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Cinéma : l’Institut IMAGINE initie des techniciens aux secrets du son

LEFASO.NET | Jacques Theodore BALIMA
lundi 5 février 2018.

 

C’est évident. La qualité du son participe fortement au succès d’un film. Mais au regard de l’évolution technologique dans le domaine, les techniciens ne sont pas toujours à la pointe du développement. Pour leur mise à jour, l’Institut IMAGINE, centre créé par le célèbre réalisateur Gaston Kaboré, organise du 5 au 18 février 2018 une session de formation sur le son au profit des techniciens du son, des monteurs et aussi des acteurs du cinéma.

Offrir aux spécialistes du son la possibilité d’apprendre les dernières évolutions dans le domaine du son afin de produire un travail de qualité au profit des cinéphiles. Tel est l’objectif de l’atelier sur le son qui s’est ouvert ce jour à Ouagadougou. Jusqu’au 18 février, il va réunir une dizaine de techniciens, environ sept monteurs du son et autant d’acteurs du cinéma.

« Pourquoi cet atelier ? Parce que nous avons besoin à tout moment de continuer d’améliorer nos compétences dans tous les métiers qui concourent à la fabrication des films. La formation est nécessaire parce qu’il y a beaucoup de mutations dans la technologie et même dans les modes de consommation de l’image. Bientôt, les gens vont plus regarder les films sur leurs téléphones portables, leurs tablettes, etc. », a indiqué Gaston Kaboré, patron de l’Institut IMAGINE.

La maitrise du son est un atout pour les réalisateurs qui peinent souvent à réunir les financements pour leurs films. « On n’a pas beaucoup d’argent pour produire. Donc quand on produit un film, il faut utiliser toutes les ressources possibles de narration, d’invention, de créativité. Le son a, nous le pensons, une marge de progression très importante qui peut encore être conduite au niveau du cinéma de notre pays pour que nos films soient plus puissants, plus profonds, plus capables de communiquer des émotions et de livrer des récits et des histoires », a-t-il ajouté.

Des formateurs aguerris

Pour dispenser le savoir, l’Institut IMAGINE a fait appel à des gens qui maitrisent le métier du son. Il s’agit d’Adèle Fletcher. D’origine britannique, il a travaillé dans 70 films en 10 ans comme spécialiste du son. Elle considère le son comme une partie de sa vie. « Je peux vous dire que le son c’est ma vie. Je suis ici pour aider les apprenants burkinabè à comprendre, l’importance et le potentiel qui résident dans le son. Le son est quelque chose d’international. C’est un métier comme tous les autres, on peut donc en vivre. Le son, ce n’est pas seulement le dialogue, c’est aussi l’oiseau qui chante, le véhicule qui passe. C’est tout un art », a-t-elle indiqué.

Son acolyte sera Philippe Ciompi. Originaire de la Suisse, il s’est installé depuis plusieurs années à Londres. Il est formateur international. Avec les stagiaires, il va aborder les différents secrets du son. « Nous allons analyser la méthode de fonctionnement du son. Ce n’est pas juste le son qu’on enregistre dans une prise de son mais tout ce qui se trouve au tour. Comment on a une réponse émotionnelle lorsqu’on entend un son ? Comment on apprend des choses sur l’histoire et l’environnement sonore et sur où est-ce qu’on se trouve à travers le son et non à travers l’image ? Comment on organise le temps et le développement dynamique du film à travers des éléments du son ? », a-t-il laissé entendre. A la fin de l’atelier, les apprenants deviendront des spécialistes du domaine et pourront contribuer à améliorer la qualité du son dans les films burkinabè.

Jacques Théodore Balima
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