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Incendie à la Cour d’Appel de Ouagadougou : Et si l’on débarrassait les services publics de leurs herbes

LEFASO.NET | Par MK
mercredi 13 décembre 2017.

 

Dans l’après-midi du dimanche 10 décembre 2017 pendant que beaucoup s’activaient pour vivre le 57e anniversaire de l’indépendance du Burkina, la cour de la Cour d’Appel de Ouagadougou partait en fumée.

L’incendie qui a pu être circonscrit grâce à l’intervention des soldats du feu, n’a pas atteint le bâtiment administratif de la juridiction. L’on déplore néanmoins la perte totale ou partielle d’engins (deux roues, quatre roues) mis sous scellés par le Tribunal de grande instance de Ouagadougou et stationnés dans la cour en question. Selon le Procureur général près la Cour d’Appel de Ouagadougou, Laurent Poda, l’origine de l’incendie reste méconnue, donc c’est l’enquête ouverte à cet effet qui permettra de déterminer s’il est criminel ou pas. L’on s’en tient à cela pour l’heure.

Si l’on ne déplore aucun blessé, ni de perte en vie humaine, force est de reconnaitre que l’obstruction des bouches d’incendies et la non proximité de point d’eau n’a fait que retarder la maitrise des flammes par les Sapeurs-pompiers. Ce qui laisse entrevoir qu’une telle infrastructure (bouches d’incendies) installée pour faciliter une prompte réaction en cas d’incendie est, soit mal entretenue ou n’a peut-être jamais fonctionnée. Pourquoi installer des bouches d’incendies de gauche à droite à coût de millions si au moment venu cela ne sert à rien d’autre qu’à décorer la rue.

Egalement, il faut reconnaitre que la présence des herbes dans cette Cour n’a fait que faciliter la propagation des flammes qui a fini par endommager les engins entreposés. A l’image de cette Cour, beaucoup de services au pays des Hommes intègres ressemblent plus à une « forêt herbacée » qu’à un cadre de travail. On aménage juste l’avant-cour pour avoir accès aux locaux et on laisse l’arrière-cour touffue. Et certains locataires de ces lieux s’y plaisent car de temps à autres, ils arrivent à y soustraire deux ou trois rongeurs pour se régaler.

Cette malheureuse situation qu’a vécu la Cour d’Appel de Ouagadougou devrait sans doute servir de leçon à ces services qui laissent pousser les herbes dans leur enceinte au fil des saisons sans se soucier des conséquences. Car en plus d’attiser les flammes en cas d’incendies, ces herbes sont des refuges pour les reptiles, les rongeurs et de potentiels nids de bandits.

Autre problème, les engins sous scellés qui ont calciné constituaient des preuves matérielles dans la procédure judiciaire enclenchée devant le TGI. Maintenant que ces preuves n’existent plus qu’adviendra-t-il de la procédure en question ? Si toutefois le litige prend fin et les scellés levés comment va-t-on restituer les biens à leurs propriétaires, alors qu’il n’en reste que des carcasses ? On attendra de voir.

M.K.
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