Actualités :: Chefferie traditionnelle et politique : Nos têtes couronnées sont-elles (...)

Avant la Révolution d’Août, dans les quartiers et les villages fortement traditionnels, ils étaient craints et respectés par leurs sujets, le dernier mot leur revenant systématiquement. Sous la Révolution, ils subirent le diktat des hommes forts de l’heure, qui reléguèrent certains à des rangs moindres que ceux de leurs vassaux.

De nos jours et à la faveur de leur repositionnement, pour ne pas dire de la revalorisation de leur statut, il en est qui ont perdu leur dignité, se ravalant au rôle de décorateurs de cérémonies.

En un mot comme en plusieurs, certaines de nos têtes couronnées ont vendu leur âme pour quelques pauvres billets de banque. Tant et si bien qu’il n’est d’événement où on ne les aperçoit au premier plan, applaudissant à tout rompre même le plus petit intervenant. Le comble nous a été servi par l’une de ces éminences qui, campagne présidentielle faisant, a déserté son palais pour servir de "secrétaire" à la communication au président-candidat. Ah, quelle époque !

Mais l’on peut essayer de comprendre, et nous allons tenter de le faire en nous remémorant nos leçons d’histoire du primaire. Nous nous rappelons que quelque part, il est dit que l’empire du Mogho, fortement hiérarchisé, a à sa tête le Mogho-Naaba, chef suprême des Moosé. Dans la gestion de son territoire, le secondent quatre "dimdamba" (pluriel de dîma) que sont le "dima" de Boussouma, ceux de Tenkodogo, du Yatenga et du Gourma. Dans les règles, tout autre chef qui assiste à une manifestation patronnée par l’un de ces quatre ôte obligatoirement son bonnet.

Et là nous disons bien manifestation patronnée, car selon la coutume, "c’est celui qui a un problème qui rejoint le chef et non le contraire". Or que ne constatons-nous pas de nos jours, où, sur le même parterre, les bonnets rouges s’enchevêtrent avec les jaunes et nous en oublions, le "responsable des jeunes" du quartier arborant fièrement son couvre-chef à côté du chef du village tout entier ?

Evidemment, une telle attitude ne peut que déteindre négativement sur l’image de la chefferie traditionnelle. Et quand vient à s’y mêler la politique de "l’enfeuillement" coûte que coûte, vaille que vaille, on ne devrait pas s’étonner que des dépositaires de notre tradition en viennent à vénérer des fonctionnaires de l’Administration, comme sous la colonisation. Et il est vraiment temps, si nous ne voulons pas perdre notre identité, que chacun recadre les choses et joue pleinement sa partition. A défaut, qu’il ait le courage de ne pas s’engager.

Observateur Paalga

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