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Assèchement du barrage de Loumbila : L’Agence de l’eau du Nakanbé appelle au secours

LEFASO.NET | Par Ibrahima TRAORE
lundi 23 avril 2018.

 

L’Agence de l’eau du Nakanbé a organisé, le jeudi 12 avril 2018 à Ziniaré, un atelier bilan sur la mise en œuvre des recommandations de la feuille de route de la gestion durable du barrage de Loumbila élaborée en mai 2012.

L’atelier a débuté par une visite de terrain du barrage de Loumbila afin de constater l’état critique dans lequel il se trouve. Ainsi, les corps constitués de la région du Plateau central et les différents usagers du barrage de Loumbila avec à leur tête madame le Gouverneur du Plateau central, Nana Fatoumata Benon/Yatassaye ont pris d’assaut dans la matinée du jeudi 12 avril 2018, les rives du barrage de Loumbila. Ils ont pu constater l’état d’assèchement et de dégradation de cette retenue d’eau. Le constat est amer.

« Le barrage de Loumbila est le condensé de tous les problèmes de gestion des plans d’eau de notre espace de compétence » a résumé le Directeur général de l’Agence de l’eau du Nakanbé, Ghislain Anselme Kaboré après la visite de terrain. Madame le Gouverneur ne s’en revient pas. La visite, a-t-elle souligné, « nous a permis de constater que le barrage subit de fortes pressions anthropiques. Il s’agit entre autres de l’occupation des berges et de la cuvette par les maraîchers, l’usage incontrôlé de produits chimiques entrainant une pollution progressive de la retenue d’eau et une disparition du potentiel halieutique, la spéculation foncière autour de la retenue et dans la cuvette du barrage, le prélèvement clandestin de l’eau pour les travaux de génie civil, des activités agricoles et d’élevages ».

L’ensemble de ces activités dans et autour du barrage, confie Ghislain Anselme Kaboré, est très dangereux pour la survie du barrage. « La conséquence immédiate est l’envasement qui occasionne la diminution de la capacité de stockage du barrage qui peut aboutir à une disparition totale du barrage » a-t-il expliqué. Les maraichers eux disent être conscients que leurs activités ont des conséquences néfastes certaines sur le barrage mais s’arc-boutent à dire n’avoir pas d’autres solutions pour la quête de leur pitance.

41% des 29 recommandations réalisées.

A l’issue de la visite de terrain, tous sont unanimes. Il faut agir nécessairement pour sauver le barrage de Loumbila. C’est ainsi qu’ils sont repartis sur Ziniaré pour, dans le cadre d’un atelier, dresser le bilan de la mise en œuvre des recommandations de la feuille de route pour la gestion durable du barrage de Loumbila élaborée en 2012. Après six ans de mise en œuvre, le bilan de mi-parcours fait ressortir que 41/% des 29 recommandations ont été réalisés. En vue de la poursuite de la mise en œuvre, les participants ont actualisé la feuille de route. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Ibrahima TRAORE
Lefaso.net.



Vos commentaires

  • Le 23 avril 2018 à 16:40, par changeons En réponse à : Assèchement du barrage de Loumbila : L’Agence de l’eau du Nakanbé appelle au secours

    Félicitations aux autorités de la région du plateau central d’avoir évalué le taux de réalisations des différentes recommandations pour permettre au barrage de Loumbila de survivre à la pression anthropique. Beaucoup de dispositifs pour préserver ce barrage (et les autres aussi) sont là, mais Malgré cela, le barrage de Loumbila connaît un ensablement et une pollution avancés du fait de l’action anthropique. En effet, créé en 1947 pour alimenter en eau potable la capitale, puis restauré en 1970, le barrage de Loumbila a une capacité d’environ 42 millions de m³ et une profondeur moyenne de 2,15 m. De nos jours, la pratique de l’agriculture (maraichage) sur les berges et même dans le lit de la retenue d’eau, décape les surfaces des sols qui ne sont plus compactes parce qu’ayant été remuées. Les matériaux décapés et composés dans leurs grandes majorité d’éléments meubles, de gravillons, de galets, etc., sont charriées par les eaux de ruissellement et se déposent gravitairement au fond de la retenue, entrainant ainsi son ensablement. La norme des 100 m des berges n’est pas respectée, et comment comprendre que l’on attribue des sites d’exploitations à des gens à quelques mètres de la retenue !!. certains ont même des titres foncier et on imagine aisément que cela rentre dans la sphère des récompenses politiques décidées depuis les bureaux occupés par des "hâbleurs" qui sacrifient l’intérêt général au profit de leur seuls intérêts. Vivement que le cri de cœur des autorités de la région soit entendue par des citoyens de bonne volonté et des bailleurs de fonds pour aider à faire sécher les larmes de ce barrage de Loumbila très précieux.

  • Le 23 avril 2018 à 17:37, par soyons sérieux ! En réponse à : Assèchement du barrage de Loumbila : L’Agence de l’eau du Nakanbé appelle au secours

    "Après six ans de mise en œuvre, le bilan de mi-parcours fait ressortir que 41% des 29 recommandations ont été réalisés". Je ne sais à quoi rime ce bilan car les 2 principales ne sont pas appliquées :
    - non respect de la protection des berges d’une distance minimale de 100 mètres en conformité avec le code de l’environnement,
    - l’usage incontrôlé de produits chimiques prohibés et toxiques entrainant une pollution excessive de l’eau et une disparition du potentiel halieutique...
    Voilà, la messe est dite ! on parle de développement durable et on fait exactement l’inverse ! Il va falloir se réveiller sérieusement dans ce pays si on ne veut pas compromettre l’avenir de nos enfants et petits enfants.