Retour au format normal
lefaso.net

Economie : Des partenaires techniques et financiers renouvellent leur confiance au Burkina Faso

LEFASO.NET | Par Jacques Théodore Balima
mercredi 28 février 2018.

 

Le Ministre de l’Economie et des finances, Rosine Coulibaly et des partenaires techniques et financiers faisant de l’appui budgétaire au Burkina Faso ont paraphé, ce mardi 27 février 2018, un accord de partenariat. Par cet acte, les partenaires réaffirment leur volonté d’apporter une aide directe au budget de l’Etat. Une marque de confiance, selon Rosine Coulibaly.

Un groupe de huit partenaires fait confiance au Burkina Faso dans la gestion des aides qui lui sont octroyées. Ils le manifestent bien par un appui direct au budget de l’Etat. « Ce sont des partenaires qui considèrent que le système de gouvernance économique et financière du Burkina Faso est fiable et qu’ils vont passer directement par le budget de l’Etat. Ils n’ont plus besoin d’avoir des projets séparés mais c’est à travers le budget de l’Etat qu’ils feront passer leurs financements », a expliqué Rosine Coulibaly.

Plus de 100 milliards attendus

Ils ont réaffirmé leur confiance au Burkina en paraphant un document avec la représentante du gouvernement qui n’est autre que le Ministre de l’Economie et des finances. Pour l’année 2018, ce sont plus de 100 milliards de francs CFA qui seront octroyés par appui budgétaire. « Pour cette année, nous attendons au moins 174 milliards de francs CFA qui vont passer par le budget de l’Etat », a ajouté le Ministre de l’Economie et des finances.

Adoptée par la Communauté internationale comme moyen de facilitation de décaissement, l’aide directe au budget de l’Etat n’est pas pratiquée à tous les Etats. « Tous les pays ne bénéficient pas d’aide budgétaire. Les partenaires techniques et financiers accordent l’aide budgétaire aux pays qui ont seulement un dispositif de gouvernance économique crédible. Ce type d’aide est direct et est accordé au trésor public burkinabè pour lui permettre de mettre en œuvre ses politiques », a expliqué Jean Lamy, chef de délégation de l’Union européenne au Burkina Faso.

2400 milliards déjà octroyés au Burkina

Si l’appui budgétaire prend du relief maintenant, il faut noter qu’il est pratiqué depuis les années 2000 au Burkina. Cette année, le groupe des partenaires techniques et financiers s’est agrandi avec l’arrivée de la Suède. « Ces aides représentent des appuis très importants. Entre 2000 et 2017, c’est environ 4 milliards d’euro soit 2400 milliards de francs CFA qui ont été octroyés au Burkina Faso par les différents partenaires techniques et financiers qui pratiquent l’appui budgétaire », a précisé Jean Lamy.

Des difficultés sont cependant enregistrées dans le décaissement des financements. Certains pays annoncent leur intention de financer les politiques du Burkina mais décaissaient tardivement les fonds. C’était le cas de la France dont l’ambassadeur a promis que son pays va rectifier le tir cette année. « La France est l’un des partenaires traditionnels du Burkina Faso en matière d’aide budgétaire. En revanche, nous avons arrêté de faire de l’aide budgétaire avec d’autres pays parce que la confiance n’y était plus. Par contre, avec le Burkina Faso, il n’y a pas de doute. Le Burkina est un partenaire fiable et nous sommes surs que l’argent que la France donnera spontanément au Burkina sera utilisé à bon escient indépendamment des projets qu’on peut mener.

Malheureusement, ces dernières années, mon pays n’a pas été très sérieux et l’aide budgétaire était annoncée et donnée en fin d’année. Mais la France a décidé de donner une aide budgétaire de 10 millions d’euro soit environ 7 milliards de francs CFA. Elle sera négociée dans les quinze jours et le temps que l’aide soit décaissée, ce sera avant la fin du premier semestre. Ça me parait être un exemple de ce que les partenaires font lorsqu’ils ont confiance à un pays. Et c’est le cas aujourd’hui avec le Burkina », a indiqué Xavier Lapeyre de Cabanes, ambassadeur de la France au Burkina Faso.

Une annonce qui réjouit le Ministre de l’Economie et des finances qui a, par la même occasion, ouvert la première session ordinaire de l’année du Cadre sectoriel de dialogue sur la « Gouvernance économique ». L’un des quatorze secteurs de planification retenus dans le PNDES, le cadre sectoriel est un lieu d’échanges sur les politiques sectorielles, les actions à mener mais aussi les réformes à engager dans le secteur de la planification. Les participants à cette rencontre feront le bilan de l’année 2017 et dégageront les perspectives pour les années à venir.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 28 février 2018 à 14:16, par Danton En réponse à : Economie : Des partenaires techniques et financiers renouvellent leur confiance au Burkina Faso

    Mais bon sang, 100 milliards ce FCFA, que represente un tel montant en terme de pourcentage dans le budget general ? Franchement pas grand chose en realité. Cette politique de la main tendue ne fait pas honneur au Pays des Hommes Integres. On a souvent l’impression que nos ministres courent derriere ces ceremonies de signature juste pour la photo avec les Blancs. Nanan Akuffo-Addo nous a montré la voie au Ghana voisin : plus de recours au FMI et à sa Facilitation Elargie de Crédit (FEC).Ressaisissons-nous et modernisons notre dispositif fiscal, faisons preuve de plus de civisme devant l’impot et montrons la voie à nos enfants au lieu de continuer à nous comporter en garibous pour être la risée du monde. Vive le Burkina Faso ! Danton.

  • Le 28 février 2018 à 15:12, par sidwaya En réponse à : Economie : Des partenaires techniques et financiers renouvellent leur confiance au Burkina Faso

    C’est le signe vibrant de la mendicité d’Etat. C’est dommage ! de quelle indépendance peut-on prétendre dans cette situation ? Il est temps que les africains assument leur responsabilité. 60 années après on devrait être capable de faire fonctionner nos Etats et parler à voix égales avec les autres pays du monde. C’est vraiment humiliant ces genres de scènes. Ce n’est pas étonnant que des jeunes étudiants demandent au président français si après son départ il y aura toujours de l’électricité dans les amphis, ridiculisant du même coup leur président assis plein le fauteuil. Parce que depuis sa naissance ces étudiants ont toujours cru que ce sont les occidentaux qui gouvernent leur pays, le Burkina Faso. Parce qu’ils voient fréquemment ces occidentaux venir donner de l’argent au pays pour telle ou telle réalisation vitale. C’est dommage !

  • Le 1er mars 2018 à 11:32, par Origine En réponse à : Economie : Des partenaires techniques et financiers renouvellent leur confiance au Burkina Faso

    @Sidwaya
    D’accord avec toi Sidwaya. C’est vraiment humiliant qu’on soit toujours en 2018 en train de tendre la main et on est heureux pour cela. A quand le changement de la mentalité pour une mentalité qui veut s’affranchir de la mendicité et de l’assistance ? Je continue de regretter Thomas Sankara.