Retour au format normal
lefaso.net

Finance islamique : Après plus de 6000 clients au Burkina, Coris Baraka veut désormais conquérir la sous-région

LEFASO.NET | Par Moussa DIALLO
lundi 29 janvier 2018.

 

07 janvier 2008-07 janvier 2018. Coris Bank international a dix ans. Au nombre des produits développés par « la banque autrement », il y a Coris Baraka qui est fenêtre islamique. Dans le cadre de la commémoration de cette décennie d’existence, elle a organisé le 27 janvier 2018, à l’université Ouaga1 Pr Joseph Ki-Zerbo, une conférence publique sur le thème : « comprendre l’industrie de la finance islamique et sa valeur ajoutée sur les économies locales ». C’est le Dr Abdessatter Khouildi, Président du comité Charia de Coris Bank Baraka, qui animée par cette conférence avait pour but de contribuer à la promotion de la finance islamique présentée comme une alternative au financement conventionnelle.

Depuis sa création en 2008, Coris bank international ne cesse d’innover en vue de satisfaire sa clientèle. C’est dans ce cadre qu’elle a implanté, le 15 juillet 2015, une agence de financement islamique dénommée Coris bank Baraka. Le concept n’étant pas encore assez connu et compris au Burkina, les premiers responsables de l’institution ont jugé important « d’offrir à l’ensemble de nos clients, aux étudiants, aux enseignants-chercheurs et à l’ensemble de la population, un thème sur la finance islamique ». Et, ils ont fait appel à d’éminentes personnalités du monde de la finance islamique pour animer cette conférence publique sur le thème : « comprendre l’industrie de la finance islamique et sa valeur ajoutée sur les économies locales ». Ainsi, c’est Dr Abdessatter Khouildi, Président du comité Charia de Coris Bank Baraka qui fut l’animateur principal de la conférence publique. Il avait à ses côtés, un autre membre du comité Charia de CBI Baraka, Dr Hima Seyni, enseignant-chercheur et chef du département Finance islamique au London school modern studies.

une vue des participants

« L’engouement constaté nous donne raison d’avoir réalisé cette conférence publique, l’intérêt a également été démontré à travers les nombreuses questions posées et nous pensons que cela va donner beaucoup plus de visibilité à la compréhension de cette solution nouvelle qui est une alternative de financement pour notre économie, pour les affaires de nos clients, mais aussi pour le financement des projets personnels de l’ensemble de nos clients », s’est réjoui Djakarya Ouattara, le directeur général de Coris bank international/Burkina.

En moins ans d’existence, CBI Baraka a mis en place des produits de dépôts et des produits de financement qui sont à la portée de tous. « Aujourd’hui, nous sommes très satisfaits de l’adhésion que la population a manifestée sur ces produits. Les ouvertures de comptes enregistrées à ce jour se comptent à plus de 6000 clients dans nos livres », a confié Djakarya Ouattara.

« Aujourd’hui, nous avons une bonne adhésion, mais qui n’est pas encore à la hauteur de nos attentes. Notre objectif, c’est de transformer CBI Baraka en une filiale indépendamment de Coris bank international dédiée à la finance islamique », a soutenu le Président du Conseil d’administration de CBI, Idrissa Nassa. Etant la seule fenêtre islamique dans l’espace UEMOA, Coris bank veut aller à la conquête de la sous-région Ouest-africaine. « Il y a des pays qui nous sollicitent pour venir ouvrir des fenêtres chez eux. Aujourd’hui, nous avons des projets d’ouverture de la fenêtres islamiques en Côte d’Ivoire, au Mali, au Sénégal et au Benin. Comme la première fenêtre est ouverte au Burkina, du succès de celle-ci dépendra le succès des autres. C’est pourquoi, il est important que nous puissions travailler à renforcer ce qui est déjà fait et amener la majorité des Burkinabè à bien comprendre ce que nous faisons et qui est un financement alternatif à la banque conventionnelle », a précisé Idrissa Nassa.

Créée en 1975, la finance islamique est assez récente, comparativement aux banques conventionnelles qui ont quatre siècles d’existence. Pourtant, en quatre décennies, la finance islamqieu compte aujourd’hui quelques 800 institutions dont 600 banques, a rappelé le conférencier Dr Abdessatter Khouildi. Et une trentaine de pays ont règlementé (légiféré sur) la finance islamique. Mais, « il faut travailler à une coopération entre les banques islamiques et les banques conventionnelles », a-t-il conseillé.

les participants à la conférence

La finance islamique est régie par cinq principes fondamentaux dont trois interdictions et deux obligations. Au nombre des interdictions, il y a : l’interdiction de l’intérêt dans toute transaction, l’interdiction de financer certains domaines d’activités jugés illicites par la loi islamique (industrie porcine, l’alcool, les mœurs légères…) et l’interdiction de l’aléa majeur. A côté de ces interdictions, se dressent deux obligations que sont : l’obligation de partage des biens et des profits dans l’activité (une juste répartition des bénéfices et des pertes), l’obligation d’adossement à un actif tangible.

C’est d’ailleurs du fait cette 2e obligation qu’on estime que la finance islamique finance l’économie réelle. « Si les cinq principes sont définitivement arrêtés, l’industrie de la finance islamique doit évoluer au gré des environnements et doit être amené à évoluer et pouvoir s’adapter aux besoins réels des populations. Nous avons aujourd’hui trois ans. Les trois premières années ont consisté à des sensibilisations parce que c’est un concept nouveau. Actuellement, les gens commencent à comprendre que c’est une alternative qui est donnée à tout le monde. Ce n’est pas seulement une affaire de musulmans mais qui s’adresse à tout le monde sans distinction aucune », a précisé Sali Sylvie Kinda/Compaoré, chargée de mission à CBI, en charge de la finance islamique.

En termes d’avantages comparatifs, il faut souligner que la banque islamique ne perçoit pas d’intérêt de retard si le client est incapable de payer pour des raisons économiques. Aussi, le financement islamique n’est pas un financement inflationniste. Cette conférence a permis donc d’expliquer aux participants que la finance islamique est certes basée sur la loi et l’éthique islamiques, mais elle est ouverte à tous. Et la conférence visait non seulement à informer, mais aussi promouvoir cette activité nouvelle qui est présentée comme une alternative au financement conventionnel.

Photo de famille à la fin de la conférence

« Il y a des institutions islamiques qui ont mis à notre disposition des lignes de refinancements de près de 35 millions d’euros à la disposition de Coris Baraka pour financer l’économie. C’est dire que lorsque vous vous mettez dans les règles de la finance islamique, vous n’avez pas de difficultés à trouver les ressources. Il y a des institutions qui souhaitent accompagner l’économie dans notre région, mais qui souhaitent le faire dans le respect des règles de fonctionnement de la finance islamique. Nous nous sommes attachés les services des meilleures compétences qui existent dans le monde en matière de finance islamique afin de pouvoir promouvoir la finance islamique sans tâche. Nous comptons sur le soutien de tous », a soutenu le PCA de Coris bank, idrissa Nassa.

Les premiers responsables de Coris bank international ainsi que des leaders religieux musulmans du Burkina, ont pris part à cette conférence. Au nom de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), Cheik Aboubacar Doukouré a encouragé encourager les premiers responsables de Coris bank international pour le choix de s’orienter vers la finance islamique.

Moussa Diallo
Lefaso.net



Vos commentaires