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Pastoralisme dans les Balés : Concertation entre services techniques décentralisés et éleveurs pour réduire les conflits

mercredi 6 décembre 2017.

 

La concertation est revenue comme pierre angulaire pour prévenir et gérer les conflits inhérents à l’utilisation des ressources naturelles dans la province des Balés. Pasteurs, agropasteurs, services techniques déconcentrés se sont penchés autour de la question lors de la 5eme édition de la rencontre citoyenne des éleveurs et agropasteurs à Boromo le 25 novembre 2017.

Venue de partout, les éleveurs, les chefs de Canton, les autorités locales et régionales des ressources animales et halieutiques, de l’agriculture, des services de sécurité n’ont pas marchandé leur présence à la 5ème édition des journées citoyennes des éleveurs et agropasteurs (RECITAG) le samedi 25 novembre à Boromo.

Cet évènement est organisé annuellement pour échanger sur la gestion apaisée des ressources naturelles dans les Balés, en vue de prévenir et de gérer pacifiquement les conflits entre producteurs du milieu rural. Cette a édition s’est tenue sous le thème « l’élevage et la gestion des ressources naturelles dans le PNDES, cas de la gestion concertée des forêts le long du fleuve Mouhoun ».

Pour Hassan Barry, président du RECITAG, l’initiative est partie d’une suspicion entre producteurs et services techniques du développement rural dans notre province. Ce fut en 2013 où on a observé des conflits latent et ouvert entre agriculteurs et éleveurs et entre éleveurs et forestiers qui nous ont conduits à asseoir ces journées citoyennes. Il ajoute que si ces suspicions n’ont pas totalement disparu, elles connaissent des réponses et solutions grâce aux efforts conjugués des différents acteurs concernés.

Il est important que des échanges aboutissent à un apaisement entre acteurs car forestiers et éleveurs doivent tous protéger la forêt. Il a ajouté que l’élevage ayant une grande place dans le PNDES, le souci des membres de l’association de s’approprier la vision du plan national de développement économique et social (PNDES) dans son volet préservation et gestion partagée des ressources naturelles. Abondant dans le même sens, le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sommanogo Koutou, représentant le premier ministre, a relevé qu’il est important que des échanges aboutissent à un apaisement entre acteurs car forestiers et éleveurs doivent tous protéger la forêt. Il a ajouté que son gouvernement s’est investi à prévenir et géré les conflits entre acteurs du monde rural depuis sa prise de fonction.

Pour Mme Valéa Fatimata, de la Plateforme d’Actions pour la Sécurisation des Ménages Pastoraux (PASMEP), les situations de conflits ont leur cause dans la non application des lois et règlementations sur le pastoralisme en vigueur au Burkina Faso. Pire, une loi comme la LORP n’a pas tous ses décrets d’application. De plus, cette loi a été votée dans un contexte ou la décentralisation, le genre, les changements climatiques n’étaient pas suffisamment pris en compte.

Du coup, l’exercice du pastoralisme est rendu difficile dans les terroirs du fait de l’absence de dialogue pour aménager des pistes à bétail et les respecter, la création de zones de pâture, l’accès aux points d’eaux pour l’abreuvement des animaux. C’est pourquoi dit-elle PASMEP est solidaire de cette activité, qui permet de dialoguer avec l’ensemble des utilisateurs des ressources naturelles dans la région.

C’est pourquoi, selon le ministre des ressources animales et halieutiques, le PNDES encourage la mise en place de mini-pôles agropastoraux, notamment dans les projets miniers existants et à venir. Il s’agira aussi, d’améliorer les capacités nationales de production et de transformation des produits halieutiques, forestiers et fauniques. La mise en œuvre réussie de l’ensemble de ces actions exige l’accélération de la sécurisation foncière en milieu rural des zones pastorales et des aires protégées.