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Journée internationale du volontariat : Les volontaires canadiens réfléchissent sur leur contribution au développement du Burkina

LEFASO.NET | Marcus KOUAMAN
mercredi 6 décembre 2017.

 

Chaque 5 décembre, le monde célèbre la Journée internationale du volontariat. Pour marquer d’une pierre blanche cette journée, le Canada a décidé de célébrer ses volontaires qui servent au Burkina Faso à travers un cadre de réflexion sur leur apport au devenir de leur terre d’accueil. C’était ce mardi 5 décembre 2017, à Ouagadougou, en présence de leur parrain, l’Ambassadeur du Canada au Burkina, Edmon Dejon Wega.

La célébration chaque 5 décembre par la communauté mondiale de la journée internationale du volontariat est une occasion pour magnifier l’action des volontaires. Au pays des Hommes intègres les Organisations canadiennes de coopération volontaire qui figurent en bonne place, en marge de cette journée, ont tenu à se rencontrer afin de réfléchir sur comment capitaliser leur contribution au développement de leur pays d’accueil. D’où le thème : « organisation canadienne de coopération volontaire : quelle contribution au développement du Burkina Faso ? ». Au nom de ses pairs, le doyen Pierre Legros de l’ONG Carrefour international, a remercié le Canada pour cette opportunité qui leur est offerte de partager leur expérience avec les partenaires au Burkina.

Pierre Legros, doyen des volontaires canadiens au Burkina

Il n’a pas manqué de rappeler à ses collègues que le volontariat est un sacerdoce qui s’accomplit avec le cœur vaillant. « Nous avons abandonné nos patries si lointaines, nos familles qui nous sont si chères. Nous avons renoncé à certains plaisirs de la vie, nous avons décidé de consacrer une partie de notre vie. Nous pouvons être fiers de notre choix car le combat est noble », a-t-il confié. Une fierté naturellement partagée par la porte-parole des Organisations canadiennes de coopération volontaire, Fatimata Lankoandé, Directrice pays de l’entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC). Tout en remerciant le Burkina pour l’accueil et l’action des volontaires, elle a noté que les six organisations qui interviennent mobilisent déjà 200 volontaires avec un objectif de 500.

Le Canada pour l’autonomisation de la femme

Une vue des volontaires

Selon elle, ces ONG canadiennes apportent leurs contributions dans plusieurs secteurs dont l’autonomisation économique des femmes et des jeunes, l’égalité entre les sexes, l’inclusion des femmes et des jeunes. « Vous savez au niveau du Canada, une politique féministe pour accompagner ces groupes vulnérables a été adoptée par le gouvernement, donc les Organisations de coopération volontaire canadiennes y mettent l’accent », a-t-elle souligné. Une politique réaffirmée par le nouvel Ambassadeur du Canada au Burkina, Edmon Dejon Wega, parrain de cette célébration lors de son allocution.

Les officiels

Pour lui, l’envoi des volontaires canadiens dans les pays en devenir répond principalement à deux objectifs. Il s’agit d’abord de renforcer les capacités des partenaires de ces pays en vue d’obtenir des résultats de développement durable qui répondent aux besoins des collectivités locales. Ensuite, accroitre la participation des canadiens et canadiennes aux efforts de développement auprès des populations les plus vulnérable. « Le gouvernement du Canada s’est donné pour ambition d’appuyer de 2015 à 2020, douze projets gérés par quinze organismes de coopération volontaire dans le déploiement de plus 11 000 bénévoles dans 50 pays », a-t-il indiqué.

C’est dans ce sens que depuis 2015, 42 pays ont bénéficié grâce au programme canadien de coopération volontaire de l’appui de 2500 volontaires au côté de plus de 1000 partenaires locaux. Ce qui a permis de changer le quotidien des populations et le Burkina Faso, partenaire de longue date selon l’ambassadeur en fait partie. « Dans ce pays ami, des femmes et des hommes volontaires canadiens en bonne entente et en bonne synergie avec les organisations partenaires burkinabè aident à faire avancer les priorités partagées et en réponse aux besoins des communautés locales dans le secteur de la santé et de l’autonomisation des femmes », a-t-il avancé.

L’ambassadeur du Canada au Burkina

Tout en témoignant sa fierté aux volontaires pour leur travail de qualité, il les a encouragés à toujours se donner malgré des conditions difficiles dans un contexte marqué par l’insécurité à cause des attaques que connait le Burkina. Ce qui ne permet pas d’atteindre certaines zones pays. D’ailleurs, lors de l’attaque terroriste du Café Aziz Istanbul le 13 aout 2017, le volontaire Bilel Difala qui était depuis 2016 conseiller en hygiène et biosécurité du programme Uniterra a perdu la vie. Une minute de silence pour le repos de son âme a été observée.

Marcus Kouaman
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Témoignages de volontaires canadiens au Burkina

Milène Otis épouse Doamba, Coordonnatrice du Programme de coopération volontaire d’Oxfam au Burkina Faso : « Nous travaillons avec treize partenaires, mais dix de façon plus active. Certains sont dans des zones où l’on ne peut plus aller. Nous avons des partenariats et nous faisons des plans de renforcement en fonction de leurs besoins. C’est aux partenaires de déterminer ce qui est prioritaire pour eux afin que nous puissions envoyer des volontaires. D’un partenaire à un autre, les priorités diffèrent. Certains ont besoin d’appui en planification stratégique, en orientation, en égalité entre les sexes, en environnement, en sécurité alimentaire, en communication, en gestion d’organisme culturel, en radio communautaire. C’est très varié. »

Nadège Gatera, volontaire canadienne au Burkina :« Je suis à mon deuxième mandat car volontaire depuis février 2016. Sur le terrain je travaille avec un partenaire local qui est la Confédération paysanne du Faso (CPF). Je les appuie sur la mise en œuvre de leur plan stratégique. Mais je suis plus sur le volet environnement et changements climatiques. L’enjeu sécuritaire est vraiment un des grands défis pour nos mandats, il y a des régions où l’on ne peut plus aller alors qu’on a des organisations qui ont besoin d’un renforcement de capacités. Nous essayons de travailler avec les consignes de sécurité qui ont été mises en place et nous nous adaptons à cela. »

M.K.
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