Actualités :: Burkina : L’Autisme au cœur des conférences introductives de la 2e rentrée (...)

L’Institut privé de médecine et sciences alliées (IMSA) a mis à l’honneur la santé mentale dans le cadre de sa 2e rentrée académique qui a eu lieu ce mercredi 5 janvier 2022 à Ouagadougou.

Née de la volonté de contribuer à une meilleure appréhension tant par les parents que des dirigeants en vue d’une meilleure prise en charge des enfants déficients mentaux, l’IMSA a été fondée par Professeur Kapouné Karfo, Psychiatre – Epileptologue en 2019.

Comme à l’accoutumé, pour la rentrée académique 2021-2022, l’IMSA a organisé des conférences introductives avec quatre thématiques au menu.

Les communications développées ont porté sur :

1) « La parentalité et ses avatars dans le contexte actuel de mondialisation et de pandémie à COVID 19 », animée par le Professeur S. Kolou Dassa, professeur titulaire de psychiatrie, chef de service du CHU CAMPUS Lomé en ligne.

2) « Les Troubles du spectre de l’autisme, quel accompagnement en psychomotricité ? », est le thème développé à son tour par Mme Anne-Claire Bousset de l’Institut supérieur de relaxation et de psychomotricité de Paris en distanciel.

3) L’Orthophonie et autisme est le thème exposé par M. Benoît Kpatsa Ganyo, Orthophoniste, représentant l’Association burkinabè des autistes
4) Enfin « La place de la psychologie clinique dans l’intervention humanitaire », a été animé par le Dr Olivier Zemba, Maître assistant en Psychologie à l’université Norbert Zongo de Koudougou

Vue partielle de l’assistance

Il ressort de toutes ces présentations que l’autisme est une pathologie grave et qui nécessite une prise en charge adéquate et pluridisciplinaire avec l’intervention de plusieurs spécialistes dont le psychologue clinicien, l’orthophoniste, le psychiatre et bien d’autres spécialistes. De ce fait, les présentateurs à l’unanimité ont admis qu’une seule personne ou les parents uniquement de l’enfant handicapé ne saurait assumer cette prise en charge.

Suite aux interventions, des échanges nourris ont fait des commentaires sur les questions abordées. A ce titre, le premier intervenant est le Dr Moussa Djibrilla, médecin et étudiant en DESS de psychiatrie de nationalité nigérienne, a reconnu l’importance de la prise en charge des personnes souffrant de problèmes de santé mentale. Selon lui, le problème se pose à tous les niveaux. Tant au niveau des infrastructures que des ressources humaines de qualité. Les infrastructures qui existent « ne répondent pas aux normes », confesse-t-il. Il ajoute que les psychiatres sont en nombre insuffisants, les psychomotriciens et les orthophonistes inexistants puis des psychologues cliniciens en nombre infime ou quasi inexistants dans certains pays. La difficulté ensuite des parents à supporter les coûts onéreux de la prise en charge.

Dr Moussa Djibrilla, médecin et étudiant en DESS de psychiatrie et participant

Pour ce faire, Il propose que les Etats s’investissent dans la prise en charge des enfants souffrant de handicap mental afin de faciliter leur intégration dans la vie sociale mais également à créer un cadre réglementaire pour encadrer ce domaine en Afrique francophone. Il conclut son propos en exhortant l’Etat à former suffisamment de spécialistes dans les différents domaines clés de prise en charge des maladies de santé mentale. L’IMSA représente le cadre idéal offrant des opportunités de formation pour les différents profils en santé mentale.

Quant à Dr Amadou Issa Soumaïla, médecin, ORL et chirurgien cervico-facial, il se dit satisfait des échanges de cette conférence avec les autres collègues. Il note également qu’il en ressort avec une vue d’ensemble de certains facteurs clés liés à l’autisme. Il fait savoir que ce sont des pathologies chroniques qui nécessitent des traitements à vie d’où la véritable difficulté financière. Ce qui d’ailleurs selon lui a des impacts psychosociaux. Il va préciser que lorsque l’enfant a un « retard de langage », c’est-à-dire qu’il naît par exemple et ne parle pas jusqu’à deux ans, il faut rapidement le faire consulter par un spécialiste.

Dr Amadou Issa Soumaïla, médecin ORL, chirurgien cervico-facial et participant

Cela permet de diagnostiquer tôt la cause qui justifie ce retard et d’assurer une prise en charge appropriée s’il y a lieu. Il peut parfois s’agir de faire un appareillage pour poser un implant cochléaire et stimuler le développement de la zone touchée. Cela permet de ramener le son à la cage qui s’en occupe au niveau du cerveau et de permettre à l’enfant de pouvoir capter les sons puis de parler après. Il précise que lorsque ce diagnostic n’est pas fait tôt, au-delà de cinq ans, cette cage se referme définitivement et l’enfant perdra la parole pour toujours.

Mme Diallo Ramata, étudiante en master de psychologie clinique à l’IMSA se réjouit de la tenue de la conférence et des thèmes développés. Elle apprécie la formation qu’offre l’institut dans les différentes spécialités de santé mentale. Elle pense que la vulgarisation de cette maladie doit être faite afin que les parents puissent comprendre dès le constat d’un retard de la parole au niveau des enfants. Elle sollicite également les gouvernants à recruter des psychologues afin d’accompagner les personnes déplacées internes. La consultation psychologique, le psychologue clinicien et autres entités de la santé mentale ne font pas d’ordonnance médicale mais accompagnent le patient pour une amélioration de son état, va-t-elle conclure.

Diallo Ramata, étudiante en master de psychologie clinique à l’IMSA

Mr Cléophas Houngbédji, parent d’enfant handicapé atteint d’autisme et participant à la conférence, a salué l’initiative et surtout le fait qu’elle soit restée « ouverte au public », dit-il. Il a dit toute la difficulté vécue avec son fils pour diagnostiquer le mal de ce dernier car, c’est un plateau quasi inexistant. Ensuite dit-il, les difficultés de prise en charge se sont imposées. Les moyens financiers étaient difficiles à mobiliser pour tous les spécialistes devant suivre son enfant. Il lui fallait faire faire des séances de motricité, de psychomotricité, d’orthophonie et autres. La difficulté était surtout la régularité des soins et cela a un coût élevé. L’objectif de ces soins n’est pas de guérir le mal mais simplement de permettre à l’enfant d’être autonome, et indépendant dans ses mouvements. Il a exhorté les parents à se mettre ensemble afin de se faire entendre des autorités pour une prise en charge des enfants atteints de cette maladie.

Le Professeur Kapouné Karfo, psychiatre et promoteur de l’IMSA, propose la création d’un réseautage autour de la santé mentale en Afrique de l’Ouest en général et au Burkina Faso en particulier. Déjà que le mal nécessite l’intervention de plusieurs spécialistes, il est indispensable que des professionnels soient formés.

Le Professeur Kapouné Karfo, psychiatre et promoteur de l’IMSA

« Tout est urgent au Burkina Faso mais tout est en même temps difficile », renchérit-il. Il est heureux de l’existence de cet institut qui, selon lui, vient pour former des spécialistes dans chaque domaine de la santé mentale. Il parle de la multidisciplinarité de la maladie mentale qui nécessite un peu de tout c’est-à-dire psychologue, psychomotricien, psychologue clinicien, assistante sociale, orthophoniste et psychiatre. Autant d’éléments qui méritent une synergie d’action pour une meilleure prise en charge de ce handicap. L’IMSA, dit-il, se veut au-delà d’être un centre de formation, un réseau tant national qu’international afin de contribuer valablement à une meilleure couverture de la santé mentale par les gouvernants et les partenaires. La prise en charge actuelle est insuffisante. Elle est concentrée uniquement sur les parents et il est très difficile pour ceux-ci d’assumer de pareilles charges. Il cite le Ghana et le Nigéria ou encore la Gambie et la Sierra-Leone en exemple et sollicite la subvention de l’Etat en santé mentale en général. Il encourage les parents à mieux se faire entendre par les autorités compétentes. Il va conclure en disant que « personne n’est allé acheter le handicap mental de son enfant au marché et de ce fait, l’Etat doit accompagner la prise en charge de ces enfants ».

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