Actualités :: Burkina : Le Projet d’appui aux gouvernements ouverts francophones dresse (...)

Démarré en 2016 aux côtés du gouvernement burkinabè, le Projet d’appui aux gouvernements francophones (PAGOF) a dressé son bilan d’action et de fin de mission dans l’après-midi du 20 décembre 2021.

Le Projet d’appui aux gouvernements ouverts francophones (PAGOF) est un projet de coopération internationale dont l’objectif est de soutenir et accompagner les administrations et la société civile (dont les médias) des pays bénéficiaires (Tunisie, Burkina Faso et Côte d’Ivoire) dans la réalisation de leurs engagements pris en faveur de leur adhésion au partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO). Le Partenariat pour un gouvernement ouvert ("PGO", en anglais : Open Government Partnership ou "OGP") est un partenariat multilatéral visant à promouvoir un gouvernement ouvert, à savoir la transparence de l’action publique et son ouverture à de nouvelles formes de concertation et de collaboration avec la société civile, en faisant notamment levier sur le numérique et les nouvelles technologies.

Le Burkina Faso a adhéré à cette initiative internationale qu’est le PGO en 2016 et s’est dès lors attelé à mettre en œuvre les principes du gouvernement ouvert que sont la transparence de l’action publique et l’accès aux données, l’intégrité de l’action publique et des agents publics et l’utilisation des nouvelles technologies en faveur de l’ouverture et de la redevabilité. Il vise également à sensibiliser et soutenir les efforts des pays d’Afrique francophone dans leur démarche d’adhésion au PGO.

Remise symbolique de guides

Le projet PAGOF est financé par l’AFD et est mis en œuvre conjointement par Expertise France, agence française de coopération technique internationale et CFI agence française de coopération de médias. Deux axes d’intervention ont été priorisés pour chaque pays : le premier se concentre sur des activités de sensibilisation aux principes de gouvernement ouvert et principes méthodologiques liés au PGO ; le second s’attache à appuyer la mise en œuvre technique des engagements pris par chaque pays dans le cadre de leur Plan d’action national (PAN).

Cédric Tapsoba, coordonnateur de PAGOF au Burkina se dit satisfait de la phase 1 de ce projet. Dans son bilan développé, il fait savoir que le projet a pu accompagner la mise en œuvre de deux plans d’actions nationaux en faveur du Burkina.

Selon lui, au Burkina Faso, durant ses quatre années d’intervention, le projet a pu appuyer la mise en œuvre des deux premiers plans d’action nationaux 2017-2019 et 2019-2021 et soutenir la construction du 3e PAN. Au total, 6 engagements ont été soutenus au profit de quatre entités publiques à savoir, entre autres, le Secrétariat permanent de la modernisation de l’administration et de la bonne gouvernance (SP-MABG) dans le cadre de la mise en place d’un dispositif d’enregistrement des plaintes dans des ministères. C’est le cas aussi de l’Agence nationale des TIC (ANPTIC) pour la publication des données sous format ouvert au travers de sessions de formation des statisticiens de ministères sur l’extraction et la publication des données ouvertes sur le portail national data.gov.bf.

C’est également le cas du ministre de la Santé dans son engagement de lutte contre le racket dans les services de santé. Dans ce sens, trois guides pratiques et ludiques/illustrés ont été élaborés afin de permettre la transparence dans l’accès aux informations sur les coûts/tarifs des actes et services dans les Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) et Centres médicaux avec antennes chirurgicales (CMA) d’une part et d’autres part les informations sur les tarifs et coûts des prestations dans les centres hospitaliers universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) et Charles De Gaulle (CHU-CDG).

Il s’agit des informations de 68 actes et services de santé dont 18 pour les CSPS et CMA, 20 pour le CHU-YO et 20 pour le CHU-CDG qui vont contribuer à lutter contre le racket et la corruption dans les centres de santé. Il n’occulte pas l’assistance apportée au Secrétariat permanent du Comité national multisectoriel pour la protection et la promotion des droits des personnes handicapées SP-COMUD/H pour la mise en place d’une plateforme d’information et de données sur le handicap au Burkina Faso, cette plateforme va permettre aux associations et organisations œuvrant dans ce sens à capitaliser les informations et les activités liées à ces personnes ainsi qu’à la Direction générale de la modernisation de l’état civil (DGMEC) dans sa dynamique de modernisation du système d’état civil qui s’est traduite par l’élaboration d’un guide sur les actes d’état civil et actes administratifs délivrés dans les services municipaux.

Le projet a été d’un soutien à l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF) dans le cadre de la promotion de la bonne gouvernance locale. Pour cela, en collaboration avec l’Association monde rural (AMR), le PAGOF a pu élaborer un guide sur l’harmonisation de la publication des données budgétaires des communes et appuie également cette association (AMR) dans la mise en place d’une plateforme qui va permettre de publier facilement les données budgétaires des communes en faveur des citoyens qui sont dans le ressort communal ou ailleurs.

En terme d’atteinte des objectifs, tout citoyen ayant lu l’un des guides élaborés ne peut ni ignorer les coûts réels des services dont il est bénéficiaire auprès des structures concernées, encore moins être racketté.

Pour Dr Joseph Sanou, médecin inspecteur et inspecteur général des services au ministère en charge de la santé, invité pour présenter les trois guides aux citoyens en matière sanitaire, se dit satisfait car, « savoir exactement ce que doit payer le citoyen est capital et 1f CFA de plus payé dans une des formations sanitaires est de la corruption, du racket », défend-t-il. Ces guides veulent mettre fin tant au racket qu’à la corruption et être un référentiel pour les usagers desdits centres.

Cédric Tapsoba, Coordonnateur PAGOF au Burkina Faso

Selon Amadou Wangré, coordonnateur national de l’Association monde rural (AMR), l’objectif global poursuivi à travers cette approche est d’améliorer la participation et le dialogue entre acteurs et favoriser la participation, l’implication et la responsabilisation du citoyen dans la conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation (gestion) des affaires locales. La participation citoyenne est un gage de la performance des collectivités dans l’atteinte des objectifs communs de développement local. Avec une application mobile ‘’Edic Infos’’ en cours de finalisation afin de favoriser la publication des données budgétaires des communes.

Selon Konaté Oury, directeur de la législation et de la formation à la direction générale de la modernisation de l’état civil, le guide se veut un référentiel à la disposition des citoyens, des usagers du service public communal, de la société civile et des médias pour les informations essentielles relatives à certains services publics communaux, notamment, les actes les plus récurrents afin de favoriser la connaissance des droits, la transparence et la bonne gouvernance. Le guide évite au citoyen de payer ce qu’il appelle ‘’les coûts cachés’’. Il comprend au total 28 actes dont 15 sont de l’état civil et il a le mérite de guider les citoyens sur les procédures d’obtention des actes auprès des services publics municipaux. Il fait également savoir que les voies de recours sont possibles lorsque vous êtes victimes. Il remercie le PAGOF dont le travail vise à faciliter désormais l’accès aux différents actes administratifs.

Pour Lassimane Kounkorgo, secrétaire permanent du Comité national multisectoriel pour la protection et la promotion des droits des personnes handicapées (COMUD / Handicap), la plateforme veut mettre à la disposition des différents acteurs, des données à capitaliser.

Ces données sont selon lui, « nécessaires afin de permettre aux acteurs et partenaires de définir des projets/programmes et des politiques en vue d’agir en faveur des personnes handicapées’’. Il remercie le PAGOF qui, depuis 2019, a soutenu et appuyé cette initiative jusqu’à l’atteinte de cet objectif. La plateforme met en lumière le Comud et ses activités mais également les données nationales par année, en matière d’handicap au Burkina. Il se dit heureux de cet aboutissement.
Au cours de la cérémonie, des formats physiques des guides ont donc été édités et distribués aux structures concernées.

En espérant qu’il y aura une phase 2 du PAGOF, les uns et les autres se disent satisfait de la première phase et louent les apports dudit programme dans l’élan de promotion de la bonne gouvernance au Burkina Faso, spécifiquement la gouvernance ouverte.

www.pagof.fr
www.ogp.gov.bf

Inocent H Alloukoutoui (Stagiaire)
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