Actualités :: Journée internationale de l’infirmière : Ramata Edwige Ilboudo/Diallo, (...)

Chaque 12 mai, il est célébré la Journée internationale de l’infirmière. Cette date correspond au jour de naissance de Florence Nightingale, la première infirmière au monde. A cette occasion, Lefaso.net s’est entretenu avec Ramata Edwige Ilboudo/Diallo, fondatrice de l’école privée de santé Sainte Edwige. Elle a ouvert la première école de santé du Burkina Faso.

Lefaso.net : Quelle définition donnez-vous à la profession d’infirmière ?

Ramata Edwige Ilboudo/Diallo : Elle est appelée soignante, l’infirmière veille au bien être, à la satisfaction des besoins fondamentaux du malade. Si le malade ne peut pas boire ni manger, l’infirmière doit pouvoir l’aider à le faire. Par exemple, avec les malades qui sont dans le coma, les infirmières vont poser les sondes pour recueillir les urines, elles vont vider les poches, faire le lit et la toilette des malades.

Que représente la Journée internationale de l’infirmière pour vous ?

Le 12 mai, c’est le jour de naissance de Florence Nightingale, qui est la pionnière des soins infirmiers. C’est une journée de reconnaissance envers ces professionnels de la santé qui se dévouent jours et nuits pour le bien-être des populations.

Cette journée coïncide cette année avec des évènements malheureux, notamment la mort de patientes au Sénégal et au Burkina où il y a des mises en cause des infirmières ; comment réagissez-vous à cela ?

C’est triste, on ne devrait pas en arriver à ce stade. Mais nous sommes dans un monde où tout est vu, su et connu. Si les patientes ont posé des plaintes, cela signifie qu’elles ont de bonnes raisons de le faire. Je ne connais pas les tenants et les aboutissants, je ne peux donc pas me prononcer sur ce sujet. Mais je sais que souvent, le personnel soignant rencontre des difficultés. Tu as le malade et ses accompagnants, il y a une pression qui ne dit pas son nom, surtout en Afrique où une seule personne doit voir de nombreux patients.

A votre niveau, qu’est ce qui est fait par l’établissement pour lutter contre le mauvais traitement à l’égard des patients ?

Dans le programme de formation, il y a l’accueil, on enseigne la compassion. La personne qui vient vers l’infirmier (e) est en état de faiblesse. Cette personne a besoin de soutien, elle veut retrouver la santé. Par rapport à la mauvaise qualité de l’accueil, sachez que chacun à son tempérament. Je lance un appel aux infirmiers et infirmières, je souhaite qu’ils appliquent ce qui est enseigné dans les écoles en ce qui concerne l’accueil et la prise en charge des malades.

Pourquoi avez-vous eu l’initiative d’ouvrir l’établissement Sainte Edwige ?

J’ai eu l’idée de créer l’école pour sauver des vies. Au moment où j’ouvrais l’école, le taux de mortalité général dont ceux de la mortalité maternelle et infantile étaient élevés. Je me suis dit, qu’est-ce que je peux faire pour contribuer à baisser les différentes courbes de mortalité ? Voilà pourquoi j’ai ouvert cette école.

Comment cette initiative a évolué ?

Dans toute entreprise, tout début est difficile. Mais Dieu ayant mis la main, je peux dire que les autorités du pays aussi voulant, pas-à-pas nous avons évolué. Aujourd’hui, d’école, nous sommes passés à un institut.

Quelle est la différence entre une école et un institut ?

L’institut recrute à partir du baccalauréat. Nous commençons par la licence, le master et si Dieu le veut, bientôt le doctorat.

Il est de plus en plus question de l’universitarisation des écoles de formation, qu’en est-il chez vous ?

Sainte Edwige est déjà dans la lancée, nous avons un partenariat avec l’université Joseph Ki-Zerbo. Nous sommes dans le mouvement depuis deux ans.

A ce jour, combien de personnes avez-vous formées ?

Nous avons formé plus de 6 500 personnes.

Leur insertion professionnelle se passe-t-elle facilement ?

Oui, parce que si vous partez dans les 13 régions, dans les 45 provinces, dans les villages du Burkina, vous allez trouver des anciens de Sainte Edwige. Mieux encore, ils sont à des postes de responsabilité. Dans le privé également, quand on fait le tour de Ouagadougou, ils y sont. A Yalgado comme à Tengandogo, ils sont nombreux à avoir été recrutés.

Ce que je voudrais ajouter est que nous ne les formons pas seulement pour qu’ils soient embauchés par l’Etat. Par l’Etat c’est bien parce que cela lui revient moins cher. Il ne paye pas le coût de la formation, c’est un produit fini qu’il utilise. Mais nous voulons également encourager l’Etat à leur permettre de s’installer à titre privé.

C’est un métier libéral, donc une sage-femme, un infirmier (e) ou un biologiste peuvent aller dans une province et ouvrir une petite structure. Cela va permettre à l’Etat de gagner ainsi que les populations. Il faut cette ouverture pour permettre aux jeunes de s’auto-employer et d’être productifs. On le fait en Europe, nous pouvons le faire aussi au Burkina Faso.

Avec la crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso, quelles sont les difficultés que rencontrent les infirmières ?

Je pense que cette crise ne touche pas que les infirmiers (es). Je ne peux que prier pour que le Burkina Faso retrouve la paix. Je souhaite que les agents de santé (infirmiers, médecins, sages-femmes, etc.) puissent être aux côtés des populations. Ces évènements sont vraiment tristes, mais il ne faut pas désespérer, un jour la situation va s’améliorer.

Quelles sont vos perspectives ?

Je rêve d’ouvrir un centre médical. J’espère que j’aurai le soutien et l’appui du ministère de la Santé. Avoir une idée est une chose, mais pouvoir la réaliser en est une autre. Mais nous espérons voir un jour nos projets se réaliser.

Quel est votre dernier mot ?

Je veux m’adresser aux infirmiers (e). Je voudrais leur souhaiter une très belle journée. Je voudrais qu’ils soient plus regardant par rapport à la profession et qu’ils soient disponibles pour la population. Il ne faut pas perdre de vue le serment qu’ils ont prêté. Je souhaite que tous les infirmiers (e) du Burkina Faso soient à l’image de Florence Nightingale.

SB
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