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Dialogue direct entre le chef de l’Etat et les femmes : Un vent nouveau pour le ministère en charge de la femme

vendredi 9 mars 2018.

 

A l’instar d’autres pays, le Burkina Faso a commémoré hier, la 161e Journée internationale de la femme. En lieu et place de la parade, les représentantes des organisations féminines venues des treize régions du pays ont eu droit à un échange direct avec le président du Faso. Au cours de la rencontre, elles ont exposé de vive voix leurs préoccupations. Cette activité, faut-t-il le rappelé a été couplée avec la 5e édition du forum national des femmes à Ouagadougou. A l’occasion, Sika Kaboré a été distinguée à travers la médaille de l’Ordre national.

Le thème de la Journée internationale de la femme s’articule autour de la « Participation de la femme à la gouvernance : Etats des lieux, défis et perspectives. Lors de la commémoration de ce rendez-vous inédit, les femmes venues des 13 régions du pays ont eu un « face à face » avec le chef de l’Etat. Et ce, en présence des membres du gouvernement. Dans un dialogue qui s’est voulu « franc, sincère et direct », les participantes lui ont exposé leurs priorités. La question de la santé a été en tête de liste. Sur ce point, elles demandent le renforcement de l’équipement des maternités au niveau des CMA et la dotation de celles-ci en ambulance, appareils de radiographie et échographie, table d’accouchement. Elles ont aussi insisté sur la prise en charge des fistules obstétricales au profit des femmes et des jeunes filles (…). La mise en place d’un fonds de garantie à des conditions allégées, la création de petites unités de petites unités de transformation des produits maraichers à base d’énergie solaire, d’une unité d’appui à la formation des entreprises, sont au titre du secteur de la promotion de l’entrepreneuriat féminin les doléances qu’elles ont formulé.

Aussi, elles ont souligné leur volonté d’avoir des parcelles au niveau des plaines aménagées ainsi que le renforcement des capacités des femmes exerçant dans la collecte, la transformation et la conservation des produits forestiers non ligneux. Par la voix du ministre en charge de la femme, Marie Laure Laurence Ilboudo/Marshall, les femmes du Burkina recommandent la construction/réfection et équipement des maisons de la femme et les centres de promotion féminine ; l’instauration du quota genre de 30% au niveau législatif et administratif et veiller à son application effective. A ceux-ci s’ajoutent la construction et l’équipement des structures d’encadrement de la petite enfance au sein des établissements et services. L’objectif étant de permettre aux femmes de travailler ou d’étudier de façon sereine. De même, elles ont demandé au chef de l’Etat de vulgariser les technologies solaires et former les filles à leur utilisation.

Les femmes du Burkina sollicitent également le renforcement de l’alphabétisation avec des mesures d’accompagnement nécessaires ; la construction et l’équipement des structures d’accueil pour jeunes filles en difficultés etc.

Prenant la parole, le président Roch Kaboré a souhaité une bonne fête de 8 mars à toutes les femmes du monde entier en général et du Burkina Faso en particulier et donné des réponses aux préoccupations de ses « sœurs, femmes et mamans ». Il s’est engagé à restructurer le financement des microcrédits de sorte à ce qu’il puisse faire les petits crédits et financé les femmes qui font de l’entreprise et qui travaillent dans le domaine économique. L’innovation majeure qu’il a annoncée en ce jour spécial de 8 mars est le rattachement du Fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes au ministère en charge de la femme. Cette décision salvatrice, lui a valu un tonnerre d’applaudissement.

Sur la question des terres, le chef de l’Etat a également pris une résolution forte. Désormais 25 à 30% des plaines aménagées par des femmes leur seront octroyées. A l’en croire, cet engagement est plus que respecté à ce jour. « Il en sera de même pour Samandeni », a-t-il promis. En ce qui concerne la réfection et la construction des maisons de la femme, il a réaffirmé son engagement à soutenir le ministère en charge de la femme. Parti du constat que le montant alloué aux technologies est insignifiant (150 millions de F CFA), le président Kaboré a donné des directives pour que des fonds plus conséquents (plus de 2 milliards ou 3 milliards de F CFA) soient injectés dans ce secteur pour la période 2018-2020. S’agissant de la construction des forages, il a été on ne peut plus claire : « Tous les villages ne peuvent pas avoir des forages. Mais des efforts ont été consentis dans ce sens ». En effet, entre 2016-2017, les données indiquent un total d’environ 3500 forages qui ont été construits en faveur des populations. Dans le souci d’harmoniser les contraintes en terme de déplacement et d’accès à l’eau potable, le président du Faso a insisté sur la nécessité d’avoir une vision géo-spatiale de positionnement des forages.

Dans le domaine de la santé, il a confié que des travaux sont en cours pour relever le plateau technique aussi bien des CHR que des CMA. « Les contrats ont été passés et déjà les livraisons ont commencé. Le CHR de Kaya, Koudougou, CHU de Ouahigouya ont déjà reçu une série d’équipements. Au niveau des centres avec antenne chirurgicale, environ 52 ont déjà reçu des équipements. D’ici juin, l’ensemble des formations sanitaires de ces contrats recevront leurs équipements », a renchéri le ministre de la santé, Nicolas Méda. Poursuivant, le président Roch Kaboré a réitéré son engagement à doter toutes les communes du pays en ambulance.

Du côté du ministère en charge de la femme, il a décidé de relever le budget mais de façon « substantielle » pour lui permettre de jouer pleinement son rôle. En sus, il estime que le quota genre mérite d’être révisé dans le fonds. Au moins 30% de femmes dans le gouvernement au prochain remaniement. Telle est son ambition. Séance tenante, il a encouragé les femmes à plus de persévérance. Car, dit-il, « on ne pas simplement penser que les problèmes de la femme seront résolus uniquement par des questions de matériels. Il faut une prise de conscience (…) ».

Avant le début du cérémonial, 13 présidents des délégations consulaires régionales ont officiellement pris fonction. Passé cette phase, 25 personnes qui se sont positivement illustrées ont été distinguées. Les titres honorifiques sont à l’ordre de trois : Officier de l’ordre national, officier du mérite de la santé t de l’action sociale avec agrafe action sociale et chevalier de l’ordre du mérite de la santé t de l’action sociale avec agrafe action sociale.

Pour le ministre Marie Laurence Ilboudo/Marshall le choix des présidents n’est pas anodin : « Aujourd’hui, nous avons remarqué qu’après des manifestations de ce genre, les femmes repartent chez elles. Elles sont perdues. Elles veillent beaucoup de choses et mon ministère est interpellé. Il était bon pour nous de demander de l’aide. Et c’est la chambre de commerce que nous avons choisi. Car, ils ont les circuits, les ressources financières pour accompagner mais aussi des conseils et expériences ». Par ailleurs, elle a salué la décision du chef de l’état en faveur de son ministère et indiqué qu’un défi reste à relever : Absorber le budget.

En rappel, une minute de silence a été observée en hommage des militaires tombés suite à l’attaque du 2 mars dernier.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 9 mars 2018 à 04:31, par Le Boss En réponse à : Dialogue direct entre le chef de l’Etat et les femmes : Un vent nouveau pour le ministre en charge de la femme

    J’ai suivi cette rencontre à la télé et encore une fois, notre ministre des finance montre qu’elle est soucieuse de la répartition équitable des fonds entre les différents départements ministériels. En effet, elle répond au président qu’il ne faut pas forcément augmenter le budget du ministère de la femme mais ouvrir un fichier synthèse qui mettra ensemble tout ce qui est fait pour l’amélioration des conditions de vie de la femme. Et c’est assez clair c’est seulement là où on verra si le ministère de la femme est le plus démuni du gouvernement. Aujourd’hui tous les ministères travaillent à améliorer les conditions de vie de la femme. Même le ministère des infrastructure prévoit dans ses marchés publics, la réalisation d’écoles, de forages et souvent de retenues d’eau pouvant permettre aux femmes de faire de la maraîcher culture. Bref, il n’y a pas de développement sans la femme et heureusement que notre argent est d’ailleurs entre les mains de femmes pétries de talents et qui, s’il faut le souligner, montrent à souhait que non seulement elles sont capables mais aussi qu’elles agissent à mériter la confiance qu’on place en elles. Rock aura eu confiance à des dames de qualité. Nos sous sont entre de bonnes mains.

  • Le 9 mars 2018 à 06:52, par Moïse En réponse à : Dialogue direct entre le chef de l’Etat et les femmes : Un vent nouveau pour le ministre en charge de la femme

    "Au moins 30% de femmes dans le gouvernement au prochain remaniement." Voilà une promesse qui a dû réjouir les femmes ! Reste à savoir quand aura lieu ce remaniement. À moins qu’il ait lieu en 2018, les femmes qui seront nommées ministres en 2019 n’auront pas le temps de faire leurs preuves avant la fin du mandat du PF prévu pour 2020. Reste une hypothèse plausible à savoir qu’il s’agit du remaniement qui interviendra à la réélection de RMCK. Dans ce cas, les femmes savent ce qui leur reste à faire : se mobiliser pour assurer à RMCK un second mandat pour espérer rentrer dans le gouvernement à hauteur de 30% !

  • Le 9 mars 2018 à 08:11, par lagitateur En réponse à : Dialogue direct entre le chef de l’Etat et les femmes : Un vent nouveau pour le ministre en charge de la femme

    De quel défi parlez-vous Madame la Ministre ? Les femmes ne demandent que les financements et cela se crie dans toutes les régions. Si vous faites travailler les gens, je suis sûr que vous demanderez une rallonge budgétaire. Ne faites pas comme mon kôrô J.M. Coulibaly qui économisait sur l’avenir de nos enfants. Je vous souhaite beaucoup de courage.

  • Le 9 mars 2018 à 08:30, par HUG En réponse à : Dialogue direct entre le chef de l’Etat et les femmes : Un vent nouveau pour le ministre en charge de la femme

    Ah mon pays. il faut une rencontre avec le chef de l’Etat pour connaitre les problèmes des femmes et le résoudre ; ON CONNAISSAIT DÉJÀ LES PROBLÈMES DES FEMMES ET COMMENT FAIRE POUR LES RÉSOUDRE mais On fait venir les femmes dans tous les recoins du Burkina Faso et l’argent du pauvre contribuable sera dilapidé encore. Est ce que les gouverneurs ne pouvaient pas remplacer le chef d’Etat dans ce cas pareil. Mais c’est normal car on ne fait du nouveau avec des anciens.

  • Le 9 mars 2018 à 08:59, par Baowendsom Édouard En réponse à : Dialogue direct entre le chef de l’Etat et les femmes : Un vent nouveau pour le ministre en charge de la femme

    La question des maisons de femmes m’inquiète toujours si on analyse le taux d’utilisation de ces bâtiments construit à coup de millions. Souvent ouvertes deux à trois fois dans l’année. Appuyer les Mairies enfin qu’elles puissent construire des salles de conférences ou toutes les fois que les femmes auront besoin de se retrouver puissent le faire. Les jeunes veulent leur maison, les femmes et les maisons du 11 decembre. Nous immobilisons de l’argent pour un résultat mitigé.

  • Le 9 mars 2018 à 09:22, par Action sociale En réponse à : Dialogue direct entre le chef de l’Etat et les femmes : Un vent nouveau pour le ministère en charge de la femme

    SEM le Président, SEM la Ministre de la Femme, Merci pour votre engagement mais tant que le Ministère de la Femme aura des Directrices Régionales qui sont des Professeurs Certifiés, je doute fort bien que votre objectif soit atteint. Envoyez vos ITS dans les structures du MFSNF de la région du nord vous constaterez que la performance de ces structures n’est pas bonne contrairement aux rapports qui vous parviennent. Surtout, insistez pour que vos ITS échangent avec les agents et non se contentez des rapports.

  • Le 9 mars 2018 à 09:36, par Kabarébé En réponse à : Dialogue direct entre le chef de l’Etat et les femmes : Un vent nouveau pour le ministère en charge de la femme

    J’ai bien apprécié cette cérémonie qui apparemment fut un succès. Permettre aux ministre de faire le point de leurs actions en faveur de la femme était aussi une très belle initiative du PF.
    Respect à madame le Ministre !!! Il appartient aux femmes de mettre un comité de suivi de toutes ces promesses. Sinon on se retrouvera le 8 Mars prochain avec les mêmes promesses qui d’ailleurs ont existé depuis 1992.
    Mais j’ai aussi remarqué que les 13 femmes représentantes des régions étaient toutes de fortes corpulences. Sauf celle de Manga qui pouvait avoir un peu moins de 90kg. Est ce une sélection ? Juste pour rire !

  • Le 9 mars 2018 à 10:48, par Voltaïque indigné En réponse à : Dialogue direct entre le chef de l’Etat et les femmes : Un vent nouveau pour le ministère en charge de la femme

    Pourquoi ne pas extirper le luili pendé ce foulard colonial anglais de nos décors et manifestations ? J’ai le sentiment qu’il s’impose comme une partie de notre identité culturelle. Le Faso dan Fani produit authentique de notre terroir peut bien le remplacer dignement. Monsieur le ministre de la culture je vous suggère de faire un travail pour nous recentrer sur nos vrais valeurs au lieu de nous accrocher à des pacotilles coloniales qui n’ont aucun lien avec notre culture. Il y’a également un problème avec notre drapeau qui est galvaudé chacun fabrique un soit disant drapeau Burkinabè sans respecter la charte graphique ( dimension des 3 éléments du drapeau à savoir la bande rouge la bande verte et l’étoile ) : le décors s’inspirant de notre drapeau viole la charte du drapeau et ne devrait pas être autorisé.
    En cette journée de la femme, Madame Rosine Sori COULIBALY 2 ème femme à avoir occupé le poste de ministre de l’économie et des finances aurait dû être hautement distinguée pour la qualité et l’excellence de son travail. C’est vrai que chaque membre du gouvernement a été décoré mais Rosine c’est vraiment du Burkinabè : ardeur au travail, professionnalisme, discrétion et tout cela dans la sobriété et une élégance qui n’a rien à voir avec le bling-bling de la Poupée Barbie maquillée à la Makari et avec des bijoux dorés à 24 carats qui s’est faite débarquée du gouvernement.