Actualités :: Occupation de la bande verte par des vendeurs de sable : « Nous ne (...)

L’occupation de la bande verte sise au quartier Rimkiéta (Ouagadougou) a créé une tension entre les vendeurs de sable et d’agrégats et la police municipale le 24 décembre dernier. En effet, des éléments de la police municipale de Ouagadougou se sont rendus tôt sur les lieux munis de camions de la commune pour déguerpir ces derniers en se saisissant de leur sable. Informés, ils ont bloqué les issues de sortie des camions. Selon des témoignages recueillis sur place par Lefaso.net, le jour des faits, Manssourou Guiro du Mouvement plus rien ne sera comme avant (MPRSCA) serait à l’origine de ces manifestations.

En effet, Il est accusé d’abuser de son appartenance au Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) pour les empêcher de gagner leur pain quotidien. Les révoltés ont confié que M. Guiro a affirmé lors d’une altercation entre eux que tant que Roch Kaboré est au pouvoir, il fera ce qu’il veut et il n’y aura rien. Interrogés sur la question, l’accusé (Guiro) a démenti ses propos et menace de porter plainte contre les auteurs de ces propos qu’il juge diffamatoires car, déclare-t-il, « je connais le président Roch Kaboré en tant que président du Faso, c’est tout. Je n’ai jamais perçu un franc de qui que ce soit pour un affaire de kiosque ». Aussi, il faut dire que des voisins de M. Guiro ont fortement rejeté eux aussi les propos des manifestants qu’ils ont qualifiés de « purs mensonges ». Lisez !

Lefaso.net : Nous avons assisté à une chaude matinée le vendredi 24 décembre 2021 entre la police municipale et les vendeurs d’agrégats et du sable. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Manssourou Guiro : C’est vrai, il faut savoir que nous logeons en face de la bande verte dont l’occupation anarchique a suscité un bras de fer entre les éléments de la police municipale et les occupants, à savoir les vendeurs d’agrégats et de sable. Une bande verte est un domaine public, elle appartient à l’Etat. Une bande verte est dédiée aux plantations d’arbres et non à un dépôt d’agrégats et du sable. Il faut que les gens comprennent qu’on ne peut pas mener n’importe quelle activité dans cet espace. Pire, elle fait face à des concessions, des maisons habitées.

En effet, c’est devant nos concessions que les vendeurs d’agrégats et de sable mènent leurs activités sans se soucier de la vie et de la santé de ceux qui y vivent. Et leurs activités affectent négativement et sérieusement notre santé. Ce sont des gens qui viennent faire des stocks de sable dans la bande 24h sur 24. Au moment où ils font le dépôt du sable, il y a de la poussière qui se dégage de partout.

Et nous sommes les premières victimes parce que nous ne respirons que de la poussière du matin au soir, 24h sur 24, 7 jours sur 7, pendant des années et des années. D’un commun accord avec les voisins qui habitent le quartier, nous nous sommes dit que si nous ne faisions rien, ces gens vont nous tuer à petit feu. Nous souffrons énormément de leurs activités.

Ainsi, de façon consensuelle, nous (les riverains) avons déposé une plainte à la mairie de l’arrondissement 3 de Ouagadougou avec ampliation au maire central. La mairie a dépêché une équipe de la voierie pour faire le constat. Après constat, ils sont entrés en discussion avec les vendeurs de sable et d’agrégats pour trouver une issue favorable pour tout le monde. Suite à cela, la police municipale a demandé aux vendeurs du sable de libérer la bande verte tout en leur octroyant un autre endroit. Ce qui fut fait. A notre grande surprise, on aperçoit un groupe (au nombre de cinq) occuper l’espace pour la même activité.

Ceux qui sont revenus sont des récalcitrants, des rebelles. Nous ne pouvons pas construire nos maisons et devant nos concessions des gens viennent nous empoisonner. On ne peut dormir, on ne peut pas non plus parler ? Pourquoi ? Pourtant nous sommes dans un État de droit.

Lors de cette manifestation publique, la plupart des manifestants, sinon tous, vous ont accusé d’être à l’origine de cette tension. Certains ont même confié que Guiro aurait affirmé que « tant que Roch Kaboré est au pouvoir, je fais ce que je veux et il n’y aura rien » Qu’en est-il exactement ?

Dire que M. Guiro a dit que tant que Roch Kaboré est au pouvoir, il fera ce qu’il veut et il n’y aura rien est archi faux. Je n’ai jamais dit ça à qui que ce soit. Je connais Roch Kaboré en tant que président du Faso. Bien avant que le MPP n’arrive au pouvoir en 2014, je gagnais ma vie. Nous avons suivi une procédure légale en ce qui concerne cet espace. Ceux qui sont revenus pensent qu’ils peuvent nous faire ce qu’ils veulent, mais je dis non ! Nous ne leur permettrons pas de piétiner nos droits. Si Roch Kaboré me connaît, c’est que c’est peut-être par les médias. Si vous me donnez le nom de ceux qui disent cela, je vais déposer une plainte contre eux pour « diffamation ».

Je suis un homme public et je sais ce que je fais. Je ne laisserai pas ma carrière détruite par des inciviques. Si les gens acceptent que des individus déposent du sable devant leurs concessions, cela n’engage qu’eux, moi je ne l’accepterai point. Je me souviens d’avoir demandé l’espace à la mairie pour construire une école de formation mécanique et ils m’ont fait savoir que c’est une bande verte. Puis ils m’ont signifié qu’on ne peut y planter que des arbres. Chose que j’ai faite puisque j’y ai planté des arbres. Et avec les dépôts anarchiques du sable et agrégats, ils ont fini par tuer ces arbres. Quelques-uns y sont toujours.

Et les agents du ministère de l’Environnement sont même passés constater les arbres que j’ai plantés et ils m’ont livré un document pour ça. J’ai tous les documents de l’évaluation des arbres. Il faut que les gens comprennent que la bande verte n’est pas dédiée au sable ni aux agrégats. Ce n’est pas du tout qu’on peut faire dans une bande verte. Chaque mois, je paie des produits pharmaceutiques à 50 000 FCFA à cause de la poussière du sable. J’ai joins tous ces reçus à la plainte que nous avons déposée à la mairie et en plus je suis je suis asthmatique. Présentement, j’ai un grand frère à la maison qui est gravement malade et il vient de subir une intervention chirurgicale crânienne. Avant-hier (le mercredi 22 décembre 2021) ils sont venus mettre la poussière et le malade qui ne supporte pas la poussière s’est évanoui.

Ces gens qui sont revenus sont des provocateurs. Le problème ici c’est un problème de santé des riverains et non un problème de politique. Je n’ai pas d’appartenance politique et aucun engin de la mairie n’est venu exécuter des travaux chez moi. Avec l’inondation en saison pluvieuse, j’ai engagé des gens que j’ai payés à mes frais pour qu’ils arrangent la voie pour le bien de tous. Allez-y vous renseigner au quartier sur la personnalité de Guiro et vous saurez que ce n’est pas de moi que ces gens-là ont parlé.

« Manssourou Guiro se fait passer pour le maire du quartier en octroyant des kiosques et à la fin du mois il perçoit de l’argent de la part de ces derniers » a-t-on entendu le jour de la manifestation. Qu’avez-vous à répondre ?

Allez-y demander ! Allez-y demander ! Moi Mansourou Guiro, je n’ai jamais loué une place à quelqu’un et prendre de l’argent en retour. Allez-y demander ! Les femmes qui occupent les kiosques sont des veuves. Ça fait deux ou trois ans qu’elles occupent les lieux. Je n’ai jamais reçu un franc avec elles. Ceux-là même qui ont manifesté ce jour-là ne sont même pas du quartier. Ils viennent d’ailleurs pour stocker leur sable et repartent dormir tranquillement chez eux et nous laisser vivre le calvaire avec la poussière. Personnellement, je ne les connais pas du tout. Ceux que je connais sont partis avec l’intervention de la police municipale. Ceux-là veulent saper ma réputation, mon image.

Les manifestants (vendeurs de sable) vous en veulent au point qu’ils voudraient brûler votre maison. Etiez-vous au courant ?

Pas du tout ! Ceux qui ont affirmé m’avoir vu accompagner la police sont des menteurs. Le 24 décembre, j’étais en deuil parce que je venais de perdre un grand homme dans la lutte contre le terrorisme dans la province du Lorum, « Ladji Yoro ». C’est une fois en ville que les gens m’appellent pour m’informer que la police est devant ma porte (bande verte) et que des manifestants remontés menacent de brûler ma maison. J’ai répondu que la police est en train de faire son travail. Depuis des mois, la police est en négociation avec eux. Certains sont partis et d’autres sont revenus. La police est dans ses droits et ne fait que faire son travail. C’est une occupation anarchique et on ne peut pas louer ces actes qui intoxiquent nos vies. Je suis un homme qui respecte la loi de la cité. Exceptés les arbres que j’ai plantés au profit de tout le monde, je n’ai rien mené dans cette zone comme activité. Dire que Guiro est du Mouvement plus rien ne sera comme avant (MPRSCA), je dis non ! Je suis un leader convaincu qui respecte la loi de mon pays.

Propos recueillis par : Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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