la filière, de finaliser le processus de fixation du prix du sésame, de mettre en place un mécanisme de financement autonome de la filière, de mettre en place des mécanismes de création d’emplois pour les jeunes formés à entreprendre dans la filière sésame…
A l’endroit des acteurs du sésame, il a été recommandé de s’approprier les opportunités d’affaires, d’adhérer aux réformes entreprises par l’Etat et visant au développement de la filière, de renforcer l’organisation des acteurs, d’améliorer davantage la qualité du sésame pour une meilleure compétitivité au plan international, de renforcer les capacités de transformation des acteurs…
- Photo de la co-marraine Adja Mamounata Velegda, PDG du groupe Velegda, (en violet) avec une lauréate
Quant aux fonds d’appui et institutions de financement, il leur a été principalement demandé de faciliter les conditions d’accès aux crédits et de renforcer la sensibilisation sur les conditions d’accès aux financements.
Enfin, il est recommandé au Projet sésame de relancer une autre phase du projet et d’intégrer le volet recherches dans le projet.
Il y a également les recommandations d’ordre général à savoir poursuivre les concertations entre les acteurs et l’administration sur les questions pendantes de la filière dans les meilleurs délais conformément aux instructions du Premier ministre, améliorer le climat des affaires ; élaborer des programmes de formation adaptée pour le personnel des institutions financières…
- Photo de famille
Des prix et attestations ont été attribués aux lauréates du concours en art, culinaire, exposition.
Salamata Sawadogo, une lauréate, a salué cette initiative qui leur a permis de découvrir beaucoup de choses à travers les conférences, de savoir comment le ministère du Commerce aide a développé la filière. Aussi, elle a souhaité l’organisation d’autres éditions. Elle a particulièrement remercié aussi les médias également qui leur donne de la visibilité pour le développement de la filière sésame.
Enfin elle a émis comme souhait que le sésame soit transformé sur place. « On veut des usines de sésame pour produire de l’huile de sésame, des pâtes de sésame pour que les Burkinabè sachent que les femmes sont des battantes ».
- Salamata Sawadogo, une lauréate
Selon Mathurin Compaoré, directeur du Projet sésame, la filière a beaucoup évolué depuis le démarrage du Projet sésame financé par le département américain de l’agriculture et mis en œuvre par LWR à travers la commercialisation groupée, la contractualisation avec les acheteurs, le ministère du Commerce, l’interprofession…
Cependant, il estime qu’il y a toujours des difficultés essentiellement liées aux textes car il n’y a pas de stratégie nationale pour le développement de la filière sésame. Et l’interprofession est assez récente et a besoin d’un peu plus de temps pour pouvoir remplir toutes ses obligations qui visent essentiellement à rendre des services de qualité à ses membres. Il y a également le faible taux de transformation qui est de 10% contre 90% d’exportation. Donc le niveau de transformation doit être plus élevé pour avoir plus de valeur ajoutée.
- Sogh-Kélo Somé représentant du ministre en charge du commerce
Mais comme l’indique le ministre en charge du commerce, Abdoulaye Tall, par la voix de son représentant Sogh-Kélo Somé, des actions sont en cours pour permettre à la filière de contribuer davantage à l’économie nationale à travers la mise en place d’une cellule de veille commerciale du sésame ; la mise en place d’un comité interministériel de fixation de prix plancher au producteur de sésame burkinabè et la mise en place d’un mécanisme de traçabilité du sésame du Burkina Faso.
- Mathurin Compaoré, directeur du Projet Sésame
Par ailleurs, pour Sogh-Kélo Somé, cette première édition a été une satisfaction totale car ils n’avaient pas pensé qu’il y’aurait autant d’intérêt pour ces journées, vu le nombre des participants, la qualité des produits qui ont été exposés, les thèmes développés…
En 2020, 384 614 tonnes de sésame ont été produites sur une superficie de 644 890 hectares au Burkina et les exportations ont rapporté plus de 36 milliards de francs CFA.
Haoua Touré
Lefaso.net
