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Election présidentielle au Libéria : Qui succèdera à Ellen Johnson Sirleaf ?

LEFASO.NET | Par Aïssata Laure G. Sidibé
mardi 26 décembre 2017.

 

C’est parti pour le second tour de l’élection présidentielle au Libéria, ce mardi 26 décembre 2017. Ce sont 2,1 millions d’électeurs qui sont appelés à choisir entre la légende africaine du football George Weah et le vice-président sortant, Joseph Boakai.

Initialement prévu le 7 novembre 2017, le second tour avait été suspendu in extremis par la Cour suprême à la suite d’un recours du candidat arrivé troisième le 10 octobre, Charles Brumskine (9,6 %), appuyé par Joseph Boakai (28,8 %), qui avait dénoncé des "fraudes et des irrégularités". Aujourd’hui, 26 décembre 2017, les bureaux de vote sont ouverts aux 2,1 millions d’électeurs. Ils vont désigner le successeur d’Ellen Johnson Sirleaf, seule femme à avoir été élue chef d’Etat en Afrique, pour les six prochaines années. Selon la Constitution, la présidente Ellen Johnson Sirleaf, âgée de 78 ans ne peut plus se représenter après ses deux mandats successifs.

Arrivé en tête du premier tour avec 38,4 % des suffrages, « Mister George », 51 ans, bénéficie du ralliement du sénateur et ancien chef de milice, Prince Johnson (8,2 %) et du parti de Charles Brumskine. Au total, quatre candidats défaits au premier tour ont appelé leurs partisans à soutenir le footballeur de légende, qui brigue la présidence pour la troisième fois, après 2005 et 2011.

L’actuel sénateur de Montserrado incarne l’espoir de l’ascension chez les jeunes. Dans les quartiers populaires de Monrovia, la capitale, beaucoup sont convaincus que « l’enfant du ghetto » peut diriger le pays « comme il dribblait sur le terrain ». « J’ai le peuple avec moi, un grand parti et une coalition puissante. Je me suis préparé pour diriger ce pays et la victoire sera nôtre », a ajouté l’ancien attaquant, qui a marqué les esprits en rassemblant samedi des dizaines de milliers de partisans dans le plus grand stade de Monrovia. Néanmoins, la victoire n’est pas acquise.

Face à son adversaire, Joseph Boakai, 73 ans, George Weah est critiqué pour son manque d’expérience et un programme électoral jugé trop flou, alors que les défis sont nombreux dans ce pays meurtri par quatorze années de guerre civile et frappé par l’épidémie d’Ebola en 2014. Pour sa part, le vice-président s’est engagé à créer 50 000 emplois, dans l’industrie du meuble. « La victoire est mienne », a répondu dimanche 24 décembre Joseph Boakai, bien qu’il n’ait réuni qu’une centaine de militants à son quartier général dimanche soir. « Nous prions pour qu’ils fassent que cette élection soit libre, juste et crédible », a ajouté le vice-président sortant, très critique ces dernières semaines envers la Commission électorale nationale.
Ce scrutin tournera une page dans l’histoire nationale. Car aucun des deux candidats n’appartient à l’élite « américano-libérienne », issue d’esclaves affranchis, qui a dominé la plus ancienne république d’Afrique depuis sa création, à l’exception de la présidence de Samuel Doe (1980-1990).

Quid des observateurs ?

L’Union européenne, l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont déployé des observateurs pour garantir un scrutin libre et transparent. Ceux-ci avaient estimé comme largement crédible le déroulement du premier tour, malgré certaines irrégularités et de longs retards relevés dans certains bureaux de vote.

Aïssata Laure G. Sidibé
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Sources : Lemonde.fr, RFI, France24, Radiobenindiaspora.com



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