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Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

LEFASO.NET | Par Anselme Marcel KAMMANL
vendredi 29 décembre 2017.

 

Quel est le bilan de la politique gouvernementale dans le domaine de la Fonction publique et du travail en général au Burkina Faso ? Quelle appréhension le pouvoir actuel fait-il de la grogne sociale via les manifestations syndicales et quelles sont les réponses idoines qu’il est en train d’apporter à ces sollicitations ? Quelles sont les initiatives ou les perspectives que le gouvernement est en train de développer pour améliorer les conditions de vie des Burkinabè dans le cadre du travail ? Autant de questions auxquelles le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Clément Pengdwendé Sawadogo a accepté d’apporter des éléments de réponse à travers l’interview suivante accordée à Lefaso.net dans le principe de la redevabilité des gouvernants aux citoyens. Lecture…

Lefaso.net : Monsieur le ministre peut-on parler de statut général de la fonction publique de nos jours avec la multiplication des statuts particuliers ? Et si oui comment ?

Clément Pengwendé Sawadogo : Merci de l’occasion que vous nous donnez de revenir sur des questions jugées très sensibles au sein de l’opinion, en particulier dans le milieu des agents de l’Etat. Le statut général de la fonction publique est celui qui régit les emplois et d’une manière générale l’activité, le régime disciplinaire, etc. pour tous les agents de l’Etat. Donc les principes généraux de la fonction publique en matière d’emploi des personnels ainsi que les modalités applicables sont régis par le statut général. Et ce statut général aujourd’hui est incarné par la loi 81 de 2015 adoptée sous la transition qui a donc fait suite à la loi 13 qui était connue en tout cas pendant un bon bout de temps.

Maintenant les statuts autonomes - parce que quand vous parlez de particulier il s’agit en fait des statuts autonomes - sont accordés à un certain nombre de corps de fonctionnaires de par la loi. C’est la constitution qui définit aussi ces particularités-là. Et ces particularités, elles ne sont pas nombreuses. Elles concernent les corps de la magistrature, elles concernent également les corps paramilitaires et pour l’essentiel également les enseignants chercheurs, l’université. En dehors de ces catégories-là, il n’y a pas de particularité. Tout le monde est dans le même sac.

Il y a un vent de « grévisme » sans précédent qui souffle sur le Burkina Faso depuis sans s’estomper. On voit qu’il y a des syndicats qui sortent, en tout cas, pour réclamer ce statut particulier ou statut autonome. Tout récemment on avait le cas des inspecteurs de travail à travers l’action sociale et un certain nombre de syndicats qui réclament ce statut particulier. Quelle appréhension faites-vous de cette vague de revendications tous azimuts ?

C’est du corporatisme pur qu’ils font. La loi n’a pas défini ces statuts autonomes pour répondre à des revendications corporatistes. Ce n’est pas l’objectif. La loi part du principe qu’il y a un certain nombre de métiers qui sont vraiment à particulariser. Si on prend le cas de la magistrature, beaucoup de gens parlaient de ça. Mais la magistrature incarne un pouvoir constitutionnel. Et en raison de cela, le grand forum qui a été organisé sur la justice sous la transition, c’était des états généraux attendus par tout le monde, a dit qu’il fallait en particulier placer la magistrature à la place normale. Et cela, c’est valable dans tous les pays.

Je ne connais pas un pays où le magistrat est un fonctionnaire tout à fait ordinaire comme les autres fonctionnaires. C’est parce que c’est quelqu’un qui incarne un pouvoir, qui prend des décisions dans des conditions où son exercice est nécessairement un peu particulier.

C’est une analyse de particularité du travail, de la fonction qui conduit à un statut autonome. Ce n’est pas une affaire de parce que quelqu’un réclame qu’on attribue un statut autonome. C’est ce que je dis souvent à nos partenaires sociaux quand il y a des discussions. Mais un statut autonome ne se décrète pas comme ça. Vous êtes recrutés sur la base d’un statut général. Si votre employeur qui est l’Etat n’a pas été amené à vous redéfinir dans un autre statut, vous n’avez même pas la possibilité de revendiquer quoi que ce soit par rapport à votre présence dans le statut général. Puisque vous avez été recruté dans cela, donc vous ne pouvez pas en sortir.

Maintenant si c’est l’Assemblée nationale, le gouvernement, suite à des discussions au niveau de la Constitution décide de donner une considération particulière à tel corps, on attribue un statut autonome à ce corps en ce moment. Cela, c’est du fait même de la gouvernance de l’Etat qu’on prend cette décision. Mais un syndicat ne peut venir dire : « Bon ! Nous aussi, on veut un statut autonome. » Sur la base de quoi ? C’est comme ça que ces chose-là se gèrent.

L’Etat ne gère pas son personnel sur la base d’un égalitarisme des traitements. Ce n’est pas cela qui est un problème. La question de l’équité est réelle. Mais il faut d’abord savoir qu’on recrute un agent parce qu’on veut qu’il fasse un travail pour la nation. C’est la nature de ce travail qui entraine les autres considérations et non pas parce qu’il y a des fonctionnaires on doit leur distribuer des avantages. Non ! Si on continue ainsi, c’est un pays qui ne pourra jamais se développer parce que là c’est un partage de gâteau.

Mais est-ce que cette communication est comprise par les différents partenaires sociaux qui sont sur le front de la revendication ? Vos explications sont-elles comprises par les forces syndicales ?

Ah ! Je l’espère bien parce qu’il y a des prétentions mais nous sommes catégoriques et fermes sur cette question de toutes les façons. On a même eu à dire que ce ne sont pas des questions sur lesquelles on peut discuter. Je le dis et je le répète parce qu’il est inconcevable que quelque temps après l’adoption de la loi 081 que déjà on se bouscule pour l’éclater. Imaginez-vous un Etat dans lequel chaque corps est nanti d’un statut, chaque corps, chaque emploi avec son statut… Mais ce n’est pas possible. Je ne vois pas comment dans un pays comme le nôtre on peut gérer cela.

Maintenant, il y a une considération à côté sur laquelle bien sûr des discussions sont possibles. Est-ce parce qu’on a créé un statut autonome qu’on doit nécessairement la sortir d’une rémunération supérieure à celle des autres statuts ? En principe non ! Mais dans les faits, il est vrai qu’à partir du moment où un certain nombre de considérations ont été avancées pour créer un statut autonome, généralement c’est de nature à entraîner aussi quelque part une petite hausse des avantages. Mais comme je le dis, c’est aussi attaché aux principes directeurs qui ont conduits à l’établissement de ce statut autonome et non une volonté de privilégier des agents par rapport à d’autres.

Mais de façon globale, il y a ce printemps de grèves sans précédent au Burkina Faso depuis un certain temps. Il est pratiquement difficile de faire un mois, deux mois sans qu’il n’y ait des sorties syndicales. Comment vous appréhendez justement ce phénomène ?

Il est complexe. D’abord ce que je vais dire, ce n’est pas propre au Burkina. Tendez l’oreille, vous allez vous rendre compte que quand on prend par exemple la sous-région, pas un seul pays n’échappe à la récurrence des mouvements sociaux. Cela peut vouloir dire que nos pays aussi traversent des zones d’ébullitions, de turbulences au plan social et même au plan politique.

Maintenant, pour ce qui concerne le Burkina, il ne faut pas oublier que nous sortons d’une période de turbulences en occurrence l’insurrection populaire. Beaucoup de gens pensent qu’après cette insurrection populaire, tout de suite les solutions devraient leur être servies. Ce qui est une erreur de jugement parce que l’insurrection populaire on la mène pour mettre fin à des dérapages ; mais à après, il faut plutôt serrer la ceinture et travailler à rétablir le pays sur la bonne voie.

Donc, on ne peut pas parce qu’on a fait un soulèvement dès le lendemain partager des avantages. Or, il y a beaucoup de gens qui pensent que cela devrait être ainsi. Cela est un paramètre.

L’autre paramètre est imputable au mouvement syndical burkinabè. Comme on le connait aussi, il y a une multiplicité des acteurs avec des façons diverses de mener des luttes. Vous avez certains syndicats qui se disent liés en tout cas à la lutte des classes et qui sont des radicaux qui généralement en déclenchant les mouvements ne veulent rien comprendre. C’est tout ou rien. Tout et tout de suite.

Ce syndicalisme aussi plus il se développe, plus il provoque l’exacerbation des luttes syndicales. Or nous sommes dans un pays où cette exacerbation, ce vent de radicalisation des luttes syndicales comporte les risques de faire en sorte que la petite bourgeoisie s’arroge pour elle l’essentiel des richesses nationales. Ce qui pose problème, puisqu’on est de nos jours à plus de 50% des ressources engrangées par l’Etat qui vont aux rémunérations de ces fonctionnaires, ce qui est inadmissible dans un pays comme le nôtre qui veut avancer.

Alors, de nos jours, si on fait le point sur les cinq dernières années, beaucoup de fonctionnaires ont presque doublé leurs salaires. Ce n’est quand même pas normal que dans ces conditions on en est à exacerber encore des mouvements pour revendiquer des salaires supplémentaires, des indemnités. En fin de compte il restera quoi pour investir ? Et pour les autres ? Quand nous disons cela, il y en a qui disent qu’on oppose les travailleurs aux autres catégories de travailleurs... Ce n’est pas nous qui opposons. Chacun n’a qu’à faire son analyse.

L’on avance généralement le fait que le salaire du fonctionnaire est une répartition sociale pour justifier les revendications de hausse... Qu’en dites-vous ?

Non ! Cet argument est tout simplement inadmissible. Il vaut mieux que chaque citoyen ait la possibilité d’organiser sa vie que de dire qu’il faut prendre l’essentiel du budget pour répartir aux fonctionnaires parce qu’ils vont par ailleurs devoir s’occuper 10 à 20 personnes. Ces 10 à 20 personnes sont des assistées. Il faut les transformer en acteurs aussi. C’est ça la dynamique. La normale c’est comme ça.

Dire que parce que les fonctionnaires prendraient d’autres personnes en charge, il faudrait lui faire des augmentations n’est pas un argument acceptable. Chacun doit être rémunéré au vu de son travail en sachant qu’on dégage suffisamment de ressources qu’on va investir pour que tout le reste de la société en profite. C’est ça la dynamique du développement.

Effectivement on a 18 millions d’habitants. Est-ce qu’on a 200 000 fonctionnaires de nos jours ? Et plus de 50% du budget qui est chaque fois englouti par cette minorité qui a eu la chance d’être allée et d’être employé par l’Etat… Pendant ce temps, il y a des écoles, des centres de santé qu’il faut construire dans des localités éloignées pour des milliers d’enfants... Une sorte d’injustice ? Est-ce que dans vos discussions avec les syndicats ces aspects sont suffisamment ressortis pour qu’ils comprennent vraiment que leurs revendications ne doivent prendre en otage la dynamique du développement au Burkina Faso ?

C’est ce que je vous disais tantôt. Il y a beaucoup d’acteurs syndicaux actuellement qui font tout, tout ce qui est en leur possible pour que leurs propres militants comprennent que nous ne sommes pas à un moment où il faut tirailler excessivement autour des avantages à attribuer à leurs militants. Quand je parle d’un vent de radicalisation, ce concerne une partie du mouvement syndical ce n’est pas tout le monde. Et heureusement d’ailleurs que ce n’est pas tout le monde qui voit les choses de cette manière.

Mais ce n’est pas faute d’explications. Vous avez vu qu’à un moment donné le chef de l’Etat est monté au créneau pour dire de faire attention. Ils parlent de répartir, de redistribuer, de partager… Mais comment va-t-on donner satisfaction aux plateformes revendicatives, aux prétentions diverses avec ce qu’on n’a pas pu produire ? Il y a un problème. On le fait comment ? Donc ce n’est pas, à mon avis, faute d’avoir expliqué. Si les gens ont leur grille d’analyse qui les conduit à dire les yeux fermés que c’est tout ou rien, qu’est-ce qu’il y a à faire ?

Il faut quelque part une prise de conscience de tout le monde sur le fait que construire une nation, c’est aussi être raisonnable en tout, c’est aussi tenir compte des autres, c’est aussi accepter les règles de jeu imputables à tout le monde parce que quand un syndicat rejette par principe un régime issu d’élection, bon finalement il est lui-même un parti politique ou quoi ? Or tout ça on a entendu ici. Donc c’est assez complexe et je dirais qu’en tout cas, il faut cette prise de conscience nationale et générale.

Il y a les inspecteurs de travail qui depuis un certain temps sont en grève. Qu’est-ce qui fait justement la particularité de ce dossier ?

Effectivement les inspecteurs, les contrôleurs de travail sont en grève depuis un certain temps. Ils ont déposé une plateforme revendicative en six points. Nous avons traité tous les points. Et du point 1 au point 4 qui traite des conditions d’organisation de travail, nous nous sommes entièrement entendus.

Donc que ce soit en matière de construction ou de réfection des inspections de travail, que ce soit au niveau des inspections d’établissements, des inspections de zone à Ouagadougou ou à Bobo-Dioulasso, que ce soit au niveau de l’attribution des moyens roulants, de logistiques aux inspections de travail, nous nous sommes entendus sur un certain nombre de mesures à prendre. Donc sur ces problèmes, il n’y a plus de débat. Toutes les discussions sont achevées.

Le cinquième point portait sur le statut autonome qu’ils revendiquent. Mais là il y a une divergence de principe. Pour le gouvernement, il n’y pas de statut autonome à conférer à qui que ce soit en dehors de ceux qui l’ont par le fait de la Constitution. Les inspecteurs de travail estiment que nous avons signés des conventions au niveau de l’Organisation internationale de travail(OIT) dans lesquelles on dit qu’il faut donner un statut spécial aux inspecteurs de travail. C’est nous qui avons signé ces conventions donc nous les connaissons bien.

D’ailleurs nous participons à l’élaboration de ces conventions. Mais aucune convention ne peut être citée pour dire que l’OIT impose un statut autonome pour les inspecteurs de travail. Vous allez voir qu’on insiste sur la nécessité de créer les conditions d’exercice en toute indépendance de travail pour les inspecteurs. Mais ça ne conduit pas à dire qu’il faut les sortir du statut général et leur donner un statut autonome par une loi. L’OIT ne peut pas s’interférer sur les modalités juridiques dans les Etats. Ce n’est pas possible. Elle pose le problème, le principe de tout faire pour leur donner les conditions.

Mais on n’a pas dit voilà le traitement qu’ils doivent avoir par rapport à un autre fonctionnaire. Ça aussi c’est clair. Les inspecteurs le savent bien. Mais vous le savez, dans le cas de figure actuel, chacun valorise ses arguments pour nous vilipender ; sinon ils le savent bien. On a lu ensemble tous ces textes, toutes ces conventions et nulle part on ne peut aller très loin avec ça.

Enfin, il y a le 6e point qui porte sur la revendication d’une indemnité de conciliation. Sur cette question aussi nous avons fait des concessions majeures. Nous avons dit que sur le principe, nous allons concéder vu que la conciliation prend beaucoup de temps, elle est quelque fois harassante, elle comporte beaucoup de servitude et finalement elle prend beaucoup plus de temps que les autres missions. Donc nous avons concédé sur le principe et nous avons proposé un montant. On a discuté. Et c’est sur le montant que les inspecteurs bloquent pour dire que ce montant ne les satisfait pas.

Vous savez que s’agissant aussi de montant, le gouvernement ne prend pas de décision à tue-tête sans tenir compte de tous les paramètres et aussi de la situation d’ensemble de rémunération. Là aussi nous avons expliqué que ce qui a été proposé tient compte non seulement des moyens de l’Etat mais aussi de la nécessité d’équilibre parce que cette indemnité vise un domaine précis qui est la conciliation. Ce n’est pas une indemnité qui traite de toutes les servitudes de l’emploi d’inspecteur de travail. Cela aussi, c’est une nuance qui est importante. Donc à ce jour, les grèves se poursuivent, mais la discussion n’est rompue et il est certain que dans les prochains jours, on va reprendre langue avec les inspecteurs, les contrôleurs pour pouvoir terminer, boucler, en tout cas trouver une solution à ce dossier.

En même temps il y a le corps des enseignants aussi qui depuis un certain temps ne fait pas correctement le travail. Ils sont en grève, vous à votre niveau, qu’est-ce qui bloque ?

Pour le corps des enseignants, là aussi au niveau du gouvernement, il y a beaucoup d’échanges, il y a de discussions avec les syndicats et nous espérons que des solutions pourront être trouvées. Mais c’est le même problème, c’est-à-dire que les enseignants estiment qu’ils doivent aussi bénéficier de considérations particulières, d’indemnités particulières, etc. Nous ne méconnaissons pas le rôle majeur que joue l’enseignant et l’enseignement dans la vie de notre pays, dans la préparation de nouvelles générations.

Mais tout cela doit être mis en musique avec les réalités de notre pays. On veut bien améliorer les conditions mais à un temps T donné, en avons-nous les moyens de le faire de manière substantielle ? Or quand vous voyez les prétentions, elles sont substantielles, elles sont exorbitantes par rapport à nos moyens. Donc je dis ceci : on doit discuter, on doit se comprendre.

Le gouvernement est soucieux de valoriser la fonction enseignante autant que faire se peut, mais cela doit rentrer dans les programmes, dans les plans progressifs parce que par ailleurs si nous avons critiqué les années de gouvernance passées ça veut dire que quelque part il y a un eu une gaffe. Mais est-ce qu’en un temps deux mouvements on peut éponger toutes les gaffes ? Ce n’est pas possible. Donc la discussion se poursuit. J’espère que les jours suivants, on pourra trouver un terrain d’entente avec le monde enseignant.

Au niveau de la fonction publique il y a ces recrutements sur mesures dites nouvelles. Est-ce que vous pouvez revenir sur la logique de ces recrutements ? Il y a aussi des plaintes sinon des critiques qui tendent vers des soupçons de politisation. Quelles sont les explications que vous pouvez donner ?

Non, ce qu’on appelle mesure nouvelle, c’est une forme de recrutement qui concerne un secteur donné de manière particulière sinon les recrutements directs de la fonction publiques concernent en général tous les emplois de l’Etat. Ce dont vous parlez est un recrutement ciblé sur un secteur donné auquel on attribue un budget spécial et un effectif à recruter qui peut être important. Si vous prenez le cas du ministère de l’Education nationale(MENA), les recrutements sur mesures nouvelles d’enseignants du primaire portent sur 3000 enseignants. Si vous prenez le cas de la santé, peut-être on serait à 1 000 ou un peu à plus de 1 000 dont les médecins, les spécialistes, etc.

Si vous prenez d’autres cas comme le ministère de l’Agriculture, le ministère de l’Energie, le ministère de l’Eau, il y a aussi des quotas moins importants mais quand même spécifiques. C’est cela les mesures nouvelles. En principe, c’est une concession que le gouvernement fait à ces secteurs-là pendant une période déterminée.

On peut estimer à un moment donné qu’on a pu résorber le gap en personnel et qu’on peut arrêter ces recrutements. Maintenant de la catégorie de mesures nouvelles, il y a un petit quota qui généralement ne dépasse pas une centaine d’agents pour lequel il est donné la possibilité au ministre de recruter directement quelques personnes - et c’est généralement au niveau de ce qu’on appelle le personnel d’appui comme les agents de liaison, les agents de bureaux, quelques fois aussi des secrétaires de premier niveau, des chauffeurs - pour deux raisons.

Au niveau de ces catégories, si vous ouvrez un concours pour recruter 40 personnes, par exemple, si vous voulez recruter 50 chauffeurs et vous vous retrouvez avec 500 000 candidats. Comment traitez-vous cela ? C’est ingérable. Donc on préfère laisser le soin aux ministères de procéder à des recrutements sur des bases beaucoup plus discrétionnaires. Néanmoins, ce type de recrutement est assorti d’une commission de sélection. C’est à ce niveau-là qu’il y a certaines critiques parce que d’aucuns estiment qu’il y aurait du favoritisme. Mais peut-on vraiment faire autrement ?

Je rappelle que chaque année en tout cas, depuis que notre pouvoir est là, en 2016 et 2017, nous avons recrutés en moyenne 18 000 personnes. Sur les 18 000, ceux dont on parle, le personnel d’appui, ne concerne que 100 ou 200 personnes. Je pense qu’il ne faut pas être extrémiste en tout. Même si la méthode peut être considérée comme impure, imparfaite, entre nous, je pense que sur les 18 000 si la procédure a été limpide et que tout le monde a pu faire valoir sa chance, ce n’est pas 100 ou 200 personnes de niveau vraiment bas ou de moyen niveau qu’il faut vraiment s’apitoyer et élever des critiques qui ne valent pas la peine.

Dans le cadre de ces recrutements sur mesures nouvelles il y a eu celui des nouveaux enseignants. Mais il y a eu des problèmes de statut et de salaire au point que ces derniers ont commencé à faire des sorties de protestation. Qu’en est-il de la situation actuellement ? Pourquoi il y a eu ces dysfonctionnements ? Est-ce les arriérés de salaire ont-ils été payés ?

C’est un problème qui est connu. Evidemment avec les effectifs que nous avons recrutés, pour pouvoir traiter les dossiers d’intégration à temps, c’est vraiment une gageure parce que 18 000 personnes dans l’année, ce n’est pas évident. Dans un passé récent, la fonction publique recrutait seulement 10 000, mais même là, c’est beaucoup. Si vous aller sur 10 années en arrière peut-être, ce n’était que 5 000 ou 6 000. Alors, il faut multiplier les capacités de traitement et il faut que les moyens aillent avec. Or, le problème c’est que souvent les moyens ne vont pas avec.

Malgré les objectifs que nous nous fixons, ces objectifs là nous prescrit un délai de 28 jours traiter un dossier d’intégration d’un nouveau fonctionnaire si son dossier est prêt et déposé à la fonction publique. Mais malgré cette ambition que nous nous sommes fixés, il faut avouer que ce n’est pas toujours aisé. Mais il arrive quand même qu’un certain nombre de dossiers ne puissent pas être traités à bonne date pour des raisons diverses parce que c’est tout une chaîne. Souvent les dossiers sont réunis à partir même de l’école de formation d’où vont sortir les nouveaux agents, ensuite ils transitent par leur ministère de tutelle et quelques fois au niveau des DRH…

Alors, il y a un certain nombre de mécanismes qu’il faut roder pour que le traitement aille vite, qu’il n’y ait pas d’erreurs parce que si il y a des insuffisances, on ne peut pas avancer. Ce sont ces raisons qui font effectivement qu’un certain nombre de dossiers n’arrivent pas à être traiter à bonne date et donc le fonctionnaire est obligé d’aller travailler quelques fois des mois sans avoir son premier salaire. Mais, quand même, la grande majorité des fonctionnaires recrutés ont eu leur salaire à bonne date.

Il y a un peu une différence avec ce qui se passait dans le temps. Je dis cela parce qu’à cette époque, même avec le nombre réduit de fonctionnaires, aucun d’eux ne pouvait avoir son premier salaire avant trois ou six mois. Mais aujourd’hui, il y en a qui dès le premier mois ont leur salaire et ils sont le plus grand nombre. Maintenant il va rester un grand nombre pour lequel on n’a pas pu faire le traitement à temps. Et c’est de ceux-là qu’il s’agit. Ce n’est pas le cas de tout le monde.

Est-ce qu’il y a des dispositions qui sont prises pour garantir un meilleur traitement à certains dossiers ?

Oui, nous sommes là-dessus pour qu’en 2018, d’année en année ce phénomène s’amenuise. Donc on va encore regarder la chaîne de traitement entre les uns et les autres et surtout entre le MENA, nous et la solde, le ministère des Finances et le contrôle financier. Vous avez le MENA qui rassemble les dossiers et qui nous les transmet ; la fonction publique fait le traitement initiatif, puis fait la transmission au contrôle financier qui valide avant de transmettre à la solde.

Vous avez quatre acteurs différents qui sont les principaux, sinon il y a d’autres acteurs. Il y a ceux qui travaillent à ce que les dossiers soient prêts depuis même l’école. Mais les acteurs essentiels sont au nombre de quatre. Nous allons encore regarder à ce niveau-là qu’est-ce qu’on peut faire pour qu’en 2018 on puisse afficher une meilleure satisfaction par rapport au traitement dans le délai.

Le monde de la Fonction publique burkinabè est confronté au problème du terrorisme. L’on a des zones de conflictualité accrue. Quel est l’état des lieux ? Avez-vous une des chiffres des travailleurs affectés par ce problème et qui se retrouvent dans une incapacité de travailler ? Quelles les dispositions que le ministère prend pour résoudre le problème ?

Oui ! En effet, il y a des segments de l’administration surtout au niveau de l’éducation qui sont touchés par la difficulté d’exercer leur métier et cette situation concerne essentiellement la région du Sahel avec la situation d’insécurité qu’on connait. Pour faire un point exact, c’est plutôt au niveau des ministères directement que cela peut être fait, surtout au niveau du ministère en charge de l’Enseignement ou les autres ministères qui ont des chantiers qui ont des fonctionnaires qui travaillent dans ces zones.

Nous n’avons pas à notre niveau un point exhaustif, mais il est évident que c’est un phénomène qui doit être traité et pris à bras le corps. Nous travaillons vraiment pour créer les conditions optimales d’exercice de travail par ces agents-là. Ce n’est pas toujours facile, nous le savons tous, mais avec les grands programmes qui sont engagés à travers le G5 Sahel avec aussi le programme spécial qui est mis en place pour le Sahel, je pense que les mois à venir pourront en tout cas connaître une embellie à ce niveau-là.

Au niveau de ces acteurs il y a des gens sui sont plaignent d’être en quelque sorte délaissés par l’Etat, par leur ministère, par la fonction publique. Est-ce qu’il y a une communication maintenant pour qu’il ait plus de compréhension pour rassurer ces fonctionnaires ?

Non personne ne peut dire qu’il est délaissé. C’est une situation qui embarrasse tout le monde, qui embarrasse les agents, qui embarrasse l’Etat également. Il est de la responsabilité de cette dernière de tout faire pour rassurer les uns et les autres, pour créer les conditions de sécurité. Mais je ne pense pas qu’aujourd’hui on puisse parler de délaissement quelconque. Vous avez vu que les ministres eux-mêmes sont allés plusieurs fois sur le terrain s’assurer que les conditions d’une normalisation se crée. Mais tout cela s’opère dans les limites de la situation que nous connaissons tous.

Il y en a qui trouvent que ce sont des initiatives tardives...

Ah non ! Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Ce qu’on peut faire, c’est ce que j’ai déjà dit. Ces grands programmes qui sont en train d’être mis en place, parce que comme dit le proverbe « aux grands maux, grands remèdes », ce ne sont pas des initiatives minimales ou épisodiques qui peuvent venir à bout de phénomène. Donc il faut qu’il soit traité de manière vraiment profonde et cela est fait à travers le dispositif qui est en train d’être mis en place.

Mais aujourd’hui, les forces de défense et de sécurité se sont mises à fond et l’avancée que ces groupes terroristes croyaient pouvoir opérer, ils n’ont pas pu le faire. Si on dormait, si on était juste défensif, je pense qu’aujourd’hui ils seraient allés encore plus loin que là où ils sont. Et comme vous le constatez d’ailleurs au Burkina Faso il n’y a aucune base de ces gens. Ils sont basés ailleurs, ils viennent mener leur incursion et ils repartent. Mais c’est parce que le terrain aussi est pris en main qu’ils ne peuvent pas faire comme ailleurs… Donc je pense que l’un dans l’autre nous sommes dans un Etat responsable quand même. On se bat et à mon avis les choses vont dans le bon sens et le bon rythme.

Depuis un certain temps il y a l’informatisation du système des concours au niveau de la fonction publique. Est-ce que vous pouvez revenir sur en quoi consiste cette informatisation ? Est-ce qu’on peut faire vraiment confiance à cette plateforme en termes de qualité et de viabilité ?

Je pense que vous voulez parler de la mise en ligne d’un certain nombre de concours qui permet aux candidats de ne pas se présenter, de ne pas venir s’aligner pour se faire recenser, mais plutôt de faire valoir leur candidature par un simple sms ou par le net. Il n’y a pas de problème, ça se passe bien.

La première fois, on avait expérimenté deux concours, puis on est passé l’année suivante à une dizaine et on continue. Notre objectif est que tous les concours à partir du baccalauréat puissent être mis en ligne. C’est cela l’objectif qu’on se fixe pour 2018. Je ne sais pas si on va pouvoir réunir tous les reliquats, mais en tout cas, c’est notre objectif. C’est un objectif. On peut ne pas pouvoir l’atteindre à 100%, mais en tout cas il faut toujours viser une cible ambitieuse. Il n’y a aucun problème majeur au niveau de cette plateforme. Ça se passe bien. Une fois que le candidat est admissible ou admis, en ce moment, il vient avec son dossier physique et on procédera à son intégration.

Maintenant, il y a la fluidité du réseau internet qui peut faire qu’à un moment donné, une personne veut bien déposer sa candidature en ligne et chercher le réseau sans le trouver. Je pense que là aussi avec les projets en cours au niveau du ministère en charge de l’économie numérique, cette fluidité va s’améliorer. Mais dans tous les cas nous allons demander aux candidats de s’y prendre à temps. A l’intérieur de deux semaines on peut avoir quand même un jour le réseau pour actionner sa candidature. Donc je pense que là aussi il n’y a pas de problème majeur.

Et le phénomène des attaques sur le net. Les cybercriminels, les hackers et autres… Est-ce que toutes les dispositions sont prises pour garantir l’inviolabilité, la sécurité de la plateforme ?

Jusque-là tout se passe bien. Cela peut vouloir dire que les techniciens qui sont à la tâche ont pu trouver les meilleurs couloirs, les meilleures modalités pour que ça se passe bien. Jusque-là on n’a pas décelé d’attaques, de menaces graves.

Au niveau des concours de la Fonction publique, depuis l’introduction du système LMD dans le circuit éducatif burkinabè, il se pose un problème de concordance entre souvent le niveau demandé dans les termes de référence des concours et celui détenu par les demandeurs d’emploi. Il arrive que le niveau maîtrise soit indiqué alors que de plus en plus l’on a des détenteurs de master… Qu’est-ce qui est fait pour corriger ce genre de problème ?

Pour le moment il n’y a pas un problème majeur, parce que nous gérons en tenant compte à la fois du système LMD et du système transitoire. L’ancien système, nous pouvons le prendre comme une gestion de transition. Aujourd’hui il y a des concours niveau licence, il y a des concours niveau maitrise.

Au niveau des masters, là il y a une situation parce que les masters II est à BAC 5 ou 6. Déjà quelqu’un qui a ce master peut être engagé dans la fonction publique sans aller à une école de formation parce que s’il y va il en sortira avec au minimum BAC+7 en catégorie P. La plupart des concours vont jusqu’à la catégorie A1, donc une licence plus deux années de formation ou bien une maitrise plus une année de formation et ça fait aussi BAC+5. Donc, les deux cas de figure sont toujours pris en compte. Il faut continuer ainsi jusqu’à l’extinction des promotions qui ont la maitrise. On est obligé donc de gérer avec une transition pour ne pas les léser.

Par contre le Diplôme d’études universitaires générales(DEUG) ne plus être pris en compte sauf dans une gestion résiduelle, transitoire. Le Master I non plus n’est pas pris en compte, ce qui est pris en compte c’est la licence, la maitrise en transition, le master II en recrutement direct. Maintenant il faut se dire qu’avec cette nouvelle évolution le dispositif juridique pour les concours va évoluer et s’adapter au fur et à mesure. Nous menons des concertations entre nos trois ministères, fonction publique, enseignement supérieur, éducation nationale pour en tout cas voir comment on gère de manière progressive cette évolution.

Depuis les années 1994 ou 1995 il y a eu l’introduction des tests psychotechniques dans les concours au Burkina Faso. Aujourd’hui en 2018, est-ce que cette approche n’est pas surannée ? Est-ce qu’il y a en perspective une nouvelle approche ?

Ce qui est en cause dans cette affaire ce n’est pas la méthode du QCM (question à choix multiple). Si vous prenez le système anglo-saxon, particulièrement américain, la plupart des évaluations se fait sur la base des QCM. Il n’est pourtant pas établi que les cadres formés dans les écoles américaines soient les moins compétents.

Bien au contraire. Le problème, il se pose plutôt au niveau de la maitrise de la méthode pour qu’elle soit la plus rationnelle possible et qu’au bout de compte le QCM qui est administré qu’à travers les réponses on puisse sans ambages établir le niveau d’aptitude, de compétence du candidat. Nous nous sommes dit que c’est parce que nous avons adopté cette méthode sans avoir pris le soin de préparer aussi les examinateurs, c’est-à-dire ceux qui proposent les sujets à la méthode, que l’on va un peu dans tous les sens.

Finalement les candidats qui réussissent sont peu vifs d’esprit ou ne sont pas forcément les meilleurs en niveau scientifique. Donc il faut réorienter la manière de préparer les questions, les spécialisées en fonction des différentes disciplines et faire en sorte que ceux qui vont véritablement être admis, il n’y ait pas de doute.

Il y a eu un forum national sur les concours et la conclusion n’a pas été d’abandonner les QCM. La conclusion a été dire de travailler à approfondir la méthode pour qu’elle soit la plus objective possible. Beaucoup de gens ont proposé que l’on recourt à des appuis conseils de l’extérieur dans des pays qui sont rodés dans la méthode, les Etats unis, le Canada. Nous sommes en train de voir. Dès qu’on a les moyens, on va effectivement organiser des formations à l’endroit du corps professoral qui établit les questions.

Il se pose de nos jours le problème de la répartition géographique des fonctionnaires étant donné que le recrutement dans certaine portion se fait par région ou par zone. L’on se retrouve souvent dans des situations avec des zones où il n’y a pas de candidats. Qu’est-ce qui est fait pour résoudre ce problème ?

La question de fond est celle d’arriver à allouer les ressources humaines nécessaires au développement des régions et de toutes les régions sans exception. Le développement national ne peut pas se faire à plusieurs vitesses. C’est déjà le cas plus ou moins quand on compare les grandes villes aux autres localités. Mais il faut travailler à résorber ce gap, ces disparités. Et les recrutements régionalisés surtout au niveau des enseignants visent effectivement à aller beaucoup plus fort au niveau de certaines régions qui étaient défavorisées. Mais dans l’ensemble, le résultat est bon.

Maintenant, il se peut que dans certaines disciplines comme au niveau de l’enseignement secondaire il n’y ait pas dans certaines régions les viviers nécessaires, c’est à dire les candidats qui ont le diplôme requis pour postuler ou que les gens ne veulent pas s’inscrire à cause de ce qu’ils supposent être des contraintes particulières.

A mon avis, il ne faut pas revenir à la centralisation outrancière parce que celle-ci va nous faire perdre l’objectif de doter les régions, parce que, vous le savez bien, une fois qu’on a recruté tout le monde sur cette base centralisée, on a du mal à faire accepter au fonctionnaire de servir partout. Ça devient une lutte acharnée pour pouvoir rester à Ouagadougou ou à Bobo Dioulasso, conséquence vous avez plus de 3, 4, 5 et même plus d’enseignants par classe à Ouagadougou. Et cela est grave.

Par exemple, 36% des effectifs de la fonction publique sont concentrés à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso. 36% de tous les effectifs. C’est quand même trop. Il n’y a rien à faire, il faut au contraire accentuer la régionalisation des recrutements et faire en sorte même que pratiquement on ne recrute plus pour les zones où il y a déjà une concentration. Mieux, il faut instaurer un nouveau système de rotation des fonctionnaires pour que tout le monde puisse servir partout.

Dans le programme du président Roch Marc Christian KABORE, il y a eu cette promesse de 60 000 emplois de 2015 à 2020. Quel bilan en faites-vous ? Si l’on considère la période de 2015-2017, quel est le ratio d’emplois créés par an et quel est le nombre d’emplois créés de façon générale ? Est-ce que l’on est sur la bonne voie qu’en 2020 les 60 000 emplois auront été déjà créés ?

C’est une question que le ministre en charge de l’emploi peut répondre de façon précise. Mais quand le programme va du postulat que l’on crée 60 000 emplois par an, il s’agit des emplois imputables aux secteurs publics, mais aussi au secteur privé. C’est-à-dire que tous les efforts que nous faisons au niveau de l’Etat doivent permettre d’impulser une relance de l’économie de sorte que des emplois se créent aussi bien dans le privé que dans le public. Déjà le public joue sa partition. Comme je vous l’ai dit, en 2016 et en 2017, nous avons recrutés autour de 18 000 personnes alors qu’auparavant, les recrutements tournaient autour de 10 000. Il y a quand même une multiplication par deux. C’est un gros effort quand on sait l’incidence sur les ressources.

Quand je parle de ces chiffres c’est pour la fonction publique d’Etat mais sans prendre en compte les recrutements au niveau de la police, de la gendarmerie par exemple. En 2017, on a lancé le recrutement de 2 200 policiers. Si l’on ajoute aux 18 000 emplois ces 2 200 emplois de la Police nationale, l’on a déjà plus de 20 000 sans compter l’effectif des gendarmes. Et cela, c’est au niveau du secteur public.

Maintenant vous avez les emplois créés par les travaux à haute intensité de main d’œuvre. Je ne saurais donner l’effectif, mais en tout cas pas moins de 10 000 à 12 000 personnes qui ont pu être dotées d’un emploi. Même si nous prenons sur la base de 10 000, si vous ajouter, vous voyez que qu’on est déjà à plus de 30 000.

Maintenant on regarde vers le secteur privé. Le secteur formel, au niveau des services privés, au niveau du commerce, au niveau des industries. Là, peut être que le rythme d’emploi est plus lent parce que ce secteur est en train d’être relancé. Plus il est relancé, plus les chantiers se multiplient, les chantiers de terrain, de routes, d’écoles, de dispensaires, de CHR, etc. Et plus ces chantiers se créent, plus des emplois se créent parce que les entreprises emploient du personnel pour travailler dans le milieu des services, des fournitures.

Donc vous faites le point, ça peut être des emplois à durée déterminée, mais il y a également des emplois à durée indéterminée. En tout cas, ce sont des emplois qui génèrent des revenus, qui permettent de distribuer des revenus. Alors, si vous faites le point, il est possible qu’on en soit pas très loin de l’indication donnée par le programme présidentiel.

Il faut admettre que nous sommes toujours dans une phase de relance, on n’est pas encore en plein régime et j’ose croire que l’année 2018 qui est une année charnière parce qu’on voit déjà l’aboutissement des efforts que nous avons faits dans les deux premières années pour que le rythme général de l’activité se développe dans les pays et certainement que cela va permettre d’atteindre cet effectif, cette cible.

Le code de travail est en relecture. A quel niveau êtes-vous ?

Pour le code du travail le gouvernement veut que nous puissions promouvoir un code de travail qui soutienne réellement l’activité du travail au Burkina Faso. Ce qui suppose qu’il crée les conditions pour que les travailleurs soient protégés mais aussi pour que l’employeur soit assuré par une législation qui est commode pour les affaires.

Comme vous le savez, dans le domaine des affaires, on ne peut pas forcer quelqu’un à investir. Il investit quand il se rend compte qu’il va pouvoir profiter avoir des bénéfices ; il investit aussi s’il sait aussi que la législation lui facilite la tâche. Personne ne va sortir son argent juste pour se créer des problèmes. Par conséquent, il faut que le code de travail soit modulé de telle sorte qu’il soit légalement assez souple pour l’employeur mais sans léser les travailleurs. Voilà la difficulté. L’équation à plusieurs solutions et il faut résoudre cela.

Nous avons engagé les discussions avec les différentes composantes, avec les employeurs, avec les travailleurs. Dans cette réflexion, nous avons eu l’appui d’un certain nombre d’experts, de spécialistes, de juristes en la matière. Nous avons eu l’appui du bureau international de travail. Les discussions ont beaucoup avancé. Sur plus de 400 articles, il ne nous reste plus que 50 articles sur lesquels il faut s’entendre. Ce sont ces articles qui sont source de conflit comme la question qui concerne les contrats à durée déterminée (CDD) et les contrats à durée indéterminée (CDI). Est-ce qu’on peut conclure avec les travailleurs des CDD ad vitam aeternam ou bien on admet que passer une durée déterminée on en vient à des CDI ?

L’ancien code était vraiment souple et donnait la possibilité de conclure la possibilité de conclure des CDD comme on veut. Mais du côté des travailleurs, on estime que c’est quand même source de précarité pour le travailleur. Ça c’est par exemple une des questions sur laquelle il faut trouver un juste milieu. Dans les discussions en la matière, je pense que ce sont des discussions objectives. On est patron, mais on est aussi travailleur. Evidemment le patronat aurait préféré qu’on garde l’ancienne clause.

Je pense que si on propose quelque chose qui est un juste milieu, ils pourraient l’accepter. Il y a la question par exemple du principe d’admettre qu’il ait des sociétés de placement de travailleurs. C’est une question qui a été amplement discutée et sur laquelle il va falloir si à la fin on admet que ces sociétés puissent existées qu’il ait des garanties suffisantes que ça ne va pas être des sociétés qui exploitent les travailleurs de manière inconsidérée.

Il y a d’autres questions comme celle ayant trait à l’exercice de liberté syndicale, le droit de grève, etc. A chaque fois qu’il y a une discussion sur le code de travail ou sur les conventions collectives, il y a toujours ces questions qui reviennent. Les travailleurs demandent toujours qu’on élargisse les possibilités d’action syndicale.

Pour les employeurs, il y en a peut-être déjà trop. Ils souhaiteraient qu’on pose des règles qui priorisent l’épanouissement général de l’entreprise qu’un rapport de force chronique. Donc ce sont des questions importantes qui ne sont pas encore tranchées. Mais je dis bien, il y a déjà près de 400 articles qui sont déjà réglés. Il reste 50 articles. Nous allons mettre à profit les prochaines semaines pour relancer les discussions et obtenir modus vivendi pour pouvoir conclure ce dossier.

Dans quel délai ?

2018 forcément, mais tout dépendra de l’aisance aussi avec laquelle on avancera dans des points difficiles, de l’esprit d’ouverture, de compréhension des acteurs. Ces aspects conditionnent l’avancement rapide ou pas du dossier, mais nous nous imposons des délais assez raisonnables pour que à l’échéance de 2018, à la première session de l’Assemblée nationale, que l’on puisse déposer ce dossier sur la table au parlement.

Un autre segment qui se trouve dans votre département, c’est la protection sociale. Quelle est la politique de protection sociale depuis votre avènement au ministère. On a souvent entendu un certain nombre de disfonctionnement il y a des fonds de protection qui n’arrivent pas à certaines catégories. Qu’en est-il ?

La protection sociale est un domaine très vaste parce que tous ceux qui interviennent dans le social font partir de la protection sociale. Cela veut dire que c’est à la fois l’action sociale par exemple qui est au niveau d’un autre département ministériel et même certains aspects de la politique en matière de la santé et d’éducation. Tout cela fait partie de la protection sociale.

En ce qui concerne mon département c’est surtout la protection sociale des travailleurs qui est mis en relief. Et là, on peut citer essentiellement la sécurité sociale qui est gérée par les deux caisses, CNSS et CARFO. Mais il y a aussi l’assurance maladie universelle qui est en gestation et sur laquelle nous avons un calendrier. En tout cas, normalement, nous voulions qu’on crée la caisse de l’assurance maladie avant la fin de l’année. Cependant, pour des raisons de calendrier imputable au rythme gouvernemental, je me dis que ça va être peut difficile.

Tout de même, dans les premières semaines de 2018, on pourra avancer sur ces dossiers. Le fond national des déflatés retraités participe aussi d’une politique de protection sociale. Ce dont vous parlez je ne suis pas au courant. Dans mon département, il n’y a pas un problème de ce genre, peut-être ce serait dans d’autres secteurs ministériels, sinon à notre niveau, tout se déroule en tout cas conformément à notre programme de travail.

Le défi pour nous c’est de faire en sorte que la protection sociale couvre le grand maximum de nos concitoyens. Aujourd’hui à 10% très faible. Dans la plupart des Etats africains on ne dépasse pas ce pourcentage en dehors de quelques. Mais il faut que par l’assurance maladie, on puisse aller rapidement atteindre 40% et qu’on puisse dans les cinq années aller à 60, 70%. Dans les pays développés les couvertures sociales peuvent aller jusqu’à 80%/. C’est une question de développement c’est vrai. Mais il faut qu’il y ait la volonté politique. Et cette volonté, nous l’avons et nous allons surtout la confirmer à travers la mise en œuvre de l’assurance maladie.

Et comment comptez-vous mettre en place l’assurance maladie ?

L’assurance maladie, c’est un dossier de fond. Le principe est d’arrivé à ce que on collecte des ressources. Vous savez, il n’y a pas quelqu’un qui ne dépense pas pour sa santé. Cela veut dire que tout le monde doit pouvoir cotiser pour qu’on mette tout cela dans une cagnotte générale et qu’on prenne en charge les soins de tout le monde. Voilà le principe. Maintenant l’intérêt d’une telle opération, c’est que ceux qui ont plus de moyens cotisent plus que les autres pour favoriser la prise en charge de ceux qui n’ont pas de moyens.

Le principe repose en quelque sorte sur la solidarité nationale. Vous avez le secteur formel, les travailleurs du public et du privé, les travailleurs salariés qui peuvent cotiser leur part de salaire et peut être aussi avec le soutien de l’employeur. Ensuite vous avez dans le secteur informel des professions libérales. Le secteur informel est chez nous le plus gros secteur. Il ne comporte pas seulement des gens à faible revenu. Le secteur informel va de la vendeuse de cacahouètes au grand entrepreneur non enregistré. Ça existe et nous le savons tous. Et chacun devrait en fonction de son niveau de vie cotiser quelque chose. Dans le monde rural les cotisations seront demandées aussi en fonction du niveau de vie, de l’activité. Mais il est sûr que pour la majorité, ce sera des cotisations raisonnables.

Au final, un citoyen ne peut pas être malade sans pouvoir se soigner parce que la santé c’est tout. C’est la matière première de la survie de l’homme. C’est donc un dossier de fond, un dossier sur lequel il ne faudrait pas commettre d’erreur parce que si vous commencez sur de mauvaises bases, vous allez mal le terminer. C’est pour ça que nous avons pris plus de temps pour mener des études en profondeur, des études financières, économiques pour nous assurer la viabilité du système que nous allons mettre en place. Viabilité à court ou moyen terme. Actuellement, Dieu merci, nous avons rassemblée tous les moyens nécessaires qui nous permettent de prendre des décisions en connaissance de cause.

Mais pour un projet aussi grand, il est normal aussi d’envisager qu’il ait une grande consultation nationale, qu’il ait quelque chose dans le genre grand forum national, grande assise nationale pour que toutes les catégories, toutes les composantes, s’imprègnent du projet et que chacun ait son mot à dire. Nous pensons que cela est important. En tout cas nous l’envisageons sérieusement.

La gouvernance Roch a deux ans. Deux ans après, quel est le bilan que vous faites de la modernisation et de l’efficacité de l’administration ?

C’est un grand projet pour nous : la modernisation. Nous devons être au rendez de la modernité dans le 21e siècle et pour se faire nous travaillons beaucoup pour outiller les structures de l’administration publique en référentiel innovateur. Cela veut dire que quel que soit le domaine considéré, des questions comme apporter plus de célérité au traitement des dossiers, réduire le nombre de procédure pour vraiment éradiquer les lourdeurs intitules, dématérialiser les procédures pour éviter que tout le temps l’usager soit contraint de venir devant un agent - et tout cela à la faveur bien sûr du développement des TIC -, assurer un meilleur accueil à l’usager… Transparence dans le traitement des dossiers, ce qui veut dire aussi pouvoir dire dans quel délai le dossier est traité, éradication du phénomène de la corruption au niveau des agents. Ce sont des chantiers essentiels sur lesquels nous travaillons déjà depuis un certain temps à travers la mise en œuvre du plan stratégique décennal de modernisation de l’administration publique.

Nous avons beaucoup avancé sur l’établissement de ces référentiel et chaque année le Premier ministre lui-même donne des orientations et cela depuis l’année dernière à toutes les administrations, aux ministres, aux présidents d’institutions pour que chacun procède à la réforme à faire à son niveau et qu’on puisse sentir réellement des changements à ce niveau. Nous travaillons beaucoup sur ça.

En ce qui concerne la gestion des ressources, nous avons élaboré des tableaux prévisionnels des effectifs et des emplois : le tableau de bord des ressources humaines, l’élaboration des critères de performance des structures de l’administration publique, l’évaluation de la performance des structures de l’administration publique. Egalement nous travaillons sur la description des postes de travail parce que c’est cela qui va permettre de rationaliser les performances des agents dans l’administration… C’est un grand chantier dont les effets ne pourront être perceptifs qu’à moyen et long termes.

Le maitre-mot est là. Il faut que les gens travaillent et qu’ils aient envie d’aller au changement ; changement sans lequel on ne pourra rien faire de bon dans ce pays. Ce pays n’avancera pas dans les bavardages au quotidien dans la presse, ni par les grèves. Ce pays avancera par le travail de tout le monde. Ça au moins, j’espère qu’il n’y a pas quelqu’un qui se chatouille pour rire pour croyant que parce qu’on a bavardé beaucoup on va avancer. Ce n’est pas vrai. Il faut que tout monde travaille à promouvoir un vrai changement, le bon changement qui ne veut pas dire que c’est l’autre qui change, moi je continue mes mauvaises pratiques. Ç’est ça le problème.

Nous les Africains, nous fixons toujours l’idéal pour les autres, mais pas pour nous-mêmes. Il faut que tout le monde mouille le maillot. Chacun regarde la paille dans les yeux des autres, mais la poudre qui est dans son œil. C’est vrai, les questions de gouvernance sont des questions préoccupantes parce que ceux qui gouvernent doivent montrer patte blanche du point de vue en tout cas de la gouvernance vertueuse, de l’utilisation des ressources, etc. Tout le monde est d’accord pour dire que chez nous, dans les administrations publiques on ne travaille pas assez. On ne travaille même pas beaucoup. Le matin chacun vient à son heure. Il y a des gens qui viennent les jours qu’ils veulent.

Tout ça ce sont des défis qui se posent à nous. Et malheureusement, beaucoup de gens quand ils parlent, ils ne parlent pas de ça. La société, c’est un mouvement dialectique d’ensemble et il faut que tout le monde sache cela. C’est que je souhaite en tout cas pour l’année 2018, qu’elle soit une année de travail acharnée par tous les citoyens pour qu’on avance. Il faut travailler comme d’autres pays l’ont fait et certainement nous seront au rendez-vous de l’histoire.

Interview réalisée par Anselme Marcel Kammanl
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2017 à 13:39, par le voyant En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    A quand la fin de l’injustice dans le traitement salarial au Burkina Faso ?

    Désormais avec la mise en œuvre de la loi 081, les agents de catégorie B touchent un salaire supérieur a leurs promotionnaires de la catégorie A dans la fonction publique.
    Depuis des décennies l’administration burkinabè avait montré à l’opinion nationale et internationale, qu’elle était exemplaire par la qualité des textes qui étaient pris régissant son fonctionnement. L’exemple récent et plausible dont j’ai souvenir est la révision de la grille salariale de 2007. En effet, au cours de cette révision, les responsables en charge de la révisions avaient au non de l’équité et du caractère sacré de la grille décalé l’indice de l’échelon 2 à l’échelon1 en y retranchant 5points à chaque échelle de toutes les catégories et notre pays était sorti grand.
    Neuf années après, on se pose des questions sur la qualité et la compétence des responsables qui conduisent la destiné de notre administration publique. Si rien n’est fait, notre administration court le chao.
    Dans l’histoire de la grille salariale de notre pays, ce qui ne s’était jamais produit est entrain de se réaliser. Les agents de catégorie B sont mieux rémunérés que les agents de catégorie A depuis l’application de la loi 081, c’est-à-dire que les directeurs et les chefs de services auront un salaire nettement inférieur à celui des agents dont ils ont la charge. Du jamais vu nulle part au monde.
    La grille salariale que vient de proposer la fonction publique sur le reversement fait déjà couler beaucoup d’encre et de salive car elle est plus discriminatoire que la loi 013 qui était décriées par rapport à la différence de traitement entre fonctionnaires et contractuels. Dans la grille révisée en (2007), l’agent de catégorie B devrait faire 14ans dans cette catégorie c’est à dire capitaliser 7 avancements pour être à un indice(580) inférieur au premier indice de catégorie A (590).
    Contrairement, la nouvelle grille qui vient d’être publiée et en vigueur, est tout sauf une grille et si rien n’est fait la fonction publique court vers une administration de médiocrité et d’incompétence et cela sera fatal pour l’avenir de notre cher pays. L’agent de catégorie B n’a besoin qui totalise 10 années d’ancienneté (echelon5) a un salaire (indice 657) supérieur à celui de la catégorie A (indice 638) qui pourtant avait un salaire nettement supérieur à ce dernier.
    Comment cela a-t-il pu arriver ? En effet un travail scientifique n’a pas été fait lors des travaux ayant abouti à cette fameuse grille. Comment une administration responsable peut-elle prendre des textes de ce genre en ce vingt et unième siècle ? Comment l’ancienneté peut-elle servir de critère de reversement des agents dans la nouvelle grille quand on sait que l’administration fait la promotion de ces agents ? En toute objectivité, l’ancienneté ne peut en aucun cas être un critère de reversement dans la nouvelle grille au Burkina Faso. Cela, à cause de la promotion des agents dans la fonction publique dans le cadre du renforcement des capacités des agents.
    Les critères qui peuvent servir de base au reversement restent l’indice salarial et l’indice d’avancement au regard de leur caractère scientifique et équitable pour tous les fonctionnaires ou encore une reconstitution de carrière de agents de la fonction publique depuis 1998 date d’entrée en vigueur de la loi 013.
    Une analyse approfondie de la nouvelle grille indique :
    Premièrement 69 points ont été ajoutés à l’ancien indice 400 de la Catégorie B pour faire 469 au niveau de l’échelon 1. Au niveau de la Catégorie A au lieu d’ajouter 69 points à l’indice de l’échelon 1 de catégorie A pour respecter l’équité, comme ce fut le cas de la catégorie B, il a été ajouté 48 points à l’indice du premier échelon de l’ancienne grille 590 pour faire 638. Une première discrimination à l’endroit de la catégorie A car objectivement l’indice de l’échelon 1 devrait être 590+69 =659 comme cela a été dans la catégorie B.
    Deuxièmement par rapport aux points d’avancement de la catégorie B de 30points, il a été ajouté 17 points pour obtenir 47 comme points d’avancement dans la nouvelle grille, soit une augmentation de 56,66%.
    Si on applique les 56,66% aux 65 points d’avancement de la catégorie A, on obtient 65+(65*56,66%)= 101,82. Une deuxième discrimination dans la mesure où 92 points ont été retenus pour l’avancement en catégorie A, ce qui est inférieur à 101 si l’on respecte ce qui a été ajouté à la catégorie B.
    Aujourd’hui, imaginez-vous un agent de la catégorie B échelon 8 indice 610 est reversé à l’indice 798 au moment du reversement pendant que son promotionnaire qui a fini sa formation en catégorie A sortie en 2014 échelon 1 indice 655 au moment du reversement est reversé à l’indice 730. Voici ce que la loi 081 a induit dans notre administration. Rien que des frustrations et des inégalités plus criardes que la loi 013.
    Dans un pays normal et de droit, la loi doit être de portée générale et non sélective comme c’est le cas dans la présente et nouvelle grille.
    Comment une administration digne et respectueuse peut-elle prendre des textes pour encourager la médiocrité au détriment de l’excellence ? Que vaudra un directeur qui toucherait un salaire moins que son agent ? Quels résultats doit-on attendre d’un tel directeur ?
    Quel type d’administration nos dirigeants veulent-ils mettre au service du citoyen burkinabè en proposant une grille aussi discriminatoire et irréfléchie aux agents de la fonction publique ?
    Tout en invitant chacun à trouver une réponse à chacune de ces questions, je reste persuader que mon pays est à la croisée des chemins et il est temps de rectifier le tir si nous voulons réserver aux générations futures une administration performante, crédible et vertueuse. Tous les fonctionnaires qui ont eu de la promotion dans leur carrière doivent savoir dès aujourd’hui que la nouvelle grille appliquée à la loi 081 donne plus de salaire à leur promotionnaires de la catégorie inférieure. Pour dire qu’on a plus besoin d’aller trainer sa bosse durant deux ans dans une école professionnelle pour obtenir une amélioration de la rémunération. Vos efforts ont été sapés par la nouvelle grille.
    A quand donc la fin de l’injustice dans le traitement salarial des agents dans l’administration publique au Burkina Faso ?

  • Le 29 décembre 2017 à 14:29, par salif En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    Donc on préfère laisser le soin aux ministères de procéder à des recrutements sur des bases beaucoup plus discrétionnaires. C’est à ce niveau-là qu’il y a certaines critiques parce que d’aucuns estiment qu’il y aurait du favoritisme. Mais peut-on vraiment faire autrement ?

    Ceci n’est ni plus ni moins que du favoritisme !

  • Le 29 décembre 2017 à 16:06, par HELTON En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    Oh ! un peu de sérieux là.Vous n’avez jamais été un exemple pour les autres depuis que vous êtes aux affaires (CDP -MPP).On vous connait trop.Vous ne pouvez rien faire OK ?.Soyez un modèle et vous verrez que les choses vont changer.Vous vous sucrez et vous voulez que les autres meurent de faim.Prenez l’exemple de Thomas Sankara. Il ne se contentait pas de parler ;il agissait lui même pour montrer le bon chemin.

  • Le 29 décembre 2017 à 16:19, par Ecoeuré En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    je suis écœuré quand je lis ces insanités. Tu n’es pas voyant mais borgne. Moi je suis en B. mon avancement me donne à peu près 6000 francs. Un de la A a entre 10000 francs (A3) et 17000 francs (A1). Mes 10 avancements donnent 60 000 francs. Les 10 avancements de la A varient entre 100 000 francs et 170 000 francs. Les indemnités ne sont pas les mêmes. Logement 37 500 francs La A logement 50 000 francs et j’en passe.
    B3 échelon 13 salaire de base 149 000 A3 échelon 13 salaire de base 232 000 francs
    Chers lecteurs imaginez la suite ; je me retrouve avec moins de 210 000 et celui qui est en A3 se retrouve avec plus de 340 000 francs. A2 peut avoir 380 000 et A1 450 000 francs.
    Il ne faut pas raconter des inepties, des contrevérités. ce n’est pas sérieux de ta part monsieur le borgne.tu veux combien ?

  • Le 29 décembre 2017 à 16:19, par Tagnan Ali En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    Monsieur le Ministre

    votre position par rapport au recrutement des agents de soutien me révolte. Quelque soit le nombre . Vous trouvez normal de laisser les ministres recruter 100 a 200 agents par discrétion. non ce n’est pas normal ce n’est pas juste . Le fond du problème est de donner une égalité de chance à tous les burkinabés ayant ce niveau de qualification et désireux de se faire recrute quelque soit le nombre à recruter .Les ministres recrutent à leur discrétion et se constituent aussi des obligés n’est ce pas ? Non Monsieur le Ministre l’égalité de traitement des burkinabés doit être appliquée à tous les niveaux .Meme si le recrutement ne concerne qu’une personne donnons la chance à tous ceux qui sont intéressés.
    Monsieur le Ministre parle du pourcentage du budget consacré aux salaires tout en oubliant de dire que les salaires des ministres et autres députés font partie. Tous ces gens là vivent sur le dos du peuple comme des colonisateurs.Pourquoi ministres et députés doivent ils se donner de gros salaires ? Le rôle des députés est de siéger et quand ils siègent ils ont une indemnité journalière de plus de 30 000 .n’est ce pas aberrant ? Quand ils sont dans des commissions ils sont aussi payés.Non il faut en finir avec cette caste de gens budgétivores qui vivent sur le dos des populations.

  • Le 29 décembre 2017 à 16:22, par Dedegueba Sanon En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    Vous ne "bavardez" pas peut-être, monsieur le Ministre ?

  • Le 29 décembre 2017 à 16:41, par OUEDRAOGO En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    S’il vous plaît, c’est la fin d’année, essayez d’augmenter le salaire des travailleurs. Ca fait combien d’année, nous n’avons pas été augmenté ! Les riches continuent à s’enrichir et les pauvres à s’appauvrir. Pitié, oh ! pitié. Même si c’est à travers l’augmentation du smic !

    • Le 29 décembre 2017 à 18:38, par Élève de maternelle En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

      Beaucoup de gens confondent 2 choses : Chercher l’argent et Chercher du travail. Le chercheur de travail peut trouver du travail mais pas forcément l’argent ( en quantité voulue bien sûr) c’est le cas de la plupart des fonctionnaires Burkinabè qui touchent des perdiems comme salaire selon feu le président Albert BONGO. Alors si vous voulez gagner de l’argent changer de paradigme : Chercher l’argent au lieu de chercher du travail comme fonctionnaire, vous pourrez avoir la chance de rentrer dans le cercle des IFE ( individu financièrement équilibrés). L’argent ne se gagne pas par la pitié, il se gagne à la sueur de front ou à la lueur de son intelligence.

  • Le 29 décembre 2017 à 17:33, par Zemosse En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    Les travailleurs sont prêt à consentir des sacrifices pour leur Pays à condition que ces sacrifices’ne soient pas détournés par ces voleurs,detourneurs patentés, fraudeurs qui sont épinglés toutes les semaines par les’journalistes. Que fait le gouvernement pour récupérer ces milliards volés (CEIA, ENGAGEMENTS NATIONAUX, MOAD, COURS DES COMPTE, SIAO, ).Le gouvernement, par une loi votée par l’assemblée nationale, a epongé les pénalités des comptables Burkinabé .On crie sur tous les toits que les caisses sont vides,pendant ce temps des milliards sont en divagation du fait de la complicité du gouvernement. Alors arrêtez d’EMBROUILLER le peuple Burkinabé .DIEU VOUS VOIT.

  • Le 29 décembre 2017 à 19:01, par Amadoum En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    Pour paraphraser Goerges Orwell, "tous les Burkinabe sont egaux mais certains sont plus egaux que d’autres". Monsieur Sawadogo fait de son mieux pour defendre l’indefendable. Les statuts autonomes ne sont rien d’autres qu’un subterfuge pour faire accepter une iinjustice, surtout de la maniere dont ils sont montes au Faso. Statut autonme ou pas, de l’argent a ete trouve pour satisfaire les revendications des magistrats. Que le gouvernement retourne au meme coffre et trouver des sous pour satisfaire les autres Burkinabe dont les revendications sont justes et legitimes.
    Que le president Kabore et son equipe, et toute autre personne qui sera aux devants de la gestion de notre Burkina Faso, comprennnent:que tant qu’ils ne sont pas prets a partager la soupe au moment des vaches grasses, personne ne doit accepter de consentir quelque sacrifice. On fait le sacrifice ensemble et quand le fruit de ce sacrifice tombe, rien de plus legitime que de jouir du fruit de ce sacrifice. Elementaire, n’est-ce pas ?

    Portez-vous bien et passez une excellente fin de semaine.
    Que 2018 soit une annee de paix, sante, et prosperite pour notre Burkina Faso. Bonne et Heureuse Annee 2018 a tous ! Merci a lefaso.net pour la plate forme et l’excellent travail

  • Le 29 décembre 2017 à 20:49, par Substance Grise En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    Tout le monde s’empresse á s’enrichir rapidement. Hommes politiques comme hommes de l’administration publique.
    Regardez seulement les réalisations en un temps record de plus d’un ; avec ça quel exemple donne t -on . Alors que nous devons apprendre á réaliser nos projets dans le temps en travaillant durement.
    Votons la loi pour le délit d’apparence qui obligera tout le monde á vivre selon ses moyens acquis honnetement. Ensuite repartir á l’école primaire pour inculquer des valeurs comme l’honetété ;l’amour du travail ;la dignité,l’intégrité,la probité,la solidarité .
    Il faut construire un modèle de société viable dans le temps si non on finit par etre rattraper par la réalité. C’est ce que nous vivons et il faut agir vite.
    Si vous ratez de construire une ressource humaine de qualité dans un pays ;vous rêvez quand vous parler de developpement.
    La corruption est un cancer qui va détruire l’Afrique
    Le bois est dejas sec,comment le redresser. Et pourtant il le faut !

  • Le 29 décembre 2017 à 20:49, par SOUL En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    Bla ! bla ! bla ! Où étiez-vous quand les agents des finances, les magistrats et les agents de la santé sont entrés en grève et ont eu gain de cause ??? Et quand les enseignants entrent en grève on voit apparaitre des théoriciens de tous genres. POUR VOTRE INFORMATION IL N’Y A JAMAIS EU DE DIALOGUE ENTRE LES SYNDICATS DES ENSEIGNANTS ET LE GOUVERNEMENT !!! On assiste seulement à une campagne de dénigrement des enseignants par le président de l"assemblée nationale et pire encore par le Ministre de l’éducation nationale qui a étalé toutes ses carrences à la télé, aux yeux du monde. Tous les burkinabe (enfin, çeux qui comprennent) devraient être génés qu’il soit notre Ministre de l’éducation nationale. Par ailleurs si vous aviez quelque chose de sérieux à dire c’est de tout mettre à plat dans la fonction publique et reprendre dans le sens de l’équité des salaires ; c’est dailleurs ce que Salif Diallo proposait. Comment voulez vous une administration publique efficace avec tant d’injustices.

  • Le 29 décembre 2017 à 23:24, par Sidzabda En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    les gens ne comprennent pas la loi 081. elle favorise ceux qui ont duré dans leurs catégorie ; c’est tout. si vous avez fait le C, B et le A avant d’optenir votre reversement vous êtes pénalisé par rapport à votre promotionnaire qui est en B. mais le A rattrape par les avancements. Mais nous ne voyons pas loin, on veut maintenant et tout de suite

  • Le 30 décembre 2017 à 15:14, par sonny En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    Mr le ministre a parfaitement raison ,car les syndicalistes du Burkina marchent sur la TETE ?et ne comprennent RIEN de l ?Etat financier du pays ,et de revendications en revendication ils vont contribuer a mettre en genoux le PNDES ,et ainsi bloquer le developpement du pays ,,,La democratie est vraiment un LUXE pour le BURKINA ,ou L ?IGNORANCE ET L ?ICIVISME en maitre et ceci est une HONTE et le BURKINA perd de facto le respect engrancé durant ces temps de luttes

  • Le 30 décembre 2017 à 15:21, par Insurescroquerie En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    En fait, au BF, c’est une vaste escroquerie qu’on appelle gouvernance publique. C’est celui qui a la plus grande capacité de nuisance (les lettrés) qui bénéficient des quelques miettes lâchées de temps en temps par les tenants du pouvoir qui eux, se servent sans retenue. Ainsi, les fortunes des dirigeants successifs leurs permettent de se soigner à l’étranger et d’y envoyer leurs enfants étudier. Tout ce qu’ils ont à faire quand ils occupent un poste, c’est de ne pas faire de vagues afin de bénéficier le plus longtemps possibles des prébendes. Personne n’ose engager des actions audacieuses qui pourront faire décoller réellement le pays car la vraie vie de ces gens est à l’étranger (en commençant par le PM dont la cote de confiance en son pays est tellement faible qu’il n’y a pas misé un seul copeck durant sa longue carrière professionnelle antérieure).

  • Le 2 janvier 2018 à 10:04, par CABRIS MORT En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    Monsieur le Ministre, on vous croit, on vous suit ! même avec les yeux bandés on vous suit... ! Mais Monsieur le Ministre, les Agents des EPE attendant toujours (avec impatience) la promulgation de la nouvelle loi rectificative à la 033. s’il vous plait faites quelque chose pour cette catégorie de travailleurs des Etablissements publiques de l’Etat qui n’ont aucun moyen de pression pour négocier face au Gouvernement (comme les autres).

  • Le 3 janvier 2018 à 11:01, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

    ’’Ce pays n’avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves...’’.

    - En tout cas vous avez raison Mr le ministre, mais au moins il ira cahin-cahin. Par contre avec les mensonges, les brouhahas du MPP, il sera complètement à l’arrêt. Avec la gouvernance par les intrigues et le favoritisme du MPP, il sera dans le gouffre ! Je prend vous-mêmes votre propre exemple : vous avez été combien de temps ministre avec le Président Blaise Compaoré  ? Vous voilà encore ministre suit à ’’l’insurescroquerie’’ dans laquelle vous nous avez traîné avec à votre tête Salif Diallo alias ’’Staline’’. Êtes-vous le plus apte des burkinabè ? Êtes-vous le plus intègre des burkinabè ? Êtes-vous le seul burkinabè capable de construire ce pays ? Il est temps que vous dégagez les lieux et que vous vous effacez maintenant pour ne pas finir pas nous polluer l’atmosphère !

    Par Kôrô Yamyélé