La Coalition burkinabè contre le cancer (COBUCAN) a organisé une séance de sensibilisation sur la prévention du cancer du col de l’utérus. Ce sont les usagers et usagères du grand marché de Ouagadougou (Rood Woko) qui ont été sensibilisés sur cette maladie. Ladite séance a eu lieu ce mardi 16 novembre 2021.
L’Organisation mondiale de la santé a procédé au lancement d’une stratégie mondiale pour lutter contre le cancer du col de l’utérus le 17 novembre 2020. Concrètement, il s’agit de relever plusieurs défis pour chaque pays. Ainsi, 90% des filles devaient être vaccinées contre le HPV (papillomavirus humain) avant l’âge de 15 ans. 70% des femmes devraient dépistées à partir de 35 ans jusqu’à l’âge de 45 ans. Les 90% de celles atteintes par la maladie doivent aussi recevoir un traitement approprié.
- Les usagères ont reçu le message dans des langues nationales pour une communication efficace selon le COBUCAN
Le Burkina Faso a décidé de s’inscrire dans cette dynamique avec le concours de ses partenaires. La Coalition burkinabè contre le cancer (COBUCAN) en fait partie. Elle regroupe en son sein 16 faitières d’associations et d’ONG. La coalition a décidé de commémorer l’an 1 de la stratégie mondiale pour l’élimination du cancer du col de l’utérus. Elle a organisé ce 16 novembre 2021, une séance de sensibilisation au profit des usagers et usagères du grand marché de Ouagadougou (Rood Woko).
« Le choix de ce marché a été assez simple parce que, dans notre entendement, l’élimination des cancers passe par la communication. Nous avons insisté sur la bonne communication. C’est celle qui se fait dans la langue que les femmes comprennent. Et c’est celle qui se fait dans les lieux où se trouvent les femmes. Je crois qu’il n’y a pas un lieu qui réunit plus de femme que le marché Rood Woko » a justifié le Pr Nayi Zongo, chirurgien-cancérologue et membre de la coalition.
- Pr Nayi Zongo, chirurgien –cancérologue
Des spécialistes de la question ont expliqué ce qu’est la lésion précancéreuse, les facteurs de facilitation de la maladie et les méthodes de traitement. Les rapports sexuels précoces et ceux avec plusieurs partenaires peuvent favoriser les risques liés au cancer du col de l’utérus. La communication s’est faite dans des langues nationales comme le mouaga et le dioula.
Pratiquer le dépistage régulier
Dr Linda Traoré est médecin gynécologue. Elle a défini en termes médicaux le cancer du col de l’utérus. « C’est une maladie qui atteint la partie inférieure de l’utérus ; c’est-à-dire que la partie où il y a la grossesse, il y a un bout qui plonge dans le vagin. Parfois quand la femme fait sa toilette et quelle met le doigt, elle peut le toucher. Un virus peut se positionner. S’ils y a des infections et que la femme ne se fait pas dépister régulièrement, il peut avoir des lésions qui vont apparaitre. Ces lésions, au bout de 15 à 20 ans, peuvent se transformer pour devenir un cancer qui sera une maladie difficile à traiter. Ce que je préconise aux femmes, c’est de se faire dépister régulièrement.
- Pour le Dr Linda Traoré médecin gynécologue, il faut pratiquer le dépistage régulier pour neutraliser d’éventuels lésions
Depuis avril 2016, le gouvernement a décrété la gratuité du dépistage et de la prise en charge de ces lésions précancéreuses. Il ne faut pas avoir peur, ce n’est pas un cancer qu’on cherche, mais une lésion avant qu’elle ne se transforme en cancer. Le cancer du col de l’utérus, comme j’aime à le dire, est un cancer gentil parce qu’il n’apparait pas brusquement. Il commence par une lésion qui va mettre 15 à 20 ans avant de devenir un cancer. On peut donc l’éviter en se faisant vacciner et dépister tôt. C’est l’un des rares cancers qu’on peut éviter en respectant les consignes ».
- Madame Abibata Ouédraogo a salué la tenue de cette manifestation de sensibilisation
Madame Abibata Ouédraogo est l’une des bénéficiaires de cette communication. Elle a signifié sa reconnaissance à la COBUCAN. « J’ai fait le test qui indiquait que je n’avais aucun signe de la maladie. Mais quand j’ai appris qu’une communication sur la maladie allait se faire, j’ai décidé de venir. Je voudrais les remercier pour la pensée à notre endroit. Nous allons appliquer les conseils donnés », a-t-elle notifié.
Notons que le cancer du col de l’utérus et très l’une des causes de mortalité des femmes dans le monde. D’autres activités auront lieu pour marquer cette célébration. Le 17 novembre 2021, le COBUCAN organisera une table ronde avec les médias pour évoquer les aspects de la maladie. Une rencontre avec les associations membres pourrait également se faire en vue de susciter leur adhésion à la faîtière.
Samirah Bationo
Innocent Alloukoutoui (Stagiaire)
Lefaso.net
