Actualités :: Projets routiers de l’Etat : Le Réseau national de lutte anti-corruption (...)

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a initié un atelier de restitution et d’échanges de son rapport bilan 2018-2021 du suivi-citoyen des projets routiers de l’Etat, ce jeudi 2 décembre 2021 à Ouagadougou.

Le suivi des chantiers, réalisé par le REN-LAC avec l’appui du ministère en charge des infrastructures a porté essentiellement sur cinq projets. Ce sont notamment la route de l’hôpital Yalgado Ouédraogo (région du Centre), l’axe Manga-Zabré (régions du Centre-Sud et Centre-Est), l’axe Kantchari-Diapaga-Tansarga (région de l’Est).

Il ressort du présent rapport que la plupart des projets n’ont pas respecté le délai d’exécution des chantiers. Des infrastructures dégradées, érigées par certains projets ont également été présentées. A ce sujet, Dr. Mafing Kondé, responsable du comité de suivi-citoyen des infrastructures routières a indiqué que les entreprises concernées ont reconnu qu’il y a eu à un moment donné des erreurs.

Dr. Mafing Kondé, responsable du comité de suivi-citoyen des infrastructures routières

« Quand nous affirmons quelque part que quelque chose se dégrade et qu’on dit que nous n’avons pas les éléments techniques, on en est finalement à un constat aujourd’hui selon lequel, même si l’on refuse de reconnaître qu’il y a dégradation, des fautes ou soupçons de corruption, le “contrôleur naturel” vient nous les confirmer plus tard », a-t-il souligné.

Et de renchérir « Comme on l’a dit dans le rapport, que ce soit sur les longues durées d’exécution des chantiers ou les infrastructures qui se dégradaient de façon précoce, on avait au départ compris qu’il s’agissait des effets de la corruption à la base. Mais le hic est qu’on arrivait pas à trouver toutes les explications ou les preuves ».
Dr. Kondé confie qu’une étude menée au préalable avec des journalistes avait accouché d’une souris, les conduisant à changer de stratégie en procédant au suivi des chantiers routiers de l’Etat par les citoyens eux-mêmes.
Il déplore le fait qu’il n’y ait pas de sanction à l’encontre des fautifs et que les autorités n’accordent pas de crédit aux citoyens qui travaillent à ce que des infrastructures de qualité soient délivrées.

Etat de dégradation des travaux du 11 décembre 2020 à Niangoloko (août 2021)

« Le fait qu’on ne sanctionne pas les responsables d’érection d’infrastructures publiques hors normes ni ne donne raison à ceux qui font la veille citoyenne au niveau local sous prétexte qu’ils ne sont pas techniquement compétents, c’est tout cela qui provoque des manifestations comme celle du mouvement “U Gulmu Fi” dans la région de l’Est », a expliqué M. Kondé.

Il estime que le tandem regroupant le REN-LAC et le ministère en charge des infrastructures se cassera s’il n’est basé sur aucune confiance. Pour ce faire, il recommande que soient prises en compte les observations faites par les points focaux du REN-LAC, sur les projets de construction d’infrastructures publiques exécutés au Burkina Faso car ces derniers racontent selon lui, ce qu’ils vivent et subissent comme désagréments sur le terrain.
« Il faut que les responsabilités soient situées et que l’Etat assume les siennes car c’est ainsi que se développe une nation. Le cas échéant il ne faudra pas s’attendre à ce que la paix réside », a interpelé M. Kondé.

Les participants à l’atelier de restitution et d’échanges du rapport bilan 2018-2021 du suivi-citoyen du REN-LAC

Le chargé de mission du ministère des Infrastructures, Sidiki Boubacar Ilboudo, a salué l’initiative commune du REN-LAC et de son département qui a beaucoup apporté dans l’amélioration de la qualité en précisant que la réalisation des infrastructures est une chose complexe.
Pour lui, le “contrôle-citoyen” est une très bonne démarche parce qu’il va permettre d’apporter de la discipline dans la réalisation des projets de façon générale. M. Ilboudo préconise alors que « les populations suivent de bout en bout les projets afin de connaître leurs réalités ».

Il pense qu’il serait intéressant de l’étendre à tous les autres projets.
Concernant les sanctions contre les entreprises ne respectant ni les normes ni les délais établis dans l’exécution des chantiers, M. Ilboudo a rassuré que des mesures sont prises dans la procédure de passation des marchés publics pour sanctionner en cas de manquement des clauses. Cela sera donc appliqué à ceux qui vont déroger à la règle.

Sidiki Boubacar Ilboudo, chargé de mission du ministère des Infrastructures

Le rapport présenté par le REN-LAC a évoqué quelques difficultés rencontrées sur le terrain dans la mise en œuvre du “suivi-citoyen”. Il s’agit notamment de méfiance entre les membres de l’équipe du REN-LAC et ceux du ministère des Infrastructures, de la non mise à disposition des documents et informations des projets à temps afin de produire une analyse avant les visites de terrain.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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