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Monaco-Burkina : Le prince Albert II et le président Roch Kaboré au Centre polyvalent de Loumbila et à Agroserv

LEFASO.NET | Par Oumar OUEDRAOGO
dimanche 14 janvier 2018.

 

L’un des temps forts du séjour, du 10 au 12 janvier 2018, du prince de Monaco a été l’inauguration par les deux personnalités du Centre de Formation Polyvalent de Loumbila (CFPL) sis à Loumbila dans la région du plateau-central à une vingtaine de kilomètres au nord-est de la capitale. Après ce lieu, les deux personnalités, le prince Albert II et le président du Faso, Roch Kaboré, ont mis le cap sur la zone industrielle de Kossodo, à Ouagadougou, où elles ont présidé la cérémonie de lancement officiel des activités de l’unité industrielle AGROSERV. C’était dans la journée de vendredi, 12 janvier 2018.

Projet conjointement porté par les deux Sociétés nationales de la Croix-Rouge monégasque et burkinabè, en partenariat avec les gouvernements des Etats respectifs et d’autres partenaires, le Centre de Formation Polyvalent de Loumbila (CFPL) a vu la pose de sa première pierre le 27 juin 2016. Mais, retrace le président national de la Croix-Rouge burkinabè, Denis Bakyono, « le résultat auquel nous sommes parvenus est le fruit, d’une part de la profonde amitié qui lie deux peuples et, d’autre part, de la coopération dynamique et exemplaire qui lie la Croix-Rouge burkinabè à celle de Monaco depuis 2009. C’est en effet à partir de cette année que les citoyens monégasques, à travers leur société nationale de Croix-Rouge, ont consenti de nombreux efforts pour renforcer les capacités de Croix-Rouge burkinabè dans le domaine des premiers secours ».

Selon M. Bakyono, grâce aux experts monégasques, le Burkina dispose d’une centaine d’instructeurs et de formateurs en premiers secours qui, à leur tour, forment chaque année des centaines de volontaires de comités locaux de la Croix-Rouge burkinabè, des personnes inscrites sur titre et des professionnels d’entreprises publiques et privées. « A ce jour, la Croix-Rouge burkinabè a acquis une grande notoriété dans le domaine et son expertise au profit des Croix-Rouge sœurs de la sous-région ouest africaine », confie le président national de la Croix-Rouge burkinabè, Denis Bakyono. D’où la légitime fierté et satisfaction vis-à-vis de ce projet … !

Bâti sur une superficie de six hectares et demi, le Centre de Formation Polyvalent de Loumbila (CFPL) est composé d’un pavillon central réalisé en containers R+3 doté d’un restaurant/bar, d’une salle de réunion/formation d’une capacité de 160 places modulables et de 19 chambres, 48 chambres bungalows ; un espace piscine/centre de sauvetage aquatique qui permettra de sensibiliser enfants et adultes aux risques liés au milieu aquatique (piscine semi-olympique avec vestiaires…) ; un champ photovoltaïque de 56 kwh ; des forages hydrauliques ; une zone de maraîchage et une zone sportive.

Ce centre, qui se veut une référence régionale en matière de protection civile en dispensant et en organisant des formations et ateliers pour l’ensemble des Sociétés nationales et des partenaires des pays d’Afrique de l’ouest afin de renforcer leurs capacités et compétences opérationnelles (formations de premiers secours, secours en nautique, offre dans le domaine humanitaire…). Le Centre va également offrir des formations aux élèves afin de minimiser les risques de noyades ; les communautés locales à des techniques de maraîchage agro-écologique, à la commercialisation et au micro-crédit. Il offre également des formations en matière d’insertion professionnelle (hôtellerie et restauration).

Le président du Faso, Roch Kaboré, salue la concrétisation d’un centre de référence sous-régionale pour des formations dans plusieurs domaines.
« Ce centre, qui sera mis à contribution pour la formation des jeunes leaders dans le secteur humanitaire, participe également de notre politique de création d’emplois pour les jeunes », a indiqué Roch Kaboré, magnifiant le dynamisme de la Croix-Rouge burkinabè.

Le prince Albert II a, quant à lui, fait mention également des efforts des différents partenaires, notamment techniques et financiers, qui ont permis d’avoir un centre à la hauteur des attentes.

Un encouragement à l’entreprenariat burkinabè !

Après Loumbila, c’est à l’entrée de la capitale, dans la zone industrielle de Kossodo, que Roch Kaboré et son hôte ont mis le cap. Là, ils ont présidé la cérémonie de lancement officiel des activités de l’unité industrielle de Agroserv. Ici, les deux personnalités ont eu droit à une présentation de la société. Ainsi, selon son directeur général, Siaka Sanou, Agrosev est une entreprise industrielle constituée sous la forme de SA (société anonyme) au capital de 112 millions FCFA (qui passera bientôt à 262 millions). Elle évolue dans le domaine de la transformation agro-alimentaire, le maïs précisément. Elle propose donc à sa clientèle, de la farine, de la semoule, du son de maïs pour le secteur d’élevage, etc.

Selon M. Sanou, Agroserv est le fruit de l’évolution d’une entreprise familiale, Etablissements Sanou Karidja et fils, initiée par sa défunte mère (Hadja Karidja Sanou), qui évoluait dans la collecte et la commercialisation de céréales. A partir de 2013, forte de son expérience et désireuse d’apporter de la valeur ajoutée, elle s’est lancée dans la transformation du maïs. Depuis lors, la modernisation de l’unité est une dynamique avec, à ce jour, une capacité de transformation de 120 tonnes par jour. Agroserv, ce sont 50 emplois permanents et 70 temporaires. Les projections dans les années à venir sont importantes, tant sur le plan de production, de création d’emplois, de contribution au fisc que de la régénération de l’environnement.

Pour se donner les moyens de son ambition, Agroserv s’investit dans l’accompagnement de plusieurs centaines de producteurs de maïs, dont 30 % de femmes et ce, pour aussi sécuriser et améliorer la qualité de sa matière première. « Ce grand projet, qui porte sur la culture en surface du maïs irrigué sur plus de 600 hectares, a été rendu possible grâce à une subvention de West African food Markets, WAFM, dont le Team Leader, ici présent, co-parraine la présente cérémonie », a relevé Siaka Sanou.

Sur douze projets soutenus par le WAFM, quatre sont burkinabè !

« La raison pour laquelle le projet WAFM, en anglais West African Food Markets, est représenté ici ce matin est l’histoire d’un grand succès. C’est la conséquence des contributions positives des entreprises, des fermiers et du peuple burkinabè au succès de WAFM. Le Burkina Faso a joué un rôle clé et central dans le succès du projet WAFM géré par le groupe Palladium, et financé par le Département de Développent International du Gouvernement Britannique. L’apport des acteurs burkinabè au projet met en évidence les contributions du Burkina Faso au développement agricole en Afrique de l’Ouest et au Sahel », a révélé le Team leader du projet (chef du projet) WAFM, Terry Lacey, par ailleurs co-parrain de la cérémonie de lancement.

Il a également indiqué aux hôtes que sur douze projets soutenus par le WAFM, quatre sont burkinabè, intervenant dans la production du maïs, des produits dérivés du maïs et dans la production des semences. Toujours selon Terry Lacey, avec l’appui de WAFM, deux sociétés burkinabè ont augmenté l’exportation des semences en direction de quinze pays de la CEDEAO.

Dans l’ensemble, poursuit-il, le montant total des investissements du gouvernement britannique dans ce projet est de quatorze millions sterlings, soient dix milliards de Francs CFA.

« Le programme WAFM touche directement la vie des petits producteurs et contribue à améliorer les revenus des plus vulnérables. Sur les 250, 000 fermiers touche par ce programme, plus que 50% sont au Burkina Faso. (…). Excellence Monsieur le Président, je tiens à vous témoigner toutes nos félicitations car vos entreprises, vos agriculteurs et votre peuple font preuves de courage et de dynamisme exemplaires en Afrique de l’Ouest dans un secteur complexe avec beaucoup d’adversité », a-t-il expliqué, manifestant à Roch Kaboré, l’intention du Group Palladium (qui gère WAFM) à continuer à accompagner les entreprises et fermiers burkinabè et l’augmentation du soutien britannique pour le secteur agricole au Burkina.

Ce sont donc sur de belles notes pour le Burkina, que s’est achevé le séjour du prince Albert II au Burkina, marqué également par la signature de protocoles d’accords en faveur de la jeunesse.

Oumar L. Ouédraogo
Photos : Bonaventure Paré
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