Actualités :: Burkina Faso : L’ONG sauve ma patrie veut redonner le sourire aux personnes (...)

Mise sur pied en mars 2019, l’ONG Sauve ma patrie intervient dans divers domaines tels l’éducation, l’assainissement, et plus récemment dans la prise en charge des personnes déplacées. L’on se souviendra qu’à l’apparition de la maladie à coronavirus dans notre pays en mars 2020, Sauve ma patrie a fait partie des organisations qui ont mené des activités de sensibilisation au profit des populations notamment dans les marchés. Avec la dégradation de la situation sécuritaire, l’ONG s’est résolument tournée dans l’accompagnement des personnes déplacées internes (PDI), à travers des activités caritatives.

Pour apporter son aide aux plus démunis, il ne faut pas forcément être riche, mais être animé de bonne volonté. C’est la conviction de Ben Ismaël Nombré, président de l’ONG Sauve ma patrie. Et pour le prouver, il n’hésite pas à apporter aide et assistance, autant que faire se peut, à ceux qui sont dans le besoin. Avec l’accompagnement des bénévoles de l’ONG, des repas communautaires sont fréquemment organisés sur les sites d’accueil des personnes déplacées internes (PDI) de la ville de Ouagadougou et environnants. Ces repas sont pour la plupart du temps, accompagnés de dons de vêtements collectés auprès des bonnes volontés, ou encore de dons de vivres aux PDI les plus vulnérables et ceux du troisième âge.

L’éducation constitue l’un des domaines de prédilection de l’ONG Sauve ma patrie. C’est pourquoi, elle a initié le programme "song’m toum karmé" au profit des enfants déplacés internes. Ce programme vise à éviter la déperdition scolaire, en permettant à des bonnes volontés de prendre en charge les frais de scolarité des enfants pour certains et de doter d’autres en fournitures scolaires. Et pour assainir le milieu de vie des PDI, l’ONG procède aussi à la vidange des fosses septiques de leurs toilettes.

Les différentes actions de solidarité à l’endroit des PDI se font grâce à la solidarité des bénévoles au nombre de six, qui donnent de leur argent et de leur temps pour soutenir la cause. Il y a également les volontaires au nombre de 17 qui apportent ponctuellement leur aide lorsqu’il y a des activités. Des membres de la diaspora vivant au Canada, en Suisse, en Italie, aux Etats-Unis et en France, apportent aussi leurs contributions financières et matérielles.

Même si la volonté est vive, les difficultés ne manquent pas dans la conduite des activités. Selon Ben Ismaël Nombré, la principale difficulté réside dans la mobilisation des bénévoles, car peu nombreuses sont les personnes qui sont prêtes à s’engager pour une cause sans rien attendre en retour. Le bénévolat devrait pourtant à l’entendre, être la chose la mieux partagée, car il permet d’accomplir de grandes choses pour les couches les plus fragiles de la population. A la rareté des bénévoles, s’ajoute également l’insuffisance des moyens financiers, qui limite bien souvent aussi les initiatives de Sauve ma patrie.

L’ONG a en gestation un projet de construction d’un centre d’accueil et de formation pour les PDI qui portera le nom "Timbo" qui signifie espoir. L’accent sera mis dans ce centre sur l’éducation et la formation professionnelle au profit des enfants et des femmes. Les pensionnaires pourront y apprendre à lire et écrire et seront initiés aux métiers comme le tissage, la transformation des produits locaux. Un travail de suivi sera également fait après le passage de ces personnes dans le centre, afin de s’assurer de leur insertion socio-professionnelle. Pour la matérialisation de ce centre qui devrait accueillir au moins 200 personnes, Sauve ma patrie espère bénéficier de l’accompagnement de toutes les bonnes volontés, sensibles à la situation des PDI. " 200 femmes et enfants que l’on récupère dans la rue et dans les sites de personnes déplacées, les éduquer et leur apprendre un métier, c’est énorme", confie Ben Ismaël Nombré.

A l’occasion de la célébration de la Pâques prévue ce 17 avril 2022, un repas communautaire au profit des PDI installées au quartier Kalgodin est au programme. Ce sera une occasion de magnifier la coexistence sociale entre les populations hôtes et les PDI. L’initiative se veut inclusive, puisque les bénéficiaires seront impliqués dans la préparation du repas. Pour la réussite de l’activité, le président de l’ONG invite les uns et les autres à apporter leurs contributions, qu’elles soient financières ou physiques. "La contribution n’est pas seulement financière, elle peut aussi être physique car nous avons besoin de volontaires pour aider à la cuisine mais aussi dans l’organisation de jeux éducation afin de permettre aux enfants de passer de bons moments". A l’issue du repas communautaire, des toilettes construites par l’ONG pour les PDI, leur seront officiellement remises.

Ben Ismaël Nombré et ses compagnons espèrent à travers leurs différentes initiatives, susciter au sein des Burkinabè, une vision nouvelle, celle de venir en aide aux plus vulnérables, avec le peu de moyens que l’on a et sans rien attendre en retour. C’est ainsi pensent-ils, que nous pourrons donner un visage nouveau à notre société meurtrie, par la crise sécuritaire. " Le pays est en crise. Il faut que nous en soyons conscients et que nous nous unissions davantage et nous battions pour la même cause", a lancé Ben Ismaël Nombré en guise de cri cœur.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
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