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Mutilations génitales au Burkina : Encore des efforts à fournir !

jeudi 10 mai 2018.

 

Au Burkina Faso, la lutte contre les Mutilations génitales féminines (MGF) est loin d’être gagnée. Même si l’on assiste à une baisse du taux de prévalence de l’excision et que les résultats engrangés depuis plusieurs années de lutte sont encourageants, beaucoup reste encore à faire pour atteindre le stade de zéro MGF au Burkina.

C’est au prix de multiples efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires que le Burkina est aujourd’hui considéré comme l’un des pays leaders de la sous-région dans la lutte contre les Mutilations génitales féminines (MGF). Les chiffres permettent d’illustrer les résultats de ces efforts. En effet, selon l’Enquête multisectorielle continue (EMC) menée en 2015, le taux de prévalence national est en baisse. Il est passé de 75,8 % en 2010 à 67,6% en 2015 chez les femmes de 15 à 49 ans. Cette baisse est également observée chez les jeunes filles de la tranche de 0 à 14 ans, où ce taux est passé de 13,3 % en 2010 à 11,3 % en 2015.
Ces chiffres cachent cependant des disparités selon qu’on considère la région ou le niveau d’instruction. Ainsi donc, les proportions les plus élevées de femmes excisées sont relevées dans les régions du Centre-Est (90%), du Nord (88%), du Plateau central (88%) et du Centre-Nord (87%).
De plus, face à la répression et au risque d’emprisonnement, les parents ont abaissé l’âge d’excision des filles. Ainsi, ce sont désormais des bébés d’à peine quelques semaines qui subissent ces mutilations. Certains n’hésitent pas à aller faire exciser leurs filles dans les pays voisins où la répression est moins forte.

Vaincre les MGF, une lutte de longue haleine
Depuis plusieurs décennies, la lutte contre l’excision constitue une priorité pour le gouvernement burkinabè. La création d’une structure nationale de lutte contre la pratique de l’excision, le SP/CNLPE, l’adoption de la loi N°043/96/ADP du 13 novembre 1996 réprimant les MGF, la mise en place d’un numéro vert, le 80 00 11 12, que les populations peuvent appeler pour faire des dénonciations anonymes de cas d’excision ou toute intention d’excision, sont entre autres les actions qui ont permis de récolter un tant soit peu des résultats encourageants dans la lutte contre les MGF. A cela, il faut ajouter les multiples campagnes de sensibilisation qui se poursuivent toujours aussi bien dans les villages que dans les villes, en vue de faire reculer cette pratique.
Mais pour atteindre des résultats encore plus significatifs, le Burkina Faso a adopté, en 2017, le Plan stratégique national pour l’élimination des mutilations génitales féminines et son plan d’action triennal 2016-2018. Avec l’adoption de ce plan, le gouvernement espère, en cinq ans, réduire d’au-moins 50% la prévalence des MGF chez les moins de 15 ans et améliorer la qualité de vie des femmes et des filles victimes de complications et de séquelles de l’excision.
Vivement donc que ce plan puisse permettre d’atteindre les résultats escomptés et de venir à bout de cette pratique dégradante et dangereuse pour la santé des femmes et des filles.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 10 mai 2018 à 21:19, par IMAM En réponse à : Mutilations génitales au Burkina : Encore des efforts à fournir !

    Pour nous les vrais musulmans l’excision est halal car elle n’a pas été interdite ni par Allah ni par le prophète par conséquent tout musulman qui suivrait la volonté des mécréants pour condamner cette pratique doit etre considéré comme un mécréant et un ennemi d’Allah

    • Le 11 mai 2018 à 05:55, par Ouedraogo En réponse à : Mutilations génitales au Burkina : Encore des efforts à fournir !

      L’excision n’est pas halal, car le Coran ne dit pas qu’on doit le faire. Si elle n’a pas été explicetement interdite par le coran, elle n’a été non plus cautionnée. Connaissant bien les problèmes que l’excision cause, c’est vraiment insensé de retourné le Coran pour dire ce que le Coran n’a pas dit. Soit vous n’êtes pas un vrai musulman soit vous êtes un mauvais musulman. Parlez pour vous et non pour tous les musulmans.

      • Le 11 mai 2018 à 11:08, par IMAM En réponse à : Mutilations génitales au Burkina : Encore des efforts à fournir !

        Je ne parle pas au nom d’aucun musulman et encore moins les faux musulmans comme vous qui refusent d’accepter l’islam tel qu’il est Moi parle au nom de L’ISLAM AUTHENTIQUE et je persiste et signe que selon l’islam tout ce que le coran ou la sunna n’a pas interdit est HALAL si ALLAH vous l’interdire il nous aurait dit dans son coran car il OMNISCIENT et prophète lui-meme a vu une femme exciser mais il ne lui a pas interdit d’ailleurs il lui a conseillé comment il fallait pour que la chose reste bonne pour les maris

    • Le 11 mai 2018 à 08:24, par Elda En réponse à : Mutilations génitales au Burkina : Encore des efforts à fournir !

      Le prophete n.a pas non plus encouragé cette pratique. En plus aucune des filles du prophete n.a subi cette pratique. Cela dit long.

    • Le 13 mai 2018 à 06:35, par Phil En réponse à : Mutilations génitales au Burkina : Encore des efforts à fournir !

      Je ne suis pas musulman, mais je sais comme beaucoup que le Prophète n’avait pas fait exciser ses filles. Vouloir donc prétendre que la pratique de l’excision est halal revient à accuser le Prophète
      Utiliser l’argument disant que si cela n’a pas été interdit dans le Coran, donc il faut le faire est vraiment nul. Il y a plein de chose que l’on ne fait pas bien que cela n’est été interdit ni dans le Coran ni dans la Bible (pour les chrétiens). Somme nous des mécréants pour autant ? Je ne le pense pas

  • Le 10 mai 2018 à 21:31, par Yiriba En réponse à : Mutilations génitales au Burkina : Encore des efforts à fournir !

    Voici un projet que le ministère chargé de la condition féminine doit se poser comme un défit. Se fixer un taux de réussite ou de résultat dans ce domaine (réduction de 50%, 30% 10% dans 2-3 ans). Prendre les moyens avec les fonctionnaires pour obtenir ce résultat en connaissance des barrières actuelles connues. Ceci est faisable avec des gens de terrain motivés par une réussite. Une réussite du Burkina dans ce domaine propulsera le ministère, le gouvernement et les cadres exécutifs dans une reconnaissance internationale devant ce crime des traditions africaines que personne ne peut résoudre que les Africains eux-mêmes. L’OMS ouvrira ces portes aux leaders de cette réussite. Trop compliqué que de voter de nouvelles lois répressives ? C’est vrai.

  • Le 11 mai 2018 à 10:52, par AMKOULEL En réponse à : Mutilations génitales au Burkina : Encore des efforts à fournir !

    Quand on ignore sa propre culture ancestrale alors on se retrouve à être le fossoyeur de sa propre civilisation. Pauvre de nous africain !
    L’excision et la circoncision sont 2 pratiques exclusivement AFRICAINES.Tous les peuples du monde (sémites et autre) l’ont emprunté en Afrique lors de leur séjour en terre d’AFRIQUE. Mais comme les sémites ont une divinité masculine et foncièrement patriarcale, "Dieu le père", "Thor", "Hercule" ... alors, c’est pourquoi, la circoncision est toujours gardée. L’une de ces pratique ne va pas sans l’autre. Ces pratiques sont d’essence spirituelle de part leur explication. Dans la spiritualité Africaine, le CRÉATEUR, étant énergie pure est androgyne, c’est à dire, à la fois mâle et femelle. L’Homme (homme et femme) étant une parcelle du CRÉATEUR est aussi, à la base, androgyne. Ce qui veut dire que chaque homme porte une part de féminité et chaque femme une part de masculinité.
    Mais pour que l’homme puisse procréer il faut s’accoupler, s’unir avec l’autre parcelle divine pour ne former qu’un, alors il faut fixer chaque parcelle divine (homme et femme) dans sa propre identité. Et pour ce faire, nos ancêtres ont mis au point ces pratiques depuis des millénaires : enlever la part de masculinité chez la femme et la part de féminité chez l’homme, afin que ces 2 êtres bien ancrés dans leur identité dominante s’unissent pour ne former qu’un être parfait capable de créer à son tour. L’excision n’a JAMAIS été instituée pour diminuer la femme, ni contrôler sa libido, ni la soumettre à qui que ce soit.
    Au Kenya, en Afrique de l’Est, des intellectuelles, se lèvent pour le rétablissement de l’excision sous format clinique, bien encadrée par la médecine. Chers Africains, peuple Noir, revenons à nos pratiques, à notre civilisation mille fois millénaires faite de gloire et qui a guidé l’Humanité des millénaires durant pour notre salut et pour le repos éternel de nos vaillants ancêtres.

    • Le 11 mai 2018 à 13:39, par Elda En réponse à : Mutilations génitales au Burkina : Encore des efforts à fournir !

      La circoncision et l.excision ne sont pas les memes pratiques. Alors que le 1er consiste a Couper la membrane au dessus du prepuce, la deuxieme procede par coupure d.un organe. Si on devrait proceder de la meme facon, chez l.homme, on couperait le Penis. Cela jouera evidemment negativement sur le fonctionnement de l.organe reproducteur. C.est ce que vit la femme excisee. De grace epargnons les filles de pratiques inutiles, dangereuses et pouvant compremettre leur vie

    • Le 11 mai 2018 à 16:21, par Droitaubut En réponse à : Mutilations génitales au Burkina : Encore des efforts à fournir !

      Amkoulel ! tu m’étonne vraiment, aller même théoriser en faveur de l’excision ?? Franchement faut revoir ta copie !

    • Le 13 mai 2018 à 06:28, par Phil En réponse à : Mutilations génitales au Burkina : Encore des efforts à fournir !

      Vraiment désolant comme argumentation. Vouloir recommander l’excision sous prétexte que cela est dans nos traditions africaines et qui plus est, comparer cette pratique nuisible à la santé à la circoncision est vraiment d’un niveau très bas.
      je ne prendrait pas mon temps à disserter sur les multiples inconvénients de cette pratique, parce qu’avec les pseudo intellectuels c’est inutile. Sinon tous savent qu’elles en sont les conséquences sur le plan de la santé des femmes et vouloir faire pratiquer cela par des professionnels de santé est aberrant car cela va à l’encontre du serment que chacun de ses professionnels a prêté.