Il est temps de regarder plus près de soi quand il s’agit de lutter contre le "terrorisme", au moment où tous les yeux sont braqués sur la filière Ben Laden. Au Faso, il ne se passe pas un seul jour sans que les populations ne vivent le "terrorisme" qui s’appelle agression, vol, braquage, cambriolage. Salif est de ceux-là qui, par la sueur de son front a réussi à améliorer ses conditions de vie.
Il venait de réussir à un test d’agent commercial dans une société de la place. Salif entreprit de meubler sa maison comme le font la plupart des jeunes travailleurs de son âge. C’est ainsi qu’il acheta un appareil radio. Chaque soir à la descente du travail, celui-ci prenait le thé avec ses amis accompagné de la bonne musique. Mais parmi ses amis, certains mouraient de jalousie envers Salif dont Issaka. Celui-ci passait pratiquement toutes ses soirées devant le thé organisé par notre nouveau salarié qui n’hésitait pas à sortir l’argent de la poche pour faire plaisir à ses amis.
Avec la gentillesse de Salif, bon nombre de ses amis en profitaient pour lui demander quelques services qu’il résolvait à la hauteur de ses moyens. Issaka, lui venait chaque fois pour demander l’appareil pour animer chez lui. Salif le lui remettait à chaque fois.
Un beau matin, Issaka vint comme d’habitude chez Salif. Avant de partir à son service Salif demanda la raison de sa visite matinale. Issaka lui répondit que c’était tout simplement un bonjour. Salif suggéra de prendre l’appareil s’il le désirait. Celui-ci refusa. C’est ainsi que Salif ferma sa maison et prit la route de son service. Issaka avait préparé un coup ; s’assurant que Salif est bel et bien parti, avec l’aide de ses amis, il força la porte de la maison de Salif en pleine journée et s’empara de l’appareil.. Malheureusement, au moment de leur forfait une jeune fille les aperçut. Celle-ci reconnut Issaka parmi les cambrioleurs. De retour du service, Salif constata que sa porte est largement défoncée.
Pris de peur, il alerta ses voisins et ensemble ils constatèrent l’absence de l’appareil ainsi que d’autres objets de valeur. Lorsque ses amis apprirent ce qui s’était passé chez Salif, tout le monde se présenta chez lui pour exprimer son indignation de ce qui venait de se passer. Issaka était aussi présent ce jour-là. Malgré son air innocent, il cachait en lui les sentiments d’un homme inquiet.
La fillette qui avait observé Issaka lors de son braquage était absente. A son retour elle raconta à sa mère qu’après le départ de Salif, Issaka était revenu avec ses amis et qu’ils sont repartis avec l’appareil. Sa mère expliqua à son tour la situation à Salif et ensemble ils firent irruption chez Issaka. Malheureusement ils ne trouvèrent rien. Interrogé sur leur venue chez Salif Issaka nie les faits et ajoute n’être plus revenu chez Salif après son départ. N’eut été l’intervention d’un vieux sage, les amis de Salif voulaient en finir avec Issaka parce qu’il les a trahis.
Le vieux lui fit savoir que s’il ne disait pas la vérité il serait dans l’obligation de le laisser avec ses amis. C’est à l’issue de cela qu’il avoua son acte en dénonçant en même temps ses complices. Depuis cet événement Salif décida de stopper les séances de thé chaque soir chez lui car comme on le dit souvent "trop bon, trop con".
Kibsa Karim
L’Hebdo
