Actualités :: Pô au Burkina : La vente de chaussures de seconde main, une activité en plein (...)

La ville de Pô, située dans la région du Centre-sud du Burkina est une zone frontalière avec le Ghana. Ils sont nombreux ces commerçants qui vont se ravitailler en marchandises au Ghana. C’est le cas d’Ibrahim Zabré, un vendeur de chaussures de seconde main.

Il est 11heures 30 à Pô ce 22 avril 2022. Avec leurs lacets, des chaussures sont attachées aux branches d’un arbre. Tournant le dos à la maison de la femme de la localité, Ibrahim Zabré aide un homme à porter une chaussure au pied droit. Les deux hommes échangent, le commerçant propose à son potentiel client d’autres paires de chaussures. Ici, on vend des chaussures pour homme, des baskets, des souliers, des tennis, etc. Il y en a de tous les goûts et les couleurs.

Une vue de l’espace où Ibrahim Zabré vend ses chaussures à Pô

Pour donner de l’éclat à ces chaussures, un employé d’Ibrahim les brosse délicatement et les expose au soleil. Ibrahim Zabré est un vendeur de chaussures de seconde main depuis 2011. Résidant à Ouagadougou, il y occupe également un espace pour la vente de chaussures. Mais face à la morosité et à la concurrence, il a décidé de faire la navette, chaque deux semaines, entre Ouagadougou et Pô. « Ici, j’ai plus de bénéfices qu’à Ouagadougou », se justifie-t-il. Lorsque que les chaussures n’ont pas été toutes vendues, Ibrahim Zabré les liquide en les revendant à d’autres vendeurs. Il parvient ainsi à se faire un petit profit en plus.

Ibrahim Zabré a affirmé que ces derniers mois, le marché est souvent au ralenti à cause de la situation sécuritaire au Burkina Faso

Victime de racket du côté ghanéen

Pour s’approvisionner, le vendeur se rend au Ghana voisin. Là-bas, les chaussures ont un prix plus abordable et sont de meilleure qualité. Il arrive donc à tirer son épingle du jeu, en revendant ces chaussures à des prix accessibles. Les prix vont de 2 500 à 3 000 FCFA ou plus. C’est ce qui a attiré Alassane. Il réside dans le département de Gomboussougou, province du Zoundwéogo, région Centre-sud. De passage à Pô, il fait escale chez Ibrahim Zabré.

Le vendeur en train de convaincre des clients à acheter ses chaussures

Il a avoué que son penchant pour les chaussures de seconde main s’explique par le fait qu’elles sont à prix moindre. « Une paire de chaussures dans une boutique est plus coûteuse qu’en bordure de route. En bordure de route, on peut avoir trois paires de chaussures pour le prix d’une en boutique » a-t-il dit en souriant. Selon le marchand, l’avantage avec les chaussures de seconde main, est qu’elles sont originales. « Quand tu achètes des paires de chaussures de seconde main, il est rare que tu croises quelqu’un portant le même modèle, dit-il.

Alassane a un penchant pour les chaussures de seconde main, pour des raisons économiques

Si s’approvisionner au Ghana est bénéfique pour Ibrahim Zabré, il a noté qu’il est confronté à de nombreuses péripéties. Entre tracasserie routière et racket, il se confie : « Que tu aies tes pièces d’identité ou pas, tu vas payer avant de passer. Même si tu as la carte d’identité du Burkina, celle de la vaccination, une fois à Bolgatanga (Ghana), tu dois payer 3000 FCFA. Une fois au Ghana, tu dois trier les balles de chaussures pour choisir ce que tu veux », a-t-il relaté.

Malgré les difficultés, ce père de famille dit ne pas baisser les bras car c’est grâce à cette source de revenus, il a pu scolariser ses enfants. Un autre vendeur de chaussures a refusé de s’exprimer. Il dit vouloir éviter de donner des idées à la concurrence. « J’aime la discrétion » a-t-il laissé entendre.

Samirah Bationo
Lefaso.net

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