Actualités :: Journée nationales de vaccination contre la poliomyélite : près de 4 millions (...)

Les deux passages de la 12e édition des Journées nationales de vaccination (JNV) sont prévus du 15 au 18 novembre et du 16 au 19 décembre 2005 sur toute l’étendue du territoire burkinabè.

Mme Sorgho Miyiéba, attachée de santé, chef de service communication et mobilisation sociale de la direction de la prévention pour les vaccinations rassure quant à la disponibilité des moyens. L’éradication de la polio est donc entre les mains de la population. Elle invite les parents à ne pas cacher leurs enfants.

Sidwaya : Comment cette 12e édition des JNV a-t-elle été préparée ?

Mme Sorgho Miyiéba (SM) : A l’instar des 11 éditions passées, la présente se déroule sur tout le territoire. Il y a des comités d’organisation à tous les niveaux : central, régional, provincial et départemental. Ces comités sont chargés de l’organisation et de la coordination des opérations de vaccination sur toute l’étendue du territoire.

S : Les JNV continuent après 11 éditions, cela veut-il dire que la poliomyélite sévit toujours ?

SM : Nous ne dirons pas que la maladie sévit toujours, mais elle se fait de temps à autre ressentir. En 2002, 2003 et même 2004, nous avons découvert des cas au Burkina. La situation est similaire dans les pays qui nous entourent. Cela veut dire que malgré les efforts déployés chaque année, il existe toujours des enfants qui ne sont pas vaccinés. En principe, si tous les enfants étaient vaccinés, normalement, il ne devrait plus avoir de cas de polio.

Lorsque l’initiative des JNV a été prise en 1988, l’O.M.S. avait donné l’échéance de l’an 2000 pour éradiquer la polio. Mais malheureusement avec les situations de guerre et d’instabilité en Afrique, il est très difficile de toucher tous les enfants, ce qui fait que la maladie perdure. Même si un pays met tout en œuvre pour vacciner ses enfants, ses voisins peuvent jouer sur sa situation interne. Cette situation a amené l’OMS à repousser l’échéance de l’éradication de la polio. Il y a deux étapes, la première est celle de l’interruption de la transmission de la maladie. L’O.M.S. compte mettre fin à cette étape en fin 2005. Normalement avec cette campagne, on devrait arriver à l’interruption de la maladie.

La deuxième étape est celle de l’éradication de la maladie au plan mondial. L’OMS compte arriver à cela en 2008. Tous les pays devraient utiliser les moyens dont ils disposent pour qu’à cette date on ne parle plus de polio dans aucun pays.

S : Quelles sont les mesures que le Burkina peut prendre pour éradiquer la polio ?

Mme Sorgho Miyieba

SM : Quatre principales stratégies ont été préconisées par l’OMS pour arriver à l’éradication de la polio. Chaque pays doit impérativement mettre en œuvre ces stratégies. En prenant stratégie par stratégie, il y a d’abord, la vaccination de routine, c’est-à-dire celle qui se passe dans les formations sanitaires dès qu’un enfant naît et cela jusqu’à 9 ans. Le vaccin contre la polio est inclus dans la série de ces vaccins. Tant que cette couverture ne touche pas 85 à 90% des enfants, on ne peut pas parler d’éradication de la polio.

La deuxième stratégie consiste à faire des JNV. Les JNV sont organisées pour renforcer la vaccination de routine parce qu’on sait que tous les enfants ne sont pas vaccinés dans les formations sanitaires. Il s’agit de campagne de masse pour rassembler tous les enfants en une période record et les vacciner contre la maladie. La troisième stratégie qui est un peu méconnue de la population est celle de la surveillance.

En plus de la vaccination, nous faisons des sorties dans les communautés pour voir comment évolue la maladie et s’il y a des cas afin de réagir promptement. De septembre 2004 à nos jours, aucun cas de polio n’a été relevé. La quatrième stratégie consiste au rattisage. Dès qu’on découvre un cas de polio, on organise une mini-campagne de vaccination à l’intention de tous les enfants qui sont autour de la zone.

S : Ne faut-il pas être plus regardant à nos frontières en vaccinant les enfants venant de l’étranger ?

SM : Des mesures ont été prises pour cela. La première mesure est qu’il est conseillé que ces JNV soient synchronisées, c’est-à-dire en même temps que notre pays, le Niger, la Côte d’Ivoire, etc. vaccinent à la même période. Cela permettra de rattraper les gens qui bougent. La deuxième mesure est de faire des vaccinations transfrontalières à toutes les frontières, mettre en place des équipes mixtes afin qu’aucun enfant ne passe entre les mailles.

S : A combien évaluez-vous le nombre d’enfant qui doivent être vaccinés ?

SM : Cette vaccination concerne tous les enfants de 0 à 5 ans. Même si un enfant a déjà reçu des doses, s’il n’a pas 5 ans, il doit encore être vacciné. Le nombre de ces enfants est évalué à près de 3 815 000 à vacciner lors de ces deux passages. Le budget total de ces deux passages est évalué à près de 1 milliard 250 millions F CFA.

S : Ne croyez-vous pas que la stratégie du porte-à-porte peut comporter des défaillances ?

SM : Nous l’avons adopté parce que nous pensons qu’elle est la plus adéquate. Notre objectif est de toucher tous les enfants quel que soit là où ils sont. Si nous disons aux gens d’aller dans les formations sanitaires, il se peut qu’il y ait des enfants malades, des nouveau-nés difficiles à transporter, raison pour laquelle c’est à nous de les rejoindre chez eux.

Nous ne souhaitons pas que les parents cachent leurs enfants. Vous savez, l’éradication de la polio est un programme mondial, si les parents cachent leurs enfants, le Burkina sera en retard par rapport aux autres pays. Il faut avoir confiance, le vaccin n’est pas dangereux et je crois que le ministère de la Santé n’acceptera pas d’exposer plus de 3 millions d’enfants.

Sidwaya : A quand l’éradication de la polio au Burkina ?

SM : L’éradication de la polio est entre les mains des Burkinabè. Si nous acceptons de faire vacciner tous nos enfants, je dirai qu’en 2005, cela est possible. Même si nous n’arrivons pas à l’éradiquer en 2005, il faut mettre tous les moyens en œuvre pour être au rendez-vous de 2008. Je demande à la population de tout faire afin que tous les enfants reçoivent les doses à cette 12e édition. Vous savez, nous venons de voter le 13 novembre, et on nous a dit qu’il s’agit d’un devoir patriotique. Je dis que voter, c’est un devoir patriotique, vacciner son enfant, le protéger contre la polio sont aussi des devoirs patriotiques. Nous invitons donc tous les parents à faire vacciner leurs enfants lors de ces deux passages qui ont lieu du 15 au 18 novembre et du 16 au 19 décembre 2005.

Interview réalisée par Ali TRAORE

Sidwaya

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