Actualités :: Journée de l’étudiant burkinabè : Les étudiants de Bobo-Dioulasso montent au (...)

Le monde estudiantin du Burkina Faso commémorera, le 19 mai 2022, la 32e Journée de l’étudiant burkinabè. L’édition 2022 de cette journée d’hommage à l’étudiant Dabo Boukary et de dénonciation de l’impunité des crimes de sang, sera marquée par plusieurs activités à Bobo-Dioulasso. L’information a été donnée ce dimanche 15 mai 2022, au cours d’une conférence de presse.

La journée est placée cette année sous le thème : « Lutte estudiantine contre l’impunité des crimes de sang et les répressions policières barbares des 13 et 14 janvier 2022 à l’Université Nazi-Boni (UNB) ». En plus de cette conférence de presse, il est prévu un match de football qui opposera des étudiants à des élèves, un vidéo-débat sur les témoignages de l’assassinat de Dabo Boukary et sur les répressions de janvier 2022 à l’UNB.

La journée du 19 mai sera marquée par une conférence publique, des prestations artistiques, des expositions d’archives et une séance de témoignages des étudiants blessés les 13 et 14 janvier 2022 par les forces de l’ordre. Les messages des comités exécutifs de l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) et de l’Association nationale des étudiants burkinabè section de Bobo (ANEB/Bobo) seront livrés avant le début de la conférence publique. Le président de l’ANEB/Bobo, Moubarack Yoda, a fait savoir que cette commémoration intervient dans un contexte assez particulier, marqué notamment par la guerre en Ukraine et le terrorisme dans certains pays africains dont le Burkina Faso. Face aux conséquences de ces attaques, l’ANEB de Bobo-Dioulasso a exprimé son inquiétude et appelle les autorités à plus d’actions pour le bonheur des populations.

Les étudiants réclament toujours justice pour l’étudiant Dabo Boukary
Cette conférence de presse de lancement de la 32e Journée de l’étudiant burkinabè a été l’occasion de faire un cours d’histoire sur la mort de l’étudiant Dabo Boukary. En effet, ce dernier a perdu la vie au cours de l’année 1990, au moment où lui et ses camarades se battaient pour le respect des libertés démocratiques et pour l’amélioration des conditions de vie et d’études.

Les journalistes présents à la conférence de presse de l’ANEB/Bobo

Suite à ces évènements, plusieurs voix se sont élevées, notamment celles des étudiants, pour exiger que toute la lumière soit faite sur l’assassinat de leur camarade Dabo Boukary. C’est ainsi que l’ouverture du dossier a eu lieu en 1999 et depuis lors, les parents et camarades sont toujours dans l’attente d’une suite judiciaire. C’est pourquoi, les conférenciers ont saisi cette occasion pour appeler les autorités, notamment judiciaires, à prendre à bras-le-corps le dossier Dabo Boukary.

L’ANEB/Bobo exige la démission du président de l’UNB

Pour le président de l’ANEB/Bobo, les problèmes contre lesquels les étudiants se battaient en 1990 demeurent toujours, avec une gravité de plus en plus importante. « Ainsi, dans les universités publiques, les conditions de vie et d’études des étudiants se sont gravement détériorées. A l’université Nazi-Boni, le contexte socio-académique se caractérise par les traits majeurs à savoir le manque criard d’enseignants et d’infrastructures ; l’approfondissement du chevauchement et du retard des années académiques que les autorités tentent de masquer (…) ; la mauvaise exécution des programmes académiques ; etc. », a laissé entendre Moubarack Yoda.

En plus des difficultés que rencontrent les étudiants sur le campus, les conférenciers ont aussi évoqué la question de la dette des 700 millions de F CFA de l’administration universitaire. A les en croire, cette dette est liée aux frais de vacation, de délibération, de soutenance, de corrections de copies supplémentaires et de surveillance des évaluations. Cette dette serait à l’origine du ralentissement des activités académiques dans les différents établissements.

« Ce niveau d’endettement, qui est d’ailleurs le premier dans l’histoire de l’UNB, est l’expression ouverte de la mauvaise gestion sur les plans administratif, financier, infrastructurel, académique, que nous n’avons cessé de dénoncer depuis la nuit des temps. Il est par ailleurs actuellement à l’origine du ralentissement des activités académiques dans les différents établissements. L’autorité, plutôt que de se pencher sur la résolution des problèmes, opte toujours pour la répression des étudiants qui revendiquent un minimum de conditions et, ce, en violation grave des franchises universitaires », s’est indigné Moubarack Yoda.

L’ANEB/Bobo exigence la démission du Pr Macaire Ouédraogo de la présidence de l’UNB

La répression des 13 et 14 janvier a occasionné plus d’une vingtaine de blessés, dont cinq cas graves. Et en réponse à cette répression « barbare », une plainte a été déposée au Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso le 4 mars 2022 contre le Pr Macaire Ouédraogo et X, pour coups et blessures. Aussi, les conférenciers ont saisi cette occasion pour saluer les personnes qui ont contribué financièrement à l’occasion du SOS lancé par la coalition, pour les soins des blessés.

Face aux nombreuses préoccupations du monde estudiantin, les conférenciers ont exigé, entre autres, l’arrêt du processus d’exclusion massive des étudiants de l’UNB ; l’arrêt de tout processus de contingentement des allocations sociales par l’octroi du FONER à tous les étudiants sans condition d’âge ni de moyenne ; le recrutement d’enseignants en nombre suffisant puis la construction et l’équipement adéquat des amphithéâtres, et aussi une meilleure organisation du transport des étudiants.

Par ailleurs, ils demandent la vérité et la justice sur les répressions dont ont été victimes les étudiants ; le remboursement des parents des blessés qui ont injecté des sommes dans les soins de leurs enfants ; la levée pure et simple des sanctions arbitraires qui pèsent sur leurs quatre camarades suite à la crise des 13 et 14 janvier derniers. Décrié pour son « incapacité » à gérer l’UNB, le Pr Macaire Ouédraogo, président de ladite université, a été invité à démissionner.

« Nous restons convaincus qu’avec la mobilisation des étudiants, la contribution des démocrates et progressistes de notre pays, le dossier Dabo Boukary et celui des étudiants injustement réprimés à l’UNB connaîtront un dénouement et que les coupables, où qu’ils se trouvent, seront jugés et châtiés à la hauteur de leur forfait. Du reste, nous souhaitons que l’évolution de ces dossiers soit importante en vue de soulager les victimes et leurs familles », a conclu Moubarack Yoda, président de l’ANEB/Bobo.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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