Actualités :: Journée mondiale des enseignants : SNEA-B et SNESS, main dans la (...)

"Comment un enseignant formé en six mois peut-il être en
mesure d’encadrer efficacement une classe de cent élèves ," Le
Syndicat national des enseignants africains du Burkina
(SNEA-B) et le Syndicat national des enseignants du secondaire
et du supérieur (SNESS) estiment qu’il y a problème dans la
"maison Education".Ils Interpellent les différents acteurs afin
qu’ils y mettent "de l’ordre et de la discipline".

Sous l’égide de l’ Internationale de l’éducation ( IE ) et de
l’UNESCO, et ce, depuis 1994, nos deux organisations
commémorent cette année encore la Journée mondiale des
enseignants ( JME ) . Le thème retenu pour l’édition 2005 à
savoir « Des enseignants de qualité pour une éducation de
qualité : de la formation pour des enseignants plus forts ! » est
particulièrement opportun dans le contexte burkinabè où la
formation des enseignants ne semble pas préoccuper
véritablement nos autorités.

Au primaire, la mise en œuvre du Plan décennal de
développement de l’Education de base ( PDDEB ) vient fragiliser
le système éducatif dans sa structuration et son
fonctionnement ; en ce sens qu’il ne tient nullement compte des
autres ordres d’enseignement que sont le secondaire et le
supérieur. A titre d’exemple, sur 80 000 élèves reçus au CEP
session 2005, seulement 26 000 ont accès à la classe de 6ème
dans les établissements secondaires publics ; soit 32,50 % de
ces nouveaux diplômés.

La grande majorité, les 67,50 %
devront revenir surcharger les classes de CM2, ou se diriger
vers les établissements privés en raison des capacités
d’accueil limitées des établissements secondaires publics.
Cinq ans après la mise en œuvre de ce plan, force est de
constater que les problèmes demeurent .
Par ailleurs, depuis trois ans , des instructions fermes du
ministère de l’Enseignement de base et de l’alphabétisation (
MEBA ) exigent que l’on recrute tout enfant d’âge scolaire qui se
présenterait à l’école ; ce qui justifie la pléthore des effectifs.

C’est ainsi que les classes comptent de nos jours 170 à 200
élèves sous la gestion d’un seul maître. Cette situation a fini de
convaincre même les plus sceptiques que la quantité ( 70 % de
taux de scolarisation ) est l’objectif réel des initiateurs du
PDDEB.

Non contents de surcharger les classes, nos dirigeants
ont réduit le temps de formation des enseignants dans les
Ecoles nationales des enseignants du primaire ( ENEP ) de 24
à 6 mois. Comment un enseignant formé en 6 mois peut-il être
en mesure d’encadrer efficacement une classe de 100 élèves ?

"Effectif pléthorique, manque crucial d’enseignants ..."

Pourtant nul n’ignore l’importance de la formation des
enseignants dans l’amélioration de la qualité de l’éducation.

L’étude commanditée par le SNEA-B, menée par un consultant
indépendant, établit clairement le lien entre la qualité de
l’éducation et la qualification des enseignants. Les enseignants
ont besoin d’être formés sur des sujets académiques, les
sciences de l’éducation, les méthodologies et la pédagogie .

Ils
doivent être formés aux tâches que l’on attend d’eux aujourd’hui
telles que travailler en équipe, avoir des contacts avec les
parents d’élèves et les organisations locales, participer à
l’organisation et au fonctionnement des établissements
d’éducation. Ils ont besoin d’être formés en TIC (technologies
de l’information et de la communication, NDLR) pour s’adapter
aux nouvelles réalités et exigences du monde actuel. En
somme, aucun enseignant ne devrait être privé d’une formation
de qualité.

Au secondaire, la situation n’est guère meilleure. En effet, au
problème récurrent des effectifs pléthoriques ( 100 élèves en
moyenne par classe ) s’ajoute le manque crucial d’enseignants,
de laboratoires, de bibliothèques, de salles de cours, de
bureaux pour les encadreurs pédagogiques et le personnel
administratif, de matériel pédagogique et de formation pour les
enseignants.

A ce sujet, point n’est besoin de rappeler que de
nombreux professeurs recrutés et envoyés sur le terrain sans
formation pédagogique initiale, passent plusieurs années sans
bénéficier d’une visite de classe, encore moins d’une session
de remise à niveau.

Pouvait-il en être autrement quand les
encadreurs pédagogiques chargés de la formation initiale et
continue des professeurs sont dépourvus de moyens matériels
et logistiques pour effectuer leur travail ? Cette situation a de
fâcheuses conséquences sur la qualité de l’éducation .

"Que les parents s’impliquent !"

Dans le souci de contribuer à la formation continue des
enseignant(e)s du secondaire que le SNESS a organisé du 18
au 22 juillet 2005, en partenariat avec la Fédération Canadienne
des Enseignantes et Enseignants ( FCE ), une session de
formation afin de renforcer les acquis professionnels et
pédagogiques de ses militant(e)s. Ainsi, plus d’une centaine
d’enseignants ont-ils été formés en pédagogie générale et en
didactique.

Au supérieur, le travail des enseignants est rendu fastidieux du
fait des effectifs hyper pléthoriques ( entre 600 et 1000 étudiants
dans des amphis prévus pour en accueillir 400 ), de
l’insuffisance de moyens matériels, logistiques et financiers, de
la rareté des voyages d’études et la modicité des primes de
recherches. En dépit de la mise en œuvre des textes de la
refondation, nous constatons que les problèmes perdurent
dans nos universités.

C’est face à un tableau aussi sombre de notre système éducatif
que le SNEA-B et le SNESS voudraient interpeller les autorités,
sur la nécessité de trouver des solutions idoines aux maux qui
minent notre école, et d’accorder un accent particulier à la
formation initiale et continue des enseignants ; condition d’une
éducation de qualité assurée par des enseignants plus forts !

Aussi, nos deux organisations lancent-elles un appel aux
parents d’élèves pour leur implication dans la promotion de
l’éducation. Nous invitons tous les enseignants à militer dans
les organisations syndicales, cadre idéal pour la défense de
leurs intérêts matériels et moraux légitimes.

Camarades militantes et militants,
Chers collègues,

Les Bureaux Nationaux vous invitent à commémorer le 5
octobre, Journée mondiale des enseignants, à travers des
activités diverses.

Bonne rentrée scolaire à toutes et à tous !
Vive la Journée mondiale des enseignants !
Vive le SNEA-B !
Vive le SNESS !
Tous unis et mobilisés, la lutte continue !

Pour le SNEA B
Le Secrétaire général national
Jean KAFANDO

Pour le SNESS
Le Secrétaire général national

Evariste GUIBRE

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