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Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

Ceci est une contribution de BOUBACAR Elhadji, Inspecteur de l’Enseignement du 1er Degré.
mercredi 3 janvier 2018.

 

En cette fin d’année 2017, le Burkina Faso se trouve dans l’antichambre d’une crise inédite. Disons-le tout de suite, la crise actuelle dans le secteur de l’éducation porte en elle-même les germes d’une crise socio-politique majeure. Il est très gênant, probablement exagéré de le dire. Nous faisons partie de tous ceux qui sont tenaillés par l’inquiétude face à une situation que probablement peu de gens apprécient, après le putsch manqué de septembre 2015, comme la plus grande menace contre le Burkina Faso post-insurrection. Nous l’avons déjà dit et le répétons : dans un pays pauvre comme le nôtre, aux prises avec toutes les adversités, quand le secteur de l’éducation n’ouvre pas une crise majeure, elle la clos de la plus dramatique des manières. Et, une crise mal gérée dans ce secteur débouche toujours sur une crise socio-politique. Nous n’avons pas besoin d’aller ailleurs pour nous en convaincre, l’histoire de notre pays nous fournit assez de preuves dans ce sens.

Actuellement, tous les syndicats ou presque de l’éducation ont mutualisé leurs efforts pour exiger qu’un autre regard soit porté sur leur secteur. Cette posture de ces syndicats tire ses sources d’une frustration longtemps contenue, exacerbée par le traitement différentiel-préférentiel diront certains- d’autres acteurs de la même fonction publique burkinabè. Au-delà des conditions de vie et de travail plus que difficiles dans lesquelles se trouvent les enseignants et leurs élèves, le sentiment de frustration grandit dans le milieu des éducateurs. En effet, aucun corps de la fonction publique burkinabè ne travaille dans des conditions

aussi difficiles que celles que vivent les enseignants, du primaire au supérieur. En plus de cela, il faut ajouter que des efforts ont été fournis pour répondre aux aspirations d’autres acteurs de la même fonction publique. C’est l’élément nouveau qui alimente les ressentiments des acteurs de l’éducation et qui ne fera que radicaliser leur position si des réponses urgentes et adéquates ne sont pas apportées.

C’est une erreur de gouvernance regrettable et qui ne pardonne pas. Maintenant qu’elle est commise et que tout le monde perçoit clairement sa charge émotive et ses conséquences, il est inutile de perdre le temps dans des accusations et des plaintes qui ne sont que des entraves à la recherche de solutions. L’entrée en scène des enseignants par cette brèche ouverte par nos gouvernants donne un autre tournant et une autre ampleur au problème au point de menacer la cohésion sociale.

Les enseignants éprouvent un sentiment d’injustice lié à leur rémunération, à leurs conditions de travail et au manque de considération. Et pour se faire entendre, ils ont pris des mesures qui sont à termes plus destructrices de notre système éducatif et donc de notre pays que les grèves. Nous sommes du domaine et pesons bien nos mots. Sans évaluations, sans productions de données statistiques et sans encadrement, c’est la mort subite de notre école sinon son inexistence qui ne dit pas son nom. Les enseignants n’ont même plus besoin de décréter une grève, de quelque durée que ce soit.

L’année blanche est la moins grave des conséquences des mesures que les syndicats de l’éducation ont adoptées. C’est notre vivre-ensemble qui dans le fond est en jeu. Déjà que nous avons des problèmes à gérer à nos frontières, n’en rajoutons pas d’autres à l’intérieur avec des mouvements d’élèves et probablement de populations en perspective mêmes dans les localités les plus reculées du pays. Il ne faut pas que l’on se voile la face. La reprise des cours en janvier est chargée de tous les risques. Le mois de janvier 2018 est un mois à risque.

Numériquement, les acteurs de l’éducation constituent la majorité des travailleurs de l’Etat et leurs actions touchent toutes les familles et pratiquement toutes les localités du pays. Au regard de l’unité d’action qu’ils affichent et de la sensibilité de leur secteur, le président du Faso ne doit pas perdre une seule seconde pour les rencontrer afin de limiter les dégâts qui sont déjà inestimables.

Les responsables syndicaux et leurs militants sont aussi des parents d’élèves et personne ne mesure mieux qu’eux la gravité de la situation. Eux-mêmes ne souhaitent certainement pas qu’elle perdure. Il est utile d’éviter de vouloir alors s’éterniser dans des dialogues qui ne feront que durcir les positions et compromettre pour longtemps l’avenir de notre école. Dans ce dossier, il n’y a plus de calcul à faire.

Il n’y a pas de problème sans solution. Face à toute situation difficile, comme celle qui nous concerne présentement, il existe toujours quelque part une réponse adéquate, des hommes et des femmes capables d’apporter des réponses. Et la situation actuelle n’est pas inéluctable. Il y a certainement mille solutions à lui apporter. Mais de notre humble avis et au regard de sa gravité et de l’urgence à la résoudre, nous persistons à croire que le plus urgent reste le dialogue franc et direct entre le chef de l’Etat et les syndicats de l’éducation. S’il a des contraintes, ce sera l’occasion pour lui de le faire comprendre à ses interlocuteurs qui aiment ce pays tout autant que lui.

Tous ceux qui avaient convaincu le chef de l’Etat à rencontrer les magistrats, les policiers, les transporteurs…doivent savoir que la situation actuelle est plus grave. Il est important que ceux qui le peuvent et qui aiment le Burkina Faso, qu’ils soient de l’entourage du président du Faso ou pas, l’aident à nous tirer du bourbier vers lequel nous nous dirigeons avec le mouvement en cours du monde de l’éducation, un monde qui a simplement besoin d’être rassurée sur l’attention qui lui sera accordée désormais. Ainsi procédée, il est certain que nous pourrons non seulement sauver notre école mais aussi préserver la cohésion sociale.

Insistons pour dire que s’il y a une crise qui suggère l’anticipation et l’engagement personnel du président du Faso, c’est bien celle qui mine le secteur de l’éducation actuellement. Tous ceux qui veulent du bien pour ce pays doivent accompagner le chef de l’Etat dans ce sens. Personne ne tirera profit de cette situation si une réponse adéquate n’est pas trouvée dans un bref délai. Nous ne le disons pas seulement parce que nous sommes du domaine, ou parce que nous sommes alarmiste. Nous le disons parce que comme beaucoup de burkinabè, nous appréhendons pleinement la portée de cette crise qui ne fait que commencer.

Les discussions en cours actuellement avec le premier ministre peuvent être d’une grande utilité pour le président du Faso. L’heure est venue pour lui de saisir cette opportunité que lui offrent les enseignants pour engager les réflexions permettant d’aboutir à une remise à plat des textes de notre fonction publique. Dieu sauve le Burkina Faso.

BOUBACAR Elhadji
Inspecteur de l’Enseignement du 1er Degré à Dori
Contacts : 70 10 05 50/78 64 08 70
Mail : boubacar.elhadji@yahoo.fr



Vos commentaires

  • Le 2 janvier 2018 à 20:11, par Kadhy Kamagate En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    Tres bien ecrit et tres percutant. Plume trempee dans l’ encre de la verite pour nous atteindre aux tympans avec les meilleurs accents de sincerite. Il y a eu en fait une erreur de gouvernance. Une fois qu’ on a ameliore le sort de certains corps, il faut le faire pour tous les corps.On ne peut pas seulement dire qu’ on arrete le cas par cas quand il s’ agit des enseignants. Entre nous, qui allait accepter cela ? Il faut regler leur probleme aussi et maintenant on s’ asseoit pour discuster calment par rapport a la refonte de cette grille salariale multi- vitesse et inique. Sinon, c’est nambara.

  • Le 2 janvier 2018 à 21:03, par Nina poukame En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    Analyse objective et propositions pertinentes. Ceux qui caressent le secet espoir que la crise actuelle aboutisse a des repressions sanglantes avec mort d hommes afin de pouvoir realiser leur sombres desseins doivent enterrer définitiv,ement ces rêves de fous.
    Les enseignants conscients et honnêtes, les élèves et leurs parents ne se laisseront pas entraîner dans des aventures visiblement destructrices pour notre pays.

  • Le 2 janvier 2018 à 22:49, par Zemosse En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    Très pertinente contribution. L’État est responsable à 80% de la déliquescence du système éducatif actuel : c’est l’état qui’a avalisé les systèmes iniques que sont le bantaaré et le passage automatique en classe supérieure quelque soit la,moyenne de l’élève. L’état Burkinabé à superbement négligé le monde de l’éducation en lui consacrant depuis les années 90 , des budgets les plus minables pour la formation de l’élite de demain . Le résultat est là : le niveau des élèves est catastrophique. Des generations entieres de jeunes sont ainsi sacrifies. Des milliers de jeunes quittent l’école, le collège, le lycée et l’université, sans connaissances pratiques leur permettant de s’auto-employer.Si’jamais cette crise n’est pas résolue dans le sens de revisiter stoïquement le,système éducatif, c’est la CATASTROPHE.

    • Le 4 janvier 2018 à 09:59, par Zemosse En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

      J’entends par revisiter le système éducatif actuel parce qu’il est est totalement et entièrement INAPTE au réalité du Burkina Faso. Il faut à tout prix enseigner le jeune écolier dans sa langue maternelle du cp1 au cm2. Le français au cp1 est un obstacle à la connaissance du milieu naturel de l’ecolier ; le français est un frein pour l’assimilation des math de l’ecolier africain (le résultat est là : les séries C DISPARAISSENT,les élèves se ruent vers les séries litteraires, les enseignants de math sont rares).
      Il’faut arrêter les,deux systèmes que sont :
      le "le bantaaré" qui’consiste à apprendre l’ecolier à écrire les mot phonotiquement. Ex :mama pour maman,
      - le non redoublement qui est une voie catastrophique, une voie de facilité, juste pour’gonfler le taux d’alphabétisation. Cette voie choisie par ces dirigeants cancres de l’éducation est presqu’un crime contre les enfants.mon petit neveu venu de la province pour s’inscrire au cm2 à du redoubler au ce2 après un test de niveau catastrophique : dictée:0 ; calcul :0 ; écriture :0
      Il faut revoir le budget consacré à l’éducation. Tous les Pays emergents ont consacré des budget supérieurs à 20%. La,voie’de l’émergence passe par là.
      Le Bukina Faso n’es pa povre FINACIÈREMA ,mai POVRE EN CES HOMES DE VALER ,pour preve, les milliards volés et le,gaspiyage constaté à la presidence et au ministère des fina ces . Tel es ma contribusion (PHRASES ÉCRITES PHONOTIQUEMENT )

  • Le 2 janvier 2018 à 23:02, par MBAFO En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    LADJI,tu perds ton temps.Ils disent que leurs enfants sont dans des écoles a l’exterieur.Tanti Sika,parle a Rock,VITE.

  • Le 3 janvier 2018 à 00:22, par Silowé En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    - Cher frère Elhadji B., notez une fois pour toute que le BURKINA FASO N’EST PAS UN PAYS PAUVRE. Pour l’amour de Dieu, il faut arrêter avec cette affirmation mensongère et dénigrant. Notre pays a tous les moyens utiles et nécessaires pour provoquer son Emancipation,... son Développement véritable... Il faut simplement les hommes/femmes qu’il faut à la place qui sied. Il n’est nullement nécessaire que RMC-K intervienne ici. Si les ministres Education de Base et Enseignement Supérieur étaient de taille, ce problème allait trouver actuellement un début de solution réelle.
    - NB : Je me souviens avoir plus d’une fois attirer l’attention de nos dirigeants en ce qui concerne les stupidités que l’Education nationale française vient expérimenter dans nos pays. Nous ne pouvons pas, par exemple accepter d’être des cobayes et croire que nous allons nous en sortir. Quelle est la suite de la part de l’Enseignement Sup. ? Rien......

    • Le 3 janvier 2018 à 10:51, par B. Elhadji En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

      Merci Silowé. Je n’ai pas coutume de répondre aux réactions que suscitent mes réflexions. Mais je dois vous dire que je ne vois pas ce qui peut me valoir dans cette réflexion d’être traité de menteur encore moins de dénigrement. Vous dites vous-même que "Notre pays a tous les moyens utiles et nécessaires pour provoquer son émancipation,... son Développement véritable... " Voulez-vous dire que nous ne sommes pas émancipés ? Encore moins véritablement développés ? Nous n’avons donc rien provoqué pour l’instant pour espérer l’émancipation et le développement ? Si donc nous ne sommes pas émancipés et que nous n’avons pas amorcé un véritable développement sommes-nous développés ? De toutes les façons vous ne dites pas autre chose en concédant que nous n’avons pas pour l’instant trouver "simplement les hommes/femmes qu’il faut à la place qui sied". Nous avons certes les moyens/ressources (humains, sous-sol, élevage...) pour amorcer notre développement. Mais en attendant, nous ne parvenons pas par notre faute j’en conviens à mettre en articulation tous ces moyens pour nous en sortir.
      Je suis d’accord avec vous que nous devons avoir notre propre vIsion du développement et que ce qui réussi ailleurs pourrait ne pas nous réussir. J’ai abordé cet aspect dans une de mes publications dans le faso.net sous le titre : ET SI L’AFRIQUE DÉCIDAIT ENFIN DE SE CONSTRUIRE UN RÊVE ET DE LE RÉALISER PAR L’ECOLE. Je souhaite que vous et moi on discute sur de tels sujets par mail ou téléphone si vous voulez. Vous avez mes références.Merci et très bonne journée à vous.

      • Le 3 janvier 2018 à 17:37, par Silowé En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

        - Cher frère Elhadji, j’ai parlé d’ … affirmation mensongère et dénigrant … En quoi ai-je affirmé que vous êtes menteur ? Non, je n’ai pas dit que vous êtes menteur. Etes-vous l’auteur de ces assertions humiliantes qu’on entend depuis des décennies et selon lesquelles « le Burkina est un pays pauvre… - Le Burkina-Faso, un des pays les plus pauvres du monde,… » ? Les individus mal intentionnés qui ont lancé ces horreurs savent ce qu’ils font. Ce sont ces individus qui sont des menteurs. En les reprenant, ne jouons-nous pas leur jeu ?

        - Ceci m’amène à la suite de votre réaction pour laquelle je vous remercie en retour.

        - NOTRE PAYS N’EST PAS PAUVRE. Cependant, NOUS NE SOMMES PAS EMANCIPES ; NOUS NE SOMMES PAS DEVELOPPES. (L’Emancipation qui est la première phase du Développement et le Développement lui-même sont à l’est. Et le Burkina fonce à l’ouest. C’est une image que je prends ici…) Bien que ce processus soit relatif, j’affirme, je maintiens et je confirme : Au Burkina, nous sommes en voie de sous-développement depuis le 15 Octobre 1987 . Si nous avions connu le Développement (je ne parle pas de Croissance) sous le président Compaoré (que je respecte également), nous ne serions pas en ébullition nationale actuellement. Et si depuis le 28 Déc.2015, nous avions amorcé un véritable processus d’Emancipation, chacun de nous allait voir l’Avenir avec une certaine sérénité. Est-ce le cas ?

        1/C’est la France de Mitterrand/Chirac qui a décidé, organisé et réalisé l’assassinat du Capitaine Thomas Sankara et al., le 15 Oct.1987. (C’est la DRM qui a tout supervisé depuis le camp militaire français de Bouaké en Côte d’Ivoire. S’en prendre au Lieutenant/Général Gilbert Diendéré est une pure perte de temps et une fausse réponse.) En Déc.2017, nous avons déroulé le tapis rouge aux représentants de ce pays qui nous étouffe, qui nous meurtrie depuis des siècles. Non seulement, ils nous ont manqué du respect lors de leur rencontre avec nos étudiants à l’U-KZ ; et mieux encore, nous leur avons autorisé à cracher sur les tombes de notre ex-président et ses camarades de lutte. Dans un pays Emancipé, cela ne se peut sans que la Vérité et la Justice ne soient préalablement dite et faite. Est-ce le cas ?

        2/Pouvez-vous amenez un officiel français, allemand, belge, britannique, espagnol, portugais, italien, japonais, chinois, canadien israélien,… à reconnaître que son pays est impérialiste, colonialiste, coupable/responsable de meurtre/s de masse, de génocide/s,… comme celui rwandais de 1994-95 en ce qui concerne la France,… ? Non, aucun d’eux ne reconnaîtra cela ; bien que la morale commande le contraire.

        3/Malgré l’Article 2 de la Constitution des USA, pouvez-vous amenez un états-unien à reconnaître que la démocratie n’existe pas et n’a jamais existé aux Etats-Unis d’Amérique ? C’est un exercice périlleux… Pourtant, c’est la triste vérité. Plus menteur et criminel que les USA, ça n’existe pas sur cette Terre.

        4/Les événements qui ont conduit au départ du président Blaise C., du pouvoir d’Etat sont qualifiés de révolution, de soulèvement, de libération,... par les uns. Dans un contexte de Révolution, est-ce les révolutionnaires détruisent les biens du peuple (notre ex-site de l’Assemblée Nationale) qu’ils prétendent sauver ? Est-ce que ces révolutionnaires droguent des jeunes (de nationalité étrangère surtout) pour détruire des biens publics et privés, brûler le sol sacré des fétiches (de Ouagadougou, Kosyam...) avec la complicité de certains chefs traditionnels ? Est-ce que cette dite révolution s’exprime par la destruction de la seule Force de Sécurité légale, du pays au profit de 2 ou 3 sociétés de sécurité étrangères ? Combien de burkina-bê savent que c’est une ex-pute sioniste représentant les USA au sein du CS de l’ONU, Samantha Power, qui à ordonné la chute du président Blaise C. ? Combien sommes-nous à savoir qu’elle a ordonné la mise en place d’un plan de guerre civile à déclencher si le président Blaise C. opposait une quelconque résistance ? Après cette "révolution", est-ce qu’on confie les postes stratégiques du pays à sa famille, à ses amis de bistrots, à des étrangers surtout incompétents ? Si vous dites ces vérités au Faso, vous allez vous faire tirer les oreilles. Il ne peut pourtant y avoir de Développement sans la Vérité.
        En Russie par exemple, on enseigne aux enfants que mentir, c’est honteux. Et après, l’enfant est puni. En France et en GB par contre, on leur enseigne que ce n’est pas bien de cacher la vérité pour avoir ce qu’on veut... Et nous, les actuels hommes intègres avons choisi le modèle franco-britannique ; qui est pourtant aussi cause de corruption et de sous-développement.

        1+2+3+4 : L’Emancipation et/ou le Développement est d’abord et avant tout un état d’esprit, une question de force mentale. Cette force peut être positive ou négative. Dans tous les cas, elle doit servir rigoureusement les intérêts réels et effectifs d’une Nation. Est-ce le cas du Burkina depuis le 15 Octobre 1987 ?
        Si une Voix Autorisée affirme sans s’expliquer que le Faso est pauvre,… quel en est l’impact en termes d’espoir et de réaction salvatrice des forces vives de la Nation pour le futur ? Mendier aux quatre coins du Monde ? Vendre en cachette les sociétés d’Etat comme le CDP/MPP le fait depuis des lustres et surtout en janvier.2015 à Paris ? Si physiquement les blancs nous foutent un peu la paix de nos jours, c’est parce mentalement, ils sont arrivés à nous enchaîner sans que nous ne nous rendons compte. Actuellement, nous reproduisons nous-mêmes notre sous-développement : Hélène n’est-elle pas raison, et le nègre, émotion... ? (C’est aussi ça, quand je parle des Hommes/Femmes qu’il faut à la place qui sied.) Etre Développé, c’est d’abord dans la tête. Sommes-nous Développés ? Sommes-nous Emancipés ?

        Je note vos coordonnées. Que Dieu vous bénisse.

        Fraternellement à vous….

        • Le 4 janvier 2018 à 20:43, par B.ELHADJI En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

          Merci mon frère pour ce rappel et surtout pour cette conviction clairement exprimée que nous sommes notre propre problème. Je vous comprends très bien quand vous refusez/souffrez que l’on parle de pauvreté du Burkina ou de l’Afrique parce que du point de vue des ressources, nous n’avons rien à envier aux autres.Il reste que pour l’instant, nous peinons à donner une éducation adaptée à nos enfants, des soins de qualité aux populations et à atteindre l’autosuffisance alimentaire.C’est certain et personne ne peut le nier : c’est un problème d’homme ou de femme capable et engagé, déterminé. A chaque situation correspond une compétence/un homme/une femme capable de...Tant que nous ne trouverons pas ces hommes/femmes...nous manquerons de presque tout, nous nous enliserons pas dans un sous-développement, mais dans le "contre-développement".
          Et il est vrai, l’Europe en particulier est coupable de bien de maux qui nous touchent. Elle l’était et elle l’est toujours. Comme l’a dit Cheik Hamidou KANE : « On commença, dans le continent noir, à comprendre que leur puissance véritable résidait, non pas dans les canons du premier matin, mais dans ce qui suivait ces canons. » Et que : « L’école nouvelle participait de la nature du canon et de l’aimant à la fois. Du canon, elle tient son efficacité d’arme combattante. Mieux que le canon, elle pérennise la conquête. » Tout cela est vrai. Mais je pense que nous sommes en ce 21ème siècle responsable en grande partie de ce qui nous arrive.C’est aux africains de prendre leur responsabilité et se libérer. Jamais notre liberté et notre émancipation et notre progrès ne viendront de notre oppresseur.Quelle Afrique voulons-nous ? Quel Burkina voulons-nous ?
          Tenez, mon frère. Aujourd’hui au Burkina Faso, la jeunesse, tout le monde ou presque,même les anciens "réactionnaires" se réclament de SANKARA.Ils se réfèrent à ce grand homme.Mais combien sont-ils à pouvoir consentir 10% des sacrifices que SANKARA consentait ? Combien sont-ils les travailleurs du public et du privé à observer 50% des principes qui régissent leur métier ? Même le simple fait d’aller à l’heure combien sont-ils capables de le faire ? Constatez mon frère que les gens sont exigeants, très exigeants. En même temps, ils ne sont pas prêts à observer les mêmes choses qu’ils exigent aux autres. Où allons-nous ? Je me demande finalement si VOLTAIRE n’avait pas raison : que "chacun cultive son jardin". A très bientôt et passez une bonne fin de semaine.

  • Le 3 janvier 2018 à 04:25, par yanamar En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    C’est le président même qui a provoqué ça, s’il n’avait pas accepté facilement la revendication des magistras , je vous jure que ces pluies de grêve n’allaient pas arriver. Ils ont montré qu’ils peuvent donc ils n’ont qu’à tout reglé point barre.

  • Le 3 janvier 2018 à 08:31, par Me Kéré En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    Très belle contribution à la bonne gouvernance de la part d’un acteur ancré au coeur du système éducatif burkinabè. Le problème, Monsieur l’Inspecteur, Ladji BOUBAKAR, c’est que cette énième sonnette d’alarme ne sera pas entendue par nos gouvernants comme si le pouvoir qui les avait apparemment surpris, les rendait fous, bêtes, ou paralysés. L’entêtement est une mauvaise qualité qui conduit irréversiblement dans l’abîme si ce n’est dans la géhenne. C’est une vérité presque d’évangile car des exemples ont fusé, fusent et fuseront... Bon sang, Monsieur Le Ministre de l’Education Nationale, pourquoi ne pas négocier directement avec les syndicats des enseignants pour au moins les entendre et les faire rêver, en attendant les négociations annoncées du mois de février 2018 eux qui, tous les jours, sont en face du tableau noir avec la craie blanche pour administrer pédagogiquement le savoir à nos enfants et nos petits enfants. Ah Bah vous aussi ! Me Kéré

  • Le 3 janvier 2018 à 08:47, par rakis En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    En vérité, le problème a été mal géré depuis son déclenchement : des rendez-vous manqués et ceux qui se sont tenus l’ont été de façade, d’où beaucoup de frustrations qui ont fini par aiguiser la détermination des acteurs du secteur. Oui, l’éducation a été pendant longtemps négligée sous le fallacieux prétexte qu’elle est improductive et budgétivore. Au stade actuel, tout n’est pas perdu, même si les conséquences du blocage sont déjà inimaginables. Si une solution n’est pas trouvée dans les jours à venir, les conséquences seront alors irréversibles pour les élèves, les parents, le système éducatif et notre pays. Nous payerons tous cash à moyen et surtout à long termes. LA SOLUTION DU PROBLÈME N’EST PLUS AU MENA NI AU PREMIER MINISTÈRE ! MONSIEUR LE PRÉSIDENT DU FASO, RECEVEZ SANS DÉLAIS LES DIFFÉRENTS REPRÉSENTANTS DES ACTEURS DU SECTEUR. VOUS L’AVEZ FAIT EN D’AUTRES TEMPS POUR D’AUTRES ACTEURS, FAITES-LE ENCORE SURTOUT POUR LES ACTEURS DE CE SECTEUR HAUTEMENT SENSIBLE ET STRATÉGIQUE. IL VOUS FAUT UN CONTRAT SOCIAL AVEC EUX. C’EST ENCORE POSSIBLE DE SAUVER LE PAYS DU DÉSASTRE QUI POINTE A L’HORIZON !!! J’ESPÈRE QUE VOUS ENTENDREZ MON APPEL !!!

  • Le 3 janvier 2018 à 10:06, par Juste En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    Monsieur l’inspecteur,
    S’assoir échanger avec le président c’est bien
    mais le plus gros problème, qu’il ait de bon conseillers et des gens capables de lui monter un bon dossier pour solutionner durablement le problème de l’éducation
    merci pour cette réflexion nourrie

  • Le 3 janvier 2018 à 10:51, par burkinabè En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    nous demandons que dès la reprise tous les enseignants et les élèves exigent la démission du ministre de l’éducation,de celui de la fonction publique et si rien n’est fait du président lui même .C’est au si simple ne vient pas au pouvoir qui veut mais qui peut gérer et lorsque vous êtes incapables de le faire ,ayez cette humilité de démissionner,et il faut que nos autorités comprennent cela une bonne fois pour toute.

  • Le 3 janvier 2018 à 11:10, par par grand B En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    l’éducation est la base de tout développement.un peu de respect pour les enseignants mon président. l’incivisme, la corruption, la gabegie, le laxisme,le vole (carburant de la présidence , C.S.C, engagements nationaux, perte de mallette (millions) primature en mission , assemblée nationale mission sans P.j ............... ......................................etc tout est question d’ éducation mon président . si vous vous soucier de l’avenir de ce pays faites de l’éducation la priorité des priorités ayez un peu de considération pour les acteurs du monde éducatif.

  • Le 3 janvier 2018 à 14:34, par IB 40 En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    Le gouvernement est effectivement fait d’aveugles. Les conseillers du président ne pensent qu’à leurs ventres. Je donne raison à ceux qui disaient que l’insurrection populaire n’est pas encore terminée. On doit effectivement l’achever.

  • Le 3 janvier 2018 à 21:59, par Gasbéogo Ino En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    Le feu n’est pa a jouer avc.Coe ds 1e ronde l tour du sect3r vomi est sur vos ecran.faites qqch et arrete la comedie

  • Le 4 janvier 2018 à 07:26, par Vision d’aigle En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    Très belle analyse ! Je pense que le président n’a pas pris la véritable mesure du problème ! Je pense que son récent discours de fin d’année sur cette question n’a pas du tout calmé le monde enseignant. Cela à mon avis s’explique car dans ses propos nous ne voyons que mépris et fuite de responsabilité. Je pense qu’il ne faut jamais sous estimer un chaton qui, une fois coincé, se battra pour sa survie ! Et, peu importe les dégât. Je crois à la sagesse du président qui saura raison garder et répondre de manière satisfaisante à ce corps . je pense aussi que ce sont ses conseiller quelques fois aveugles et orgueilleux qui vont créer des problèmes au président. Votre problème, c’est chercher des fausses solutions en pensant que ce sont vos adversaires politique qui vous combattent ! A ce rythme, le réveil sera très douloureux.

  • Le 4 janvier 2018 à 13:41, par faber En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    Les acteurs de l’éducation aiment ce pays comme tout le monde,
    Il est inadmissible que nos autorités prennent des mesures de discrimination entre les agents de la fonction publique. Et le comble est que ces autorités refusent de reconnaitre leur faute dans la situation actuelle. Ce gouvernement est le seul responsable de ce qui arrive actuellement, il en portera l’entière responsabilité.
    Il n’y a pa d’autre alternative que de mettre les agents dans les mêmes conditions de travail.
    Vous ne pouvez demander aux uns de s’assoir regarder les autres manger.
    Soit tout le monde mange ou personne ne mange.
    Le remède : Même niveau de recrutement=même salaire

  • Le 5 janvier 2018 à 11:48, par Calmos En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    On se calme. Il n’y a pas de péril dans la demeure. Ce pays bien aimé est quand même dirigé par des hommes et femmes responsables. évitons de penser comme mon père Laurent Bado : "le pire n’est pas derrière nous, il est devant nous". Le pire est désormais derrière nous. Le secteur de l’éducation est comparable au village, tout le monde a un village, tout le monde aime son village, mais personne n’accepterait qu’on l’appelle villageois, très peu y retourne vivre même après la retraite et très peu y construisent le dixième de leur villa de la ville. Le village est délaissé par ses fils et filles comme l’éducation l’est aussi par les parents et l’Etat depuis 1990. Comment un enfant qui ignore que 2 moins 2 donne zéro puisse passer en classe supérieure ? Tout le monde est responsable de la dégringolade de notre système éducatif. Alors, il est maintenant temps de bander nos muscles. Et le président du Faso, qui aime son village Tuiré, mettra la balle à terre et tous les salaires ( y compris le sien) seront rediscutés. Félicitations pour ce courage.

  • Le 5 janvier 2018 à 19:28, par Hayi En réponse à : Education au Burkina Faso : L’Etat invité à prendre à bras le corps les préoccupations posées par les acteurs de l’éducation

    Le dialogue ne doit en aucun cas être rompu. Le PF à déjà pris la mesure de la situation. Que les syndicats fassent une priorisation de leurs revendications et viennent à la négociation avec des propositions réalistes et réalisables. Aucun gouvernement ne peut satisfaire en totalité leur plateforme telle qu’elle se présente actuellement. Elle n’est pas chiffrée. C’est un listing de revendications. Les enfants exigent et le père doit tout satisfaire ici et maintenant sinon Je ne pars plus à l’école. Qui perd ?. Ce n’est pas une solution. Il faut éviter le scénario de 1984. L’Etat c’est l’Etat et le demeurera. Les syndicats sont les syndicats et le demeureront. Chacun a un rôle précis dans le développement du pays. Que chaque partie s’en tienne à soon rôle.