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Don d’ambulance dans la commune rurale de Diabo : « A César, ce qui est à César », clarifie Simon Compaoré

LEFASO.NET | Par Herman Frédéric Bassolé
dimanche 14 janvier 2018.

 

Le Centre médical de la commune de Diabo, dans la province du Gourma, dispose désormais d’une nouvelle ambulance et d’une motocyclette pour les évacuations sanitaires. Le don a été remis aux autorités sanitaires, ce samedi 13 janvier 2018, par un fils de la localité, Félix Kiéma, en présence du ministre de la Sécurité, Simon Compaoré.

Une ambulance médicalisée flambant neuve, prête à assurer les évacuations sanitaires à partir de Diabo vers Fada N’Gourma ou Ouagadougou : le cri de cœur des femmes de Diabo, lancé en mai 2016, lors de la campagne pour les élections municipales, a été entendu par un fils de la localité Félix Kiéma. C’est donc un ouf de soulagement pour les 40 000 âmes de la commune mais surtout pour le ministre de la sécurité, Simon Compaoré, qui avait promis de tout mettre en œuvre pour que Diabo soit dotée d’une ambulance. Profitant donc de sa tournée de quatre jours dans la région de l’Est à la rencontre des forces de sécurité, Simon Compaoré a fait escale à Diabo, l’une des six communes de la province du Gourma, pour présider la cérémonie de remise des clés de l’ambulance.

Le ministre lève l’équivoque

A travers le mot introductif du maitre de cérémonie et les différents discours prononcés, tout portait à croire que le ministre de la Sécurité était le généreux donateur de cette ambulance dont l’arrivée avait mobilisé les fils et filles de Diabo dans l’enceinte de la mairie. « Quelque fois en écoutant, on peut se poser des questions, mais je vais être très clair pour qu’à la fin de la cérémonie, il n’y ait pas l’ombre d’un doute sur la nature et le contenu de cette cérémonie », a déclaré Simon Compaoré avant de lever l’équivoque. A l’en croire, c’est lors de la campagne pour les municipales, que les femmes ont sollicité son appui pour la dotation du centre médical en ambulance. Et il se souvient avoir dit aux populations que si le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) remportait la mairie, il ferait tout pour satisfaire cette doléance.

Félix Kiéma, donateur de l’ambulance et directeur général de Kipress

La victoire remportée, c’est alors qu’un de ses collaborateurs a posé la préoccupation à Félix Kiéma, fils de la localité et responsable de Kipress, une société spécialisée dans la vente de matériel de sécurité, de drones, d’aéronefs et dans la formation de pilotes. « Voilà comment s’est dénoué ma préoccupation sans être celui-là qui a apporté l’ambulance. Il faut rendre à César ce qui est à César. (…) C’est M. Kiéma qui a apporté l’ambulance. Il me l’a remise pour que je la remette aux femmes », a insisté Simon Compaoré.

Une ambulance pour 11 CSPS

Une vue de la population

Outre l’ambulance et les consommables médicaux du donateur, Félix Kiéma, le conseil municipal présidé par Ousmane Boly a fait don d’une motocyclette au Centre médical. Tous ces dons viennent à point nommé, selon Dr Sandrine Bienvenue Sam, l’unique médecin de l’aire sanitaire de Diabo. A l’en croire, le personnel soignant vivait un calvaire depuis la mise sur cale de la première ambulance suite à un accident de la route. Le centre médical était obligé de recourir à l’ambulance du District sanitaire de Fada, à 40 minutes de route de Diabo, sans compter que le CSPS (il y en a 11 au total dans la commune) le plus éloigné de Diabo ville se trouve à 25km. Cette nouvelle ambulance permettra donc de desservir l’aire sanitaire en soins de qualité en assurant l’évacuation, notamment des femmes enceintes, des personnes anémiées, des blessés dans un état nécessitant une intervention chirurgicale, etc.

Pour Mme Abibata Kaboré, l’ambulance permettra de soulager de nombreuses familles

Même si la présence de l’ambulance permettra de soulager de nombreuses familles, Mme Abibata Kaboré, présidente de la coordination des femmes de Diabo, a indiqué que le souhait des populations est de voir cette ambulance évacuer moins de malades. Et elle a rassuré de l’engagement des femmes de travailler en collaboration avec le personnel médical et les autorités communales pour l’entretien du matériel roulant. En attendant, le Simon Compaoré a remis au maire un bon de carburant d’une valeur de 500 000 F CFA. Un geste suivi par le Directeur général de M’Zaka Sécurité, Romaric Sondo, qui a remis un bon de 100 000 F CFA.

S.O.S

Policiers et gendarmes ont également eu leurs parts

Outre cette remise de dons au centre médical, notons que les policiers et les gendarmes ont reçu de la part d’autres bonnes volontés du matériel de sécurité composé de menottes, de ceinturons, de gaz lacrymogène et de matraques. Pour ce qui est du commissariat de police et la brigade de gendarmerie qui croulent sous le poids de l’âge, le ministre de la sécurité a indiqué qu’ils ne répondent pas aux normes et que la proposition de reconstruction de ces deux infrastructures, faite par le représentant du donateur, Prosper Kiéma, et les autorités locales, sera examinée et transmise à qui de droit.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 14 janvier 2018 à 08:12, par Enfant de Boussé En réponse à : Don d’ambulance dans la commune rurale de Diabo : « A César, ce qui est à César », clarifie Simon Compaoré

    Petite question en matière de finances publiques locales au Burkina : est-ce que chaque mairie dispose d’un budget ? De quoi se compose t -il ? Quelles sont les ressources propres des collectivités ? Quelles sont leurs dépenses obligatoires ?
    Sont-elles systématiquement dépendantes des dons ? Merci

  • Le 14 janvier 2018 à 08:47, par Substance Grise En réponse à : Don d’ambulance dans la commune rurale de Diabo : « A César, ce qui est à César », clarifie Simon Compaoré

    Félicitations.
    Voici de simples gestes qui portent la joie á des millions de burkinabè.
    Nous pouvons nous même et devons être utiles á notre pays. Au lieu d’attendre chaque fois que d’autres viennent de l’occident le faire.
    Il nous faut developper un secteur privé participatif ,travailleur conscient de faire tourner l’économie du pays et créer des emplois pour les jeunes.

    • Le 15 janvier 2018 à 08:13, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Don d’ambulance dans la commune rurale de Diabo : « A César, ce qui est à César », clarifie Simon Compaoré

      - Substance Grise, d’accord avec toi sauf que moi je trouve que la conduite des affaire de ce pays se fait dans une pagaille indescriptible. Sinon comment Simon, un ministre de la Sécurité va se mêler dans les affaires de santé et remettre des ambulances alors qu’il est très loin d’avoir épuisé les chantiers de la sécurité ? Si c’était le ministre de la santé j’aurais mieux compris. A défaut le Gouverneur de la région aurait pu le faire. Simon alias ’’Tranquilos’’ cherche trop le nom et avec excès de zèle en plus ! Ils sont tous pareils ! C’est pourquoi je dis que la gouvernance sous RMCK est une gouvernance basée sur le mensonge, la ruse, l’hypocrisie et le surplace.

      Par Kôrô Yamyélé

  • Le 14 janvier 2018 à 09:53, par toi aussi En réponse à : Don d’ambulance dans la commune rurale de Diabo : « A César, ce qui est à César », clarifie Simon Compaoré

    Tranquillos !!!!
    L’homme très très fort. Cet homme est ce qu’il faut aux burkinabè, comme ce fut le cas pour les ouagalais. Travaillez seulement, et laisser Zephira (parce qu’au fond, c’est une mauviette) vociférer

  • Le 14 janvier 2018 à 11:03, par raabo En réponse à : Don d’ambulance dans la commune rurale de Diabo : « A César, ce qui est à César », clarifie Simon Compaoré

    Merci au donateur.

    Complément d’informations :
    1. De la population
    « C’est donc un ouf de soulagement pour les 40 000 âmes de la commune »
    En 1998, sur la base du Recensement Administratif de la Population (RAP), la population de la Commune de Diabo était estimée à 42.248 habitants.
    Cette population était estimée, respectivement en 2004 et en 2005, à 51.051 et 52.143 habitants, soit un accroissement annuel de 2,1% compte tenu des erreurs ou omissions (Source : Document de diagnostic de la Commune Rurale de Diabo dans la Province du Gourma – Mai 2007 - Commune de Diabo).
    Sur cette base, la population de la Commune de Diabo projetée en 2015 était de 63.894 habitants et serait de 70.730 habitants en 2020.

    En 2017, la Commune de Diabo devrait avoir une population d’environ 66.000 habitants, au minimum.

    2. De l’état de la route
    « Le centre médical était obligé de recourir à l’ambulance du District sanitaire de Fada, à 40 minutes de route de Diabo »
    Diabo est distante de Fada de 50 km avec 22 km de route non goudronnée dont la praticabilité laisse à désirer. Alors faire Diabo/Fada en 40 minutes relèverait de l’exploit. Il faut noter que pendant la saison pluvieuse, il n’est pas rare que la route soit coupée et les liaisons deviennent alors très difficiles.

    Conclusion :
    ’DIABO : 66.000 habitants, 64 villages + 5 hameaux de culture, 11 csps, 1 docteur, 1 ambulance.
    Avec ça, on dit « que les policiers et les gendarmes ont reçu de la part d’autres bonnes volontés du matériel de sécurité composé de menottes, de ceinturons, de gaz lacrymogène et de matraques ».
    Bien que « Pour ce qui est du commissariat de police et la brigade de gendarmerie qui croulent sous le poids de l’âge, le ministre de la sécurité a indiqué qu’ils ne répondent pas aux normes »
    Le bâtiment abritant les services de la police date du temps colonial et est en banco.

    • Le 14 janvier 2018 à 18:27, par Le Vigilent En réponse à : Don d’ambulance dans la commune rurale de Diabo : « A César, ce qui est à César », clarifie Simon Compaoré

      Mr Raabo, vous etes sur que certaines zones qui relevaient de la commune de Diabo n’ont pas ete erigees en communes, amputant ainsi la commune de Diabo d’une partie de sa population ? Il serait curueux que le maire de la commune de Diabo puisse ignorer une partie (plus du tier) de sa population.

      • Le 15 janvier 2018 à 08:32, par raabo En réponse à : Don d’ambulance dans la commune rurale de Diabo : « A César, ce qui est à César », clarifie Simon Compaoré

        Bonjour Le Vigilent,
        Merci pour votre vigilance. Je vous confirme que la superficie de la Commune de Diabo est restée intacte depuis sa création en Département en 1984 (Ordonnance du 15 aout 1984) puis en commune rurale en 2004 (Code Général des Collectivités Territoriales), pour faire court.
        Votre interrogation se justifie, en raison de l’évolution erratique du chiffre de la population, mais ce sont des chiffres contenus dans les documents officiels cités, sauf pour les projections.
        Pour les projections, j’ai d’ailleurs sous-estimé le taux d’accroissement de la population.
        Votre interrogation est fondée car la population résidente a été chiffrée à 43.357 (RGPH 2006).
        Peut-on relier ce souci de maintenir, à tout prix, la population de la Commune de Diabo sous la barre des 50.000 habitants au fait que c’est le seuil de population prévue pour l’érection d’une commune en province (entre autres critères) ?
        Merci pour votre interrogation et j’espère que vous prendrez un peu de votre temps pour vérifier mes dires, les chiffres étant officiels et qu’aucune pandémie n’a décimée, entre temps, une partie de la population de Diabo (Nos Ancêtres nous en préservent).
        Bonne lecture.

  • Le 15 janvier 2018 à 11:07, par Le Sphinx de Pissy En réponse à : Don d’ambulance dans la commune rurale de Diabo : « A César, ce qui est à César », clarifie Simon Compaoré

    Félicitations à M. Kiema.
    De petits gestes qui sauvent.
    Ils n’étaient pas indispensable à mon jugement de politiser ce don en tant qu’homme d’affaire.

  • Le 15 janvier 2018 à 11:28, par Le Sphinx de Pissy En réponse à : Don d’ambulance dans la commune rurale de Diabo : « A César, ce qui est à César », clarifie Simon Compaoré

    Belle analyse. Mais pourquoi citer Blaise Compaoré dans tes propos qd cela n’est pas indispensable et pourrais frustré l’opinion.
    L’intervention aurait été parfaite à mon jugement sans faire référence à BC.

  • Le 15 janvier 2018 à 11:37, par MAXWELL En réponse à : Don d’ambulance dans la commune rurale de Diabo : « A César, ce qui est à César », clarifie Simon Compaoré

    Sphinx de Pissy, est ce qu’un homme d’affaire ne peut pas être également un homme politique ? C’est Monsieur Kiema lui même qui a insisté pour que l’ambulance soit remise par Simon.