Le mercredi 26 janvier 2022 était un jour d’allégresse pour les étudiants et acteurs de l’Université Saint Thomas d’Aquin (USTA). Cette joie s’est exprimée à l’occasion de sa fête patronale lors d’une messe d’action de grâce célébrée par Monseigneur Gabriel Sayaogo, archevêque de Koupéla et président du conseil d’administration de l’USTA.
Créé en octobre 2004 par la Conférence épiscopale Burkina-Niger à la demande de l’Église-famille et de la communauté nationale, l’université a été placée sous le patronage et la protection de Saint Thomas d’Aquin, Docteur de l’Église, Patron des écoles et universités catholiques. Elle est au service de la Vérité, de la Foi et de la Science. Depuis bientôt deux décennies, l’USTA a fait son chemin. Nominé pour la troisième fois consécutive comme "meilleure université privée" du Burkina Faso, ce temple du savoir ne compte pas pour autant dormir sur ses lauriers.
Pour souffler ses 18 bougies, l’USTA a voulu d’une célébration eucharistique pour rendre grâce à Dieu pour le chemin parcouru et implorer davantage son regard paternel sur le monde universitaire de ladite école. A cet effet, une chapelle érigée juste à l’entrée de son enceinte a été inaugurée. La bénédiction de cette chapelle a été faite par le président du conseil d’administration (PCA) de l’établissement, Monseigneur Gabriel Sayaogo, archevêque de Koupéla, célébrant principal de la messe.
L’archevêque dira à l’introduction de son enseignement que les hommes ont beau amasser des diplômes, ce qui devrait leur importer le plus est "le baptême". D’après lui, le certificat de baptême devrait être le vrai diplôme à encadrer et à accrocher au bureau afin que cela leur rappelle quotidiennement qu’ils ont été baptisés et qu’ils ont des engagements vis-à-vis de l’Eglise. Il a exhorté les autorités à être des guides non par orgueil, mais par humilité à travers leurs comportements. Il incite les étudiants à reconnaître en ces autorités les guides et maîtres qu’ils sont pour eux comme le souhaite le Christ.
Citant le psaume responsorial et l’évangile, le célébrant rappelle que Jésus n’abroge pas les titres de maître et de père. « Il l’exige au contraire » va-t-il faire savoir à l’assistance, tout en rappelant que ces titres restent spontanés du fils à son père ou de l’apprenant à son guide. Autrement dit, l’archevêque de Koupéla rappelle à l’assistance que ce ne sont pas des titres à prétendre, à revendiquer car facilement, cela peut emmener au « culte de la personnalité » faisant passer des hommes pour Dieu.
Abordant l’égalité entre tous les hommes, le prélat dira que « Les véritables disciples du Christ pensent d’abord à leur rapport avec Dieu et son Christ et doivent se reconnaître et se comporter comme fils d’une égale dignité ». C’est à travers leurs comportements que les autres pourront trouver en eux un guide, un maître et un père, renchérit-il. La valeur d’un homme n’est pas en fonction de ses diplômes, de son statut social, de ses titres, prêche-t-il. « Le plus grand d’entre vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé et qui s’abaisse sera élevé » dira le célébrant pour paraphraser Jésus-Christ dans la Bible.
- Pr Innocent Guissou, recteur
Une chapelle comme signe de la foi au service de la vérité
Dans sa Lettre aux Ephésiens la lecture du jour, l’apôtre Paul est préoccupé par l’unité au sein de la communauté, a précisé le prélat. « Nous sommes appelés, en tant que chrétiens, à œuvrer pour la fraternité entre tous » a rappelé l’évêque. « Le Christ a réalisé la paix car il est la paix », a-t-il lancé à l’assistance. La paix n’est pas un sentiment de bien-être ou même la simple absence de guerre, la paix est une plénitude de communion, le bien-être messianique suprême a évangélisé le célébrant. Ce qui est attendu des chrétiens aujourd’hui rappelle-t-il, est qu’ils construisent des ponts pour permettre aux hommes de se rencontrer et non d’élever des murs pour séparer.
Il va alors pour conclure, inviter la communauté universitaire de l’USTA à méditer les paroles suivantes de son saint patron, Thomas d’Aquin : « Quelle nécessité y a-t-il que le fils de Dieu souffre pour nous ? » Une grande nécessité résumée en deux points. La nécessité de remède à l’égard de nos péchés et la nécessité d’exemple pour notre conduite. « Si tu cherches un exemple de charité, il n’y a pas de plus grand amour que donner sa vie pour les autres. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour celui qu’on aime et c’est ce que le Christ a fait sur la croix. (…) Si tu cherches un exemple de mépris pour les biens terrestres, suit celui qui est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Sur la croix il est nu, tourné en dérision, couvert de crachats, frappé, couronné d’épines enfin abreuvé de fiels et de vinaigre. Ne sois donc pas attaché aux vêtements et aux richesses car, ils se sont partagé mes habits. Ni aux honneurs, car, j’ai subi les moqueries et les coups. Ni à la dignité car, tressant une couronne d’épines, ils l’ont enfoncé sur ma tête. Ni au plaisir car, dans ma soif, ils m’ont abreuvé de vinaigre », a dit le célébrant.
« Puisse le Seigneur donner à chacun de nous de l’imiter à chaque instant de nos vies pour sa gloire » a prié l’archevêque.
L’USTA a, depuis septembre dernier, pour recteur, Pr Innocent Pierre Guissou. A l’entame de son propos, le recteur a souhaité que l’année 2022 soit pour les prêtres et religieuses présents, leurs communautés diocésaines, ceux paroissiales ou religieuses, leurs familles et pour tous qui leurs sont chers, « une année de santé, de paix, de succès, de prospérité, de sainteté ».
Le recteur a singulièrement remercié l’évêque célébrant et son prédécesseur, l’abbé Pr Jacques Simporé pour tous les efforts consentis dans l’œuvre qui les a réunis en ce mercredi 26 janvier 2022. Il a dirigé cette université pendant treize années donc de 2008 à 2021. Par la célébration eucharistique de ce jour, « nous avons voulu dire merci au Seigneur qui ne cesse de nous combler de toutes grâces par la prière de Saint Thomas d’Aquin », fait-il savoir.
« Désormais, une chapelle trône à l’entrée de notre université afin d’accueillir toute notre communauté universitaire et tous les usagers de notre université et leur rappeler l’une des dimensions essentielles et fondamentales de l’USTA : son caractère spirituel. Elle veut être le signe de la Foi au service de la Vérité, selon la devise de l’USTA : Vérité – Foi - Science. Le Pape Saint Jean-Paul II disait que la foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité », va-t-il ajouter.
De 149 étudiants en 2004-2005, les effectifs de l’USTA sont en croissance continue. Les dernières inscriptions en master sont en cours, a précisé le recteur, mais pour l’année 2020-2021, les effectifs étaient de 3 288 étudiants. Ils sont répartis dans sept établissements d’enseignement et de recherche.
Comme université catholique, l’USTA a « conscience de son devoir de contribuer concrètement au progrès de la société au sein de laquelle elle travaille » (Constitution apostolique Ex corde Ecclesiae, n°34), à travers les filières de formation qu’elle offre aux étudiants dans ses différents établissements. Pour travailler à la réussite de ces étudiants, l’université dispose de 403 enseignants, dont 27 permanents, et 78 membres du personnel administratif, technique et de soutien.
Administration et enseignants à l’écoute des étudiants
Bien qu’elle soit une université catholique, l’USTA à une communauté universitaire diversifiée. Cette année, parmi les étudiants, on compte 57,5% de filles, 61,5% de catholiques dont 15 prêtres, 22 religieuses, 3 religieux, 13,5% de protestants, 24,5% de musulmans, 0,5% des autres religions. Cette diversité caractérise aussi le personnel enseignant, administratif et de soutien, confie Pr Guissou.
La qualité est, selon lui, un service que I’USTA veut rendre à la société et un objectif que poursuivent constamment tous les membres de cette communauté universitaire tant au niveau des étudiants que des enseignants, du personnel et des parents.
Il rassure également que les 23 diplômes délivrés actuellement par l’USTA ont été soumis à l’accréditation du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) dont les deux diplômes de Master en administration des affaires (MBA) et la licence en agronomie présentés cette année, tous reconnus par l’organisme interafricain d’assurance qualité pour l’enseignement supérieur. Un enseignant permanent de l’USTA a été inscrit sur la liste d’aptitude aux fonctions de professeur titulaire du CAMES, nous dit le recteur.
L’université nourrit des ambitions mais aussi des défis selon le Pr Innocent Pierre Guissou. Comme ambition, il y a l’érection d’un centre hospitalier universitaire afin de faciliter les stages des étudiants en médecine mais aussi d’offrir des soins à la communauté vivant dans les environs. Comme défi, l’USTA veut mettre en place un jardin botanique afin de pratiquer certains cours mais aussi de pouvoir y faire des recherches sur les plantes médicinales et des maladies qu’elles peuvent guérir. Il n’occulte pas le défi que constitue la sortie de la première promotion de pharmaciens de l’USTA dans deux ans.
L’administration, à travers son nouveau recteur, Pr Guissou, a élevé au grade de "recteur honoraire" le Pr Jacques Simporé. Ses étudiants lui ont également offert un présent symbolique en reconnaissance pour l’oreille qu’il leur aura prêtée durant son passage à la tête de cette université. L’heureux récipiendaire a traduit sa reconnaissance à Dieu mais aussi aux évêques de la Conférence épiscopale Burkina-Niger pour la confiance qu’ils ont placée en lui et pour leur accompagnement tout au long de ses différents mandats.
- Remise de titre de ‘’recteur honoraire’’ à l’abbé Pr Jacques Simporé
Pour Nancy M. Comboïgo, étudiante en 4e année de médecine et déléguée générale des étudiants, si l’USTA obtient de bons résultats, c’est parce qu’au-delà de la qualité de l’enseignement, l’administration et les enseignants sont à l’écoute des étudiants. Plusieurs panels, conférences, masters class … sont souvent organisés pour donner un plus à ce qu’ils ont acquis comme savoir en classe. Elle a aussi souligné l’entraide entre les étudiants.
Six bourses offertes aux étudiants
Selon Abdoul Kader Sawadogo, étudiant en 3e année de droit à l’USTA, la théorie et la pratique sont liées dans leur université. Il nous confie qu’ils font de petites immersions chaque année dans des juridictions afin de confronter les cours à la réalité dans les tribunaux. Il souligne aussi que l’administration et les enseignants n’érigent pas de barrières entre les étudiants et eux. Cela leur permet de s’exprimer plus librement quand ils ont des besoins. Ce qui concourt aux résultats engrangés par l’USTA dans le domaine de l’enseignement supérieur au Burkina Faso.
L’événement a également été rehaussé par un don de six bourses aux étudiants sur des critères d’excellence mais aussi de situation familiale. La discrimination positive a été au cœur de cette donation afin d’inciter les filles à "mieux faire". L’œuvre émane de la Fondation italienne Amici Di Pietro Annigoni dont la présidente est Rosella Segreto Annigoni, consul honoraire du Burkina Faso en Italie. Absente à ladite cérémonie, l’ancien recteur, l’abbé Jacques Simporé s’est chargé de porter sa voix et de transmettre sa commission aux étudiants bénéficiaires tout en les invitant à en faire bon usage.
- Vue partielle de l’assistance
Au cours de la célébration, le bureau de la chorale a été également présenté au PCA et à l’assistance. Celui-ci leur a prodigué des conseils en leur demandant d’être à l’image du Christ. Ensuite, le bureau a été envoyé en mission par le célébrant. Il n’a pas manqué d’exhorter les membres à proclamer le Seigneur par leur voix mais aussi par leurs comportements partout où ils seront.
Pour rappel, l’équipe masculine de basket-ball a remporté le trophée de la 4e édition du championnat universitaire de basketball et celui de l’équipe victorieuse lors de la finale nationale de l’Union des sports scolaire et universitaire du Burkina Faso (USSUBF).
L’USTA possède plusieurs facultés : la faculté des sciences de la santé, la faculté des sciences juridiques et politiques, la faculté des sciences économiques et de gestion, la faculté des sciences et technologies, la faculté des langues, lettres, arts, sciences humaines et sociales, l’Institut supérieur des métiers du tertiaire et l’École doctorale en sciences, santé et technologies.
L’université offre des possibilités d’hébergements privés proches de l’école et a une résidence universitaire de 144 lits pour accueillir ses étudiants. Elle dispose également d’une cantine.
Un bureau d’étudiants, une communauté chrétienne de base (CCB), une chorale et des associations sportives et culturelles pour maintenir la dynamique de l’esprit d’équipe s’y trouvent.
Monseigneur Séraphin Rouamba, archevêque émérite de Koupéla a concélébré cette messe avec un collège de prêtres dont l’abbé André Jules Bassonon, aumônier de l’USTA.
Inocent H. Alloukoutoui (Stagiaire)
Lefaso.net
